Elections présidentielles Autriche 2016

En juillet prochain, l’actuel président autrichien Heinz Fischer terminera son deuxième mandat à la tête du pays. La Constitution limitant le nombre de mandats présidentiels à deux, il ne peut pas se représenter. (Ce qui est bien dommage, car, étant de très loin l’homme politique le plus populaire du pays, il aurait gagné sans difficulté. Il avait d’ailleurs récolté presque 80% des voix dès le premier tour en 2010).
L’Autriche cherche donc un nouveau président qui sera élu au suffrage universel direct, contrairement à son homologue allemand. Le dépôt des candidatures s’est achevé vendredi dernier. Les prétendants devaient récolter au moins 6.000 signatures d’électeurs déclarant les soutenir. Nous connaissons donc les noms des candidats qui s’opposeront lors d’un premier tour prévu le 24 avril et sans doute d’un second prévu le 22 mai. (A deux exceptions près cependant, deux candidats souhaitant bénéficier d’un délai supplémentaire jusqu’au 22 mars pour pouvoir récolter les parrainages nécessaires)
On fait donc le tour des candidats:

  • Irmgard Griss, 70 ans, ancienne présidente de la Cour Suprême d’Autriche, elle est connue pour avoir dirigé la commission d’enquête concernant la banque Hypo Adria, empêtrée dans des affaires louches de très grande ampleur. Elle se présente sans le soutien d’aucun parti et joue sur son image de personnalité hors du système, propre et anticorruption.

  • Alexander van der Bellen, 72 ans, porte-parole des Verts pendant 11 ans, ancien professeur d’université. Il joue la carte de l’intellectuel sage et plein d’expérience.

  • Norbert Hofer, 45 ans, le petit jeune de la course ^^ , candidat de l’extrême-droite. Carrière exemplaire au sein du parti, d’abord régional au Burgenland, puis élu député au Nationalrat en 2006 dont il est le troisième vice-président depuis 2013. Il est aussi n°2 du FPÖ depuis 2011. Il se présente comme le candidat du renouveau (jeune) et anti-sytème (le FPÖ n’ayant jamais dirigé le gouvernement)

Ces trois candidats font en ce moment la course en tête avec chacun 17% des voix. Les candidats des partis de gouvernement sont nettement distancés.

  • Rudolf Hundstorfer, 64 ans, SPÖ, a été pendant 8 ans le ministre des affaires sociales. Il compte sur cette image « sociale » pour engranger des voix, notamment auprès des plus défavorisés qui seraient tentés par l’extrême-droite. Il est à 8% dans les sondages.

  • Andreas Khol (le H est avant le K), 74 ans, ÖVP, a été président du parlement autrichien de 2002 à 2006 et président de l’association des séniors de son parti. C’est cet électorat qu’il vise, traditionnellement plutôt fidèle au SPÖ. Les sondages le créditent de 5%.

Il reste donc à l’heure actuelle environ un tiers d’indécis. Le sort des deux candidats encore en suspens sera scellé le 22 mars et pourrait rebattre les cartes: Richard Lugner est crédité de 5% des voix, aussi incompréhensible que cela puisse paraitre. :unamused:

Pas si incompréhensible que ça, Mislep. Lugner est un incontournable de la vie publique autrichienne depuis des temps disons immémoriaux, tout le monde le connaît, c’est du béton ! (N’oublions pas qu’il avait obtenu 10 % des voix en 1998 ! C’est un peu l’Arlette Laguiller autrichienne :mrgreen:)

Mouaich… On ne m’empêchera pas de penser que Lugner est un type pitoyable et vulgaire. Chaque année il fait l’imbécile dans ses mises en scène ridicules au bal de l’opéra à côté de starlettes de seconde zone (il a quand même poussé la vulgarité jusqu’à inviter « Ruby », la prostituée mineure de Berlusconi) mais aussi dans son émission de télé-réalité « die Lugners » qui le suit au quotidien. C’est confondant de bêtise et de vulgarité. Je ne sais pas comment il était en 1998, mais aujourd’hui, il fait franchement peine à voir… et s’afficher avec d’anciennes prostituées de 50 ans plus jeunes que lui, toutes plus vulgaires les unes que les autres… Je ne sais pas s’il est conscient de l’image lamentable qu’il renvoie de lui-même… Qu’elle honte s’il réussissait à se présenter! :unamused:

Le peuple aime les histrions, il en redemande, et les médias le caressent dans le sens du poil.

Pour mon info personnelle ; le président autrichien il a un pouvoir réel ou seulement un pouvoir plus ou moins représentatif ( comme Gauck en Allemagne) ?

Un peu plus que Gauck, un peu moins que Hollande…
de.wikipedia.org/wiki/Bundespr% … erreich%29

:merci: , Andergassen . :wink:
EDIT ; @mislep ; on ne peut pas s’empêcher de faire la rapprochement avec des gens comme Trump . :imp:

Bon, finalement il faudra bien rajouter Richard Lugner, 83 ans.

6 candidats, donc. Il faut remonter à 1951 pour en trouver autant sur la ligne de départ.

Les premiers résultats sont là… et bien loin de ce que prédisaient les sondages!

En tête arrive très loin devant le candidat d’extrême-droite, Norbert Hofer. 35,3%
En deuxième position, qualifié donc lui aussi pour le second tour, le candidat soutenu par les Verts, Alexander van der Bellen, 21,3%

Suit de près la candidate indépendante Irmgard Griss. 19%
Les candidats des partis en coalition au gouvernement sont dans les choux: conservateurs (Andreas Khol) 11,1%; sociaux-démocrates 10,9%.
Le candidat fantaisiste Richard Lugner recueille 2,3% des voix.
La participation atteint 68,1%

Les résultats sont amenés à évoluer car les votes par correspondance ne seront dépouillés que lundi. Traditionnellement, c’est l’électorat écolo qui utilise le plus ce mode de scrutin.

derstandard.at/2000035634582/Akt … chaftswahl

L’Extrême droite parti gagnant en Autriche avec quelqu’un s’affichant en tant que jeune et candidat du renouveau, vu le climat actuel au sien de l’Union Européenne, cela ne m’étonne hélas pas du tout. J’attends la suite ??

Le soir du second tour se conclut sans vainqueur. Avec une participation de 71,8%, les deux candidats sont au coude-à-coude: 51,9 pour Hofer (extrême-droite) et 48,1 pour van der Bellen (verts)! Il faudra attendre demain après-midi le dépouillement des près de 900.000 bulletins envoyés par la poste. Traditionnellement plus utilisé par l’électorat de gauche, et en particulier vert, ce type de vote pourrait renverser la vapeur… L’écart entre les deux candidats est de 144.000 voix…

Ca y est, c’est officiel. Sur le fil, le vert Alexander van der Bellen passe devant Norbert Hofer et est élu président avec 50,35% des voix. Seule 31.026 voix séparent les deux candidats…

derstandard.at/2000037495444/Der … ahl-heisst

Quelle belle victoire! BRAVO

Personnellement je dois admettre que j’ai fait ma demande en Retard, donc je n’ai pas pu voter. Mais a partir de maintenant j’aurai toujours ma petite Wahlkarte dans la boite aux lettres.

On ne peut que s’en rejouir et féliciter tous ces gens qui se sont mobilisés pour faire barrage à l’extrème droite…mais l’écart est hélas bien mince ; 31.000 voix.
EDIT ; ce matin , les journalistes ( France Inter) soulignaient qu’il n’y avait pas eu en Autriche de" Front Républicain" comme en France , un certain 21 avril 2002 contre Le Pen.

oufff…

Sans doute parce qu’en Autriche, il est socialement tout à fait acceptable et accepté de voter pour l’extrême-droite. L’extrême-droite fait plus peur en France qu’en Autriche.
Cela dit, je ne dirais pas qu’il n’y a pas eu de « front républicain »; juste qu’il n’a pas bien fonctionné. Van der Bellen est passé de 21 à 50%, ça siginifie qu’il s’est récupéré les deux tiers des voix des candidats éliminés au premier tour. C’est comme en France: plus les élections passent et plus le « front républicain » s’effrite. En Autriche, on prédit déjà une large victoire de l’extrême-droite aux législatives de 2018…

Oui, ouf !

Je n’ai pas voulu suivre le tapage médiatique français autour des élections présidentielles en Autriche.
Justement ce dimanche lors du 60ème anniversaire de l’association des Autrichiens et des amis des Autrichiens de Paris, le sujet a été évoqué. Il est vrai qu’en discutant avec quelques personnes je me suis rendue compte que la notion d’Extrême Droite n’est pas forcément vue de la même façon qu’en France. Défendre des valeurs nationalistes et limiter la présence étrangère visible dans leur pays ne voulant pas dire xénophobie et refus totale de l’accueil des migrants…
De toute façon, quels que soit les pouvoirs limités présidentiels, que ce soient les Verts et non l’Extrême droite qui aient gagné, c’est une défaite cuisante pour les partis « traditionnels ».

Et en France où les Verts sont loin d’avoir la côte, la Gauche en totale perte de vitesse, la Droite phagocytée par des politiques aux déclarations ouvertement racistes (et je ne parle pas que de la blondasse dont le nom de famille à l’origine était Pucelle et a préféré conservé le nom de son ex-mari d’origine calabraise pour sa carrière politique… Bon ça prouve au moins qu’ elle n’est pas xénophobe juste raciste (La France c’est un pays de Blancs !)… :vamp: :vamp: ) et l’Extrême Droite qui fait lentement mais sûrement son nid, on peut se poser des questions pour les élections présidentielles prochaines :question: :question: :question:
Je salue la victoire de l’Autriche bien sûr, mais suis très inquiète au sujet de la France où la situation est bien plus grave… Et je n’aime pas cette attitude de plus en plus fréquente en France de soulever les problèmes des autres pays pour se consoler des problèmes dans le sien… Bon il est vrai la politique française n’est pas le sujet de ce forum, mais je ne peux m’empêcher de comparer les deux situations.

Ah non, je ne crois pas. Niveau extrême-droite, l’Autriche a une longueur d’avance sur la France. Et le FPÖ est nettement plus à droite que le FN (surtout celui de marine le pen-philippot).

J’ai du perdre le sens de l’orientation ; je ne vois plus où est " la gauche". :mrgreen: :vamp: