Et du coup, c’est d’autant plus grave que le pouvoir effectif relève du parlement et non de la présidence, n’est-ce pas ?
Si les choses se passe ainsi, Van der Bellen aura-t-il quelques prérogatives pour contrer une politiques trop extrême ou sera-t-il réduit au rôle de spectateur muet ?
Oui, un gouvernement FPÖ est plus inquiétant qu’un président FPÖ. Cela dit, une majorité absolue pour le FPÖ est peu vraissemblable; le FPÖ devrait faire une coalition et mettre de l’eau dans son vin… D’ailleurs les partis traditionnels (conservateurs de l’ÖVP mais aussi les sociaux-démocrates du SPÖ) font déjà la cour de manière éhontée au FPÖ pour tenter de se maintenir coute que coute au pouvoir…
Van der Bellen a toujours dit qu’en cas de victoire du FPÖ aux législatives, il ne demanderait pas au chef de l’extrême-droite de constituer un gouvernement mais chercherait une coalition avec des partis pro-européens. Mais si la victoire du FPÖ est large, comment pourra-t-il vraiment ne pas prendre en compte le vote des Autrichiens?
d’accord je pige mieux (merci ! ) !! et du coup… même question que Sonka !
(edit : ta réponse, Mislep, et ma question se sont croisées)
Si le gouvernement a une majorité dite de grande coalition, c’est aussi une manière de respecter le vote du peuple. Même à 40%, le FPÖ a face à lui 60% des votants, donc si le gouvernement est une coalition parmi ces 60%, le respect du vote des citoyens est total.
Personne n’a fait les gros yeux quand le Danemark a passer sous silence législatif la victoire du Fremskridtpartiet dans les années 90 alors qu’aucune loi ne pouvait passer sans l’accord soit de ce parti d’extrême droite, soit de la gauche gauchiste gauchisante à gauche du parti des travailleurs. Autant vous dire que tout majorité est un respect du vote, avec ou sans un parti en particulier, aussi grand soit-il en tant que minorité.
Oui, d’accord. Sauf que l’Autriche est en « grande coalition » depuis janvier 2007, et ça ne fonctionne plus du tout. Sur tous les sujets, SPÖ et ÖVP se déchirent et sont incapables de faire quoi que ce soit: réformes des impôts, de l’éducation, mariage homo, réfugiés, allocations… Les changements de chanceliers (décembre 2008 et mai 2016) n’y ont rien changé. Ce modèle est à bout de souffle et une reconduction de cette coalition par le président alors que le FPÖ arriverait (largement) en tête passerait très mal dans l’opinion. Et de toute évidence, il n’est même plus souhaité par les partis intéressés.
A moins d’une coalition à 3 (par exemple SPÖ + Verts + Neos), une participation du FPÖ au prochain gouvernement semble inévitable.
C’est justement une raison majeure pour laquelle le referendum sur la Constitution italienne risque fort d’échouer ce soir (les bureaux de vote fermaient à 23 heures). La réduction du Sénat à une représentation des régions, style Bundesrat mais sans fédéralisme, un centralisme plus poussé et surtout une réforme électorale genre « the winner takes all » avec laquelle un parti majoritaire aurait automatiquement la majorité absolue avec un bonus de 54 %, ce qui excluerait les coalitions, ne rencontraient pas d’emblée l’adhésion de l’électorat, qui a du reste voté avec une large participation (près de 70 %).
Mouais, j’ai un peu l’impression que tout le monde rêve d’être Kaiser en Autriche… Nul doute que les conservateurs autrichiens jouent le même rôle que partout ailleurs sauf avec Merkel (mais ce serait le cas avec les rivaux internes): ils pourrissent la vie des coalitions pour rendre avec le temps une coalition avec les nazis acceptables. Bref, c’est 1932 et la contre-réforme en un. Ne jamais oublier que les partis conservateurs se considèrent indispensables. Ils pourrissent tout plutôt que de voir qu’un gouvernement puisse se passe d’eux. La coalition informelle avec l’extrême droite au Danemark l’illustre très bien: pas de ministre d’extrême droite pour calmer les médias mais les lois sont écrites par les extrémistes et passent au parlement sans résistance. Franchement quitte à avoir un pays nazi dans lequel tout fout le camp, je préfère que ce soit l’Autriche plutôt que la France ou l’Allemagne ou la Pologne. Pourvu que cette folie ne soit pas contagieuse.
Pour l’Italie, Andergassen, je crains bien que les conservateurs ne soient pas les seuls à se croire indispensables. Si les Italiens veulent des coalitions alors que les politiques veulent les mains libres pour bosser sans compromis, c’est pas le peuple qui a mal compris la démocratie, c’est la culture politique qui n’a pas compris. Aucune issue possible. ll faut attendre une crise pour que tout le monde se rende compte que les caprices sont normaux à la maternelle, pas au parlement. C’est pas gagné.
Bon , je sors !
Pour la forme, les résultats définitifs publiés aujourd’hui, après dépouillement des derniers votes par correspondance. Ce mode de scrutin, traditionnellement favorable à la gauche, creuse un peu l’écart entre les deux candidats. Van der Bellen obtient au final 53,8% des voix, Hofer 46,2.
Pourquoi un écart beaucoup plus important cette fois-là par rapport au second tour de mai, me demanderz-vous? Il s’agit en majorité d’abstentionnistes qui se sont mobilisés pour Van der Bellen et dans une moindre mesure, Van der Bellen a convaincu deux fois plus d’électeurs de Hofer que Hofer n’a convaincu d’électeurs de Van der Bellen.
C’est de l’humour certes, en plus si ces éoliennes respectent la logique de la croix gammée, elles seraient mal orientées. De toute façon je pense que personne n’aimerait l’idée d’une extrême droite revendiquant des idées écologistes, enfin espérons. Mais c’est envisageable du moment qu’il s’agiit de séduire un public crédule, on essaie de se dédiaboliser . De toute façon le président autrichien n’a qu’un rôle reprépsentatif. Et on est en plein dans la représentation c’est très habile mais cela n’empêche pas que l’Extrême droite en Autriche, elle est bien là.
Puis si je ne me trompe pas le prochain pays à élire son président, pourvu d’un réel pouvoir c’est nous… Et là c’est clair, il ne sera même pas question d’élire un écologiste , et on ne va pas s’ennuyer !!!
Comment ça, le président autrichien n’a qu’un rôle représentatif ? Ah, évidemment, il n’a pas l’envergure d’un F. Hollande, mais, comme en Italie, c’est le premier recours en cas de crise gouvernementale.
… ce qui ne saurait tarder.
C’est dans ce contexte que s’inscrit le « mot de l’année 2016 » en Autriche, aussi long que le phénomène qu’il désigne : Bundespräsidentenstichwahlwiederholungsverschiebung (report de la répétition du deuxième tour des élections présidentielles)
Quant au « vilain mot » (Unwort) de l’année, c’est Öxit qui remporte la palme : la « sortie de l’Autriche de l’UE », un terme employé fréquemment et de manière irréfléchie par certains populistes pour influencer l’opinion publique dans leur sens.
Curieux mais c’est le commentaire le plus répandu que l’on entendait en France avant que l’élection ne soit de nouveau organisée et quand l’Extrême droite avait été vainqueur.
François Hollande, s’il faut chercher un François qui a réellement tenu son rang parmi les présidents francais, c’est pas vraiment celui-là le plus représentatif. Tu crois pas ?: Même si je ne participerai au lynchage collectif dont il fait l’objet depuis des années. Et un président ne marche ni sur l’eau ni ne change l’eau en vin.