« SANDERS Thomas. Boulevard de la mort. Paris, éditions de Fallois, 2003. 411 p.
Sous couvert de pseudonyme, Thomas Sanders retrace l’histoire de l’Elitekommando Ost, un commando des forces spéciales de la Bundeswehr (appellation officielle de l’Armée Allemande depuis 1955).
Dans les dernières années de la Guerre Froide, la CIA et l’Allemagne Fédérale mirent en place cette unité de Forces spéciales pour mener des opérations derrière le Rideau de Fer.
L’auteur dirigea ce commando durant 23 missions, de 1977 à 1989.
L’objectif du commando : déstabiliser le gouvernement Est-allemand, avec essentiellement des opérations de sabotages et d’aide au passage de frontières des dissidents (« Boulevard de la mort »).
La première partie de l’ouvrage nous faire suivre la préparation militaire de cette unité d’élite aux Etats-Unis (recrutement, formation, entraînement). Dans une seconde partie, tel un récit d’aventure, l’auteur nous plonge dans le cœur des opérations clandestines.
Ce sont donc les révélations d’un ancien officier militaire fédéral allemand. Avec un style d’écriture emprunté au roman, l’auteur nous révèle l’existence d’une organisation qui n’a officiellement jamais existé.
Reste la question de la véracité du témoignage… L’auteur affirme que ce livre n’est pas une œuvre de fiction. Néanmoins, à la sortie du livre, en 2003, Ernst Uhrlau, ancien chef du service d’espionnage allemand (renseignements extérieurs) a contesté l’authenticité du livre. De plus, la chaîne de télévision allemande ZDF, après nombreuses recherches, n’a trouvé aucune preuve des opérations décrites dans le livre (notamment, l’explosion de la raffinerie de Halle).
Alors, quel regard doit-on apporter sur ce témoignage ?
Doit-on donner crédit au récit ou au contraire l’aborder comme un roman ?
Ce n’est certes pas une étude historique sur les forces spéciales, mais il n’en demeure pas moins que ce « témoignage » se lit avec intérêt, car il propose un exemple de guerre secrète non conventionnelle. »
Source : memorial-caen.fr/portail/ind … mitstart=0
S’agit-il de révélations ou d’élucubrations ?