Apparemment, c’est assez commun sur l’ensemble de l’Allemagne (mais je peux me tromper).
Mais sache que dans l’Est de la France (au moins en Lorraine et Franche-Comté), cette pratique est également assez courante !
« Je suis si content d’avoir rencontré la Sabine. »
D’ailleurs, dans certains milieux (ma famille notamment ), si l’on omet l’article, ça sonne relativement bourgeois !
Et dans certains dialectes, comme le francique mosellan, l’article est de rigueur avec les noms propres, comme le montre un extrait du compte-rendu du ministre des Affaires étrangères luxembourgeois: Ech hunn d’Madame Rice och gesinn zu Washington, wéi ech do war.
(Lorsque j’étais à Washington, j’ai vu aussi Mme Rice).
Personnellement, dans le langage parlé, j’emploie toujours l’article (Gestern hab ich mit dem Florian am Telefon gesprochen, ich habe mich mit dem Oberlechner für morgen verabredet). A noter que dans les pays allemands du sud, ainsi qu’en Alsace, on décline souvent l’identité par le nom de famille suivi du prénom. C’est le cas notamment lorsqu’un nom est très courant (Gestern hab ich den Oberlechner Wastl getroffen).
Donc, tu peux dormir tranquille sur tes deux oreilles: elles ne souffrent pas d’hallucination auditive!
On a ça aussi dans le Nord Est de la France…C’est assez surprenant à entendre les premières fois
alors qu’en Allemand j’utilise -peut-être à tort- sans scrupule « Ich bin der Nico » pour me présenter…
Très courant au sud, je confirme ce que dit marieinschweden.Et dans le sud, c’est ressenti comme tout à fait naturel.
C’est vrai qu’en Français (surtout de l’est) c’est relativement courant, mais (un peu limite).Mes profs de Français se battaient contre cette tendance qu’ils considéraient comme fâcheuse!
Ca me rappelle Brel :"Ces gens-là"!
"Qu’a marié la Denise, une fille de la ville…enfin d’une autre ville.
A mon avis, dans cette tournure, le « le » devrait aussi passer très facilement dans le nord de l’Allemagne - ne serait-ce que pour te dinstinguer d’un adjectif :
En Belgique francophone, ce n’est pas courant du tout, sauf si justement on souhaite donner une connotation rurale ou peu sophistiquée (ou rétro) à la phrase.
Il y a une fois où cet usage m’a posé problème c’est lorsque je me suis spontanément présenté à quelqun en disant ich bin der Herr Doktor xxx. J’ai eu immédiatement l’impression de dire une connerie en prononçant la phrase, et le sourire en coin de mon interlocuteur ne m’a pas détrompé… Mais en fait je ne sais pas exactement quelle est l’erreur s’il y en a une ? J’ai l’impression que ce n’est pas l’utilisation de l’article, je ne vois pas comment s’en passer dans ce cas, mais le « Herr Doktor » qu’on pourrait utiliser pour d’autres personnes mais pas pour soi-même ?
NB : Je ne me la pète pas avec mon « super » titre, c’est juste qu’à l’université il est malheureusement parfois nécessaire de faire appel à une certaine hiérarchie pour éviter d’être considéré comme quantité négligeable par certaines personnes Ce travers me semble d’ailleurs exister en France comme en Allemagne.
Oui, c’était une erreur, silvergnak, d’associer l’article, qui relève du langage parlé, à un « Herr Doktor ». C’est un peu comme une paire de chaussettes blanches avec un costume trois pièces! Si je me présente en disant « Ich bin der Herr Doktor Oschpele », ça voudra dire que je ne me prends pas au sérieux, et au pire, que je me moque de mon interlocuteur. « Ich bin Doktor Silvergnak » ou, si on est présenté, « angenehm, Doktor Silvergnak » passe très bien.
Il faut tout de même dire que les Français sont plus modestes à ce propos, comme en témoigne cette anecdote:
Mes parents connaissaient un professeur, prix Nobel de médecine et de physiologie. Une fois que ma mère, dans une réception, demandait comment l’appeler correctement, le professeur lui répondit en souriant: "Mais appelez-moi Monsieur, tout simplement!)
Merci ! Ca correspond bien à ce que j’avais confusément ressenti en prononçant ma phrase.
Oui en France l’utilisation des titres fait vite prétentieuse, alors que le moindre prof de fac allemand n’a aucun scrupule à se présenter comme « Prof. Dr. rer. nat. Dipl.-Ing. » Mais les Français savent bien se montrer prétentieux d’autres façons. En fait l’usage en français est que seul un médecin ou assimilé (un vrai docteur quoi) peut se présenter comme « Dr. Dugenou », les autres se contentant de M./Mme Dugenou, docteur en pipologie appliquée.
Ma réaction spontanée à ton souci, silvergnak (et les réactions de nos germanophones le confirment) est que ce n’est pas tant le der que le Herr qui pose problème. Quand tu t’adresse à un docteur, Herr Doktor est de rigueur, mais dire Herr Doktor en parlant de soi-même me semble totalement incongru…;
Ca me rapelle la femme de mon pasteur décédé qui, parlant de son mari, disait souvent: « Der Herr Pfarrer… »
Le Docteur est une question de génération. Je viens de questionner mon collègue qui a 40 ans et il dit qu’il renonce complètement à son titre et ne se présente jamais comm « docteur S. » Mais les plus âgés y tiennent encore. Juridiquement, ca fait partie du nom. Dans notre lycée, nous avons tous un raccourci de trois lettres - un Michel Mau serait alors MAM - , et tous les docteurs ont automatiquement comme première lettre un D.