Engagement allemand au Congo

Source : Les Nouvelles d’Allemagne du 22.03.06 publiées par le CIDAL

Engagement allemand au Congo

L’existence d’un mandat des Nations-Unies et la limitation de l’intervention dans le temps et dans l’espace sont les conditions d’un engagement de la Bundeswehr au sein d’une mission européenne au Congo, a fait savoir hier le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier. A la demande de l’ONU, les troupes européennes doivent assurer le 18 juin prochain le bon déroulement des premières élections libres depuis plus de 40 ans au Congo. La mission sera commandée depuis la base allemande de Potsdam, près de Berlin, a annoncé hier le ministre allemand de la Défense, Franz Josef Jung.

Le week-end dernier, le chef de la diplomatie européenne Javier Solana et le président congolais Joseph Kabila se sont accordés sur l’envoi de 1500 soldats européens pour superviser les élections. D’après les projets actuels, les troupes européennes assureraient le bon déroulement du scrutin à l’intérieur et autour de la capitale Kinshasa, complétant ainsi le dispositif de quelque 17 000 soldats mis en place par les Nations-Unies dans les provinces. Le quartier général de la mission européenne à Kinshasa sera sous la direction de la France. M. Steinmeier a annoncé que la mission européenne au Congo serait abordée au cours du conseil européen qui se tiendra vendredi et samedi à Bruxelles.

En Allemagne, l’envoi de soldats de la Bundeswehr requerra l’approbation du Bundestag. Au sein du gouvernement, cependant, plusieurs arguments ont déjà été cités dans le sens d’une intervention. « Après des années de guerre civile et deux guerres aux conséquences humanitaires importantes, les Congolais ont la chance à travers les premières élections libres depuis 45 ans de faire aboutir un processus de transition politique qui est pour l’essentiel couronné de succès. [.] Les Nations-Unies disent à juste titre que ce processus ne doit pas être mis en péril », a ainsi fait valoir hier M. Steinmeier dans un entretien accordé au quotidien « Rhein-Zeitung ». La République démocratique du Congo est actuellement dirigée par un gouvernement de transition composé d’anciens groupes rebelles et de l’opposition civile qui n’a pas reçu de légitimation par le peuple. Aux yeux du gouvernement allemand, l’organisation d’élections législatives représente un pas considérable vers la stabilisation du pays, et une condition indispensable à l’installation durable de la paix et de la démocratie.

Mais la stabilisation du Congo revêt également une importance stratégique à un autre égard : les mouvements de réfugiés. "Les troubles provoquent une pression migratoire qui est dirigée vers l’Europe, a souligné M. Steinmeier.

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