Serait-il possible en Allemagne de demander à un professeur si l’on peut enregistrer son cours magistral? Ne serait-ce pas considéré comme inconvenant?. Même si ce n’est pas la pratique courante en France, cela reste possible, et ne sont rares les professeurs à se montrer conciliants. Bien sûr il s’agit de leur expliquer ses motifs auparavant et que cela reste un usage privé. Certes c’est du cas par cas, mais j’aimerais savoir si l’on peut demander sans se faire mal voir.
Merci de votre réponse
Salut Valdok,
Pour l’Allemagne je ne sais pas, mais lorsqu’un de mes professeurs s’est aperçu qu’un apprenant était entrain d’enregistrer le cours, cela a failli mal tourner.
Le ton est vite monté, en plus c’était un avocat spécialisé. Il semble que cela relève de la propriété intellectuelle, œuvre de l’esprit, après recherche : (cf article L112-2 (2°) du CPI).
A voir si en Allemagne c’est la même chose?
Bien sûr en demandant l’autorisation c’est différent, mais selon les sujets abordés, les termes employés cela peut devenir compliqué.
Sinon la possibilité de " demander" tu dois bien avoir le droit lol !
Bon dimanche à Tous!
Personnellement, je passerais par le secrétariat de la faculté concernée pour savoir s’il y a un règlement quelque part. Sinon, demander directement n’est pas inconvenant en Allemagne s’il est évident que c’est une démarche d’honnêteté. J’oserais demander tout simplement.
Merci pour vos suggestions à tous deux, Jer et Elie
Là, il est évident que l’attitude de cet étudiant est indéfendable, cela ne va pas d’enregistrer quelqu’un à son insu . Tout simplement.
Toutefois je pense qu’en Droit, l’ouverture d’esprit ne doit pas être la même qu’en Kulturwissenschaft, ne serait-ce que par la matière enseignée elle-même. Peut-être que l’étudiant de Droit a agi ainsi parce qu’il craignait déjà à l’avance de se heurter à un refus. Et les études de droit, d’après ce que l’on m’en a dit c’est la compétition perpétuelle, notamment à l’ASSAS, n’est-ce pas?
Après,on peut regretter que peu de professeurs en France permettent aux étudiants de préparer leurs cours magistraux à l’avance.
J’ai toujours pensé que préparer un cours à l’avance était bien plus profitable. Mais ce n’est que mon opinion.
Il me semble qu’en Allemagne, il y ait des polycopiés disponibles (gratuitement ou en vente dans la librairie de l’université) pour préparer les cours magistraux auxquels on va assister, où je me trompe? J’en avais entendu parlé et il me semble en avoir vu, même si je n’étais pas directement concernée, mais je ne me souviens plus du nom. Comment cela s’appelle-il?
En tout cas concernant la législation, si rien n’est précisé dans le livre d’accueil de mon université, je poserai la question au professeur coordinateur.
A l’université de Hambourg, mes professeurs ont un microphone accroché à leur cou lors des cours magistraux, cependant nous n’avons pas accès aux enregistrements… Mystère mystère quant à leur utilisation !
Nous avons toujours des lectures à effectuer en amont puis le diaporama diffusé lors du cours (une soixantaine de pages) est mis en ligne sur la plateforme du cours !
Je pense que tu peux sans problème demander au professeur ! Il pourrait même être flatté, vu que dans les amphis en linguistique (s’il s’agit bien de cela), rares sont ceux qui suivent
Tu parles peut-être des hand outs?
Merci Lexiastein, oui c’est peut-être les « hand-out » et maintenant que tu me dis cela, je pense aussi aux Skripts. Effectivement tes profs d’Hambourg avec un micro à leur cou, c’est une enigme… Peut-être enregistrent-ils aussi des cours pour des organismes comme D.U.O. (deutsche Universität on Line), ou tout simplement pour ceux uniquement inscrits par correspondance ou que sais-je ??? Peut-être faudrait-il leur poser la question
Normalement mes cours devraient se dérouler à l’université Viadrina à Francfort sur l’Oder pour le semestre d’été en cursus complet de Kulturwissenschaft. KuWi si tu préfères, c’est un gros concentré de tout ce qui se fait en sciences humaines, dépassant de loin la notion de culture réservée uniquement aux Beaux-Arts et à la littérature, en passant par les écoles de pensées (Francfort, Birmingham, etc), l’anthropolgie, la sociologie et tous ces trucs anglosaxons en studies.
Peut-être que c’est comme pour un groupe en répétition si jamais sous le coup de l’impro le prof sort une théorie révolutionnaire, qu’il puisse s’en rappeler !?!? « lol »
Sinon Valdok, pour l’histoire avec mon prof c’était pour une licence professionnelle orientée droit, c’était pas vraiment la compétition.
Bonne soirée, je vais profiter d’une de mes rares nuits de sans travail, pour sortir au feeling sous la pluie colognaise.
Bon, j’arrive après la bataille tels les carabiniers d’Offenbach (histoire d’avoir une référence franco-allemande), mais pour une fois que je passe sur AllemagnOmax, autant rentabiliser.
Alors, en France, le fait d’enregistrer quelqu’un à son insu est « globalement » illégal, mais : la réponse judiciaire est jurisprudentiellement très complexe. En gros un tribunal ne réagit pas de la même façon si « l’enregistreur » est un journaliste cherchant à prouver un délit, un homme accusé à tort cherchant à trouver des preuves le disculpant, un haut fonctionnaire recueillant des secrets d’Etat, un élève voulant se moquer de son prof, ou un étudiant sérieux voulant recueillir la moindre virgule de la pensée supérieure de son maître adulé. La loi (code pénal 2261) dit en l’occurrence « en captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel », et la latitude du tribunal provient des deux derniers adjectifs.
Mais dans l’avant-dernière situation (élève vs prof du secondaire, et je parle en prof syndiqué), il y a eu déjà pas mal de cas, et en gros la sanction disciplinaire a été jugée légitime, c’est même un gros problème récurrent. Je dois avoir un dossier là-dessus, quelque part dans le quadrant Nord-Nord-Est de mon tas « trucs syndicaux », mais que je ne pourrai retrouver qu’avec une balise Argos et des vivres pour huit jours.
Dans le supérieur, c’est sans doute différent, et Jer83 a rappelé l’autre dimension juridique, à savoir la propriété intellectuelle (qui vaut aussi en théorie pour le secondaire : le polycopié d’un prof est son « oeuvre », n’importe qui ne peut pas la mettre en ligne).
Dans ma propre pratique, ce que j’ai pu constater en France, c’est que - même quand on demande poliment - la réaction des universitaires est très variée : j’en ai vu un refuser avec brusquerie. D’une certaine manière, je le comprends : moi j’ai horreur des micros, même quand ils n’enregistrent pas. J’aime la part de spontanéité et d’éphémère d’un cours et ne pas me sentir capté voire captif… Mais c’est ma Sehnsucht nach Vergangenheit… Autrement dit, je suis en train de devenir un vieux c***
Pour l’Allemagne, évidemment, je n’en sais rien. Mais Elie a rappelé le point nodal : demander poliment (et se préparer à un refus brusque le cas échéant). Ce que je sais en revanche, c’est que la question de l’enregistrement sans consentement varie beaucoup selon les droits. Aux Etats-Unis, en particulier, certains Etats l’autorisent (au nom du droit à l’information) et d’autres non (au nom de la privacy), et ce de façon variable, et comme là-bas l’illégalité de la preuve entraîne sa nullité immédiate (c’est plus compliqué en France), cela a d’énormes conséquences. .
D’après le code pénal que tu cites, en effet "à titre privé ou confidentiel fait toute la différence : un collégien qui veut se moquer de son prof (et donc a priori diffuser à ses potes) n’agit clairement pas à titre privé ou confidentiel. L’étudiant qui enregistre pour réviser seul chez lui agit clairement à titre privé ou confidentiel (d’ailleurs dans l’absolu, il y a peu de chances que cela se sache). Ce qui serait moins clair, ce serait par exemple l’étudiant qui enregistre et publie sur un site Internet destiné au partage des connaissances : pas d’intention malveillante, mais pas un usage privé et surtout enfreinte à la propriété intellectuelle.
Mon professeur d’histoire de la Russie et de la Pologne M. Werner Benecke m’a avec gentillesse autorisé à enregistrer ses cours. Un Monsieur passionnant et passionné!!!
Et à présent je suis sûre qu’à Europa-Viadrina Francfort/Oder, aucun de mes professeurs ne me refusera d’enregistrer leur cours, si je leur demande, tant j’ai senti les professeurs prêts à aider leurs étudiants, ce qui hélas n’est pas toujours le cas dans les universités françaises.