fiscalité Allemagne Suisse

Bonjour,

Je travaille actuellement sur GVA et j’ ai la possibilité d’être muté à ZRH.

Comme ma boite n’est pas loin de la frontière allemande, je souhaiterais acheter une maison en Allemagne.

Coté fiscalité, je sais que le canton de ZRH me prélèvera à la source mes impôts à hauteur de 4.5%.

Mais quand est il de l’Allemagne? j’ai lu que celle ci me taxera jusqu’à à 42% ce qui me parait exorbitant.

J’ai essayé de contacter des conseillers fiscaux mais il s’en foutent et ne me répondent meme pas pour avoir une simulation.

J’ai lu qu_il y avait aussi 60 000 frontaliers allemands, comment font ils eux?

Si qqln pouvait m’)éclairer?

Bonjour,

42% c’est pour ta partie de revenus imposables au delà de 54.950€ en 2018 pour un célibataire. La tranche suivante c’est 45% sur tes revenus imposables au delà de 260.533€ par an.

En principe, les conventions fiscales prévoient que les montants prélevés à la source dans un des états contractants sont déduits dans l’autre (d’où le nom, « en vue d’éviter les doubles impositions »).

Les conseillers fiscaux spécialisés qui connaissent les particularités CH-A-F il y en a foule dans le BaWü (par exemple à Lörrach), donc tu devrais trouver ton bonheur.

Merci de me répondre.

le 42 ou 45 % cest à partir du salaire brut ou net?
Mais c’est énorme…on peut y deduire l’assurance maladie? et les charges sociales suisses comme la LPP?

A geneve en gros :
salaire brut -11% de charges sociales +, -14% d’impots à la source, plus -8% de CMU = -33% de taxes

j’ai essayé d’ecrire à des fiscalistes dans le BW, personne me répond…

… à partir du revenu imposable, donc après toutes les déductions. Aucune chance de faire un calcul juste tout seul. Il vaut mieux carrément aller à Konstanz en personne et frapper à toutes les portes pendent des semaines que de tenter un déclaration seul. Le Finanzamt fait le calcul sans les déductions. Et oui, ils ne s’emmerdent pas. :imp:

Malheureusement, la fiscalité allemande est pleine de secrets et sans un fiscaliste, on a en fait aucune idée de l’impôt juste. Pour vous dire, entre le calcul du centre des impôts (Finanzamt) et mon fiscaliste, il y avait 4.000 euros de différence. Même après la facture exorbitante dudit fiscaliste, j’ai récupéré beaucoup. Même la deuxième année, il m’a ramené presque 1.000 euros après sa facture alors que le Finanzamt avait fait des corrections. Bref, les secrets de la fiscalité allemande en valent la peine dans mon cas. On peut déduire des tas de choses, c’est assez hallucinant, d’ailleurs. Mais c’est compliqué. :S

Avec tout ça, c’est pas franchement plus cher de payer ses impôts en Allemagne que les coûts accumulés des extras qui rendent la vie en Suisse si chère. En remplaçant le loyer suisse par un emprunt immobilier allemand, on y gagne vraiment. :smiley:

Il faut trouver un fiscaliste en région frontalière, car sans l’expérience avec les frontaliers, ils seraient incapables de faire un calcul juste. Téléphone-leur en leur disant que tu resteras client après le déménagement. Mais il faut tout faire en allemand. Mon expérience m’a montré que ça emmerde pratiquement tout le monde d’utiliser une autre langue, anglais compris, quand on parle d’affaires sérieuses. Le mien ne m’a pas fait payer la simulation. J’ai compris plus tard pourquoi… j’économise des impôts mais lui il ramasse au passage. Je le trouve un peu lent dans son travail mais bon, il y arrive tous les ans quand même. :mm:

Il faut bien comprendre que pour certains fiscalistes, un particulier frontalier est un petit client et ça peut aussi en emmerder certains de bosser pour aussi peu. Surtout que je soupçonne ces gens de ne jamais travailler à temps plein… pas sûr qu’ils en aient d’ailleurs besoin vu le prix de leur service. :mouaif:

merci pour votre réponse

en fait limite il faudrait louer un studio à zurich et avoir une résidence secondaire à konstanz?

Attention, si vous restez en Suisse plus de la moitié du temps sur une période de 12 mois, vous serez imposable en Suisse.

Bonjour,

Pour répondre assez sommairement, les cotisations sociales sont déductibles du revenu imposable dans une certaine mesure :

  • Les cotisations retraites à hauteur de 86% en 2018 (+2% par an) en tenant compte de la part payée par l’employeur
  • Les autres cotisations jusqu’à un plafond de 1900€ avec exception des cotisations maladies(*) qui sont totalement déductibles au delà de ce plafond (si le plafond n’est pas atteint, on peut « completer » jusqu’à 1900€ avec l’assurance chômage, la partie au tiers de l’assurance automobile, …)

(*) Les cotisations maladies déductibles, sont celles dite « de base » c’est-à-dire le spectre des garanties de base que doivent assurer les Krankrenkassen non privées en Allemagne. Celui qui est assuré dans le privé en Allemagne reçoit une attestation de la portion de sa cotisation qui est déductible au titre de l’assurance base. Pour une assurance étrangère, ça commence à devenir assez croustillant et bien souvent, les Finanzamt ont une vue soit trop restrictive, soit trop généreuse par simplification (typiquement imagine comment gérer le cas d’une mutuelle complémentaire française vu sous cet angle).

Non ça ne fonctionne pas comme ça. Tu es résident fiscal d’un seul pays et les conventions bilatérales prévoient un certain nombre de critères permettants (en principe) d’évacuer la plupart des cas (si non, ça devient assez pénible, parce les Finanzamts du BW surtout, sont particulièrement obus sur le sujet).

En gros ce que je veux savoir, si j accepte cette mutation à ZRH, est ce que je vais perdre bcp d’argent si j habite en allemagne, comparé à maintenant où je suis, c’est à dire travailleur à genève habitant en france.

Visiblement j’ai bcp de ma à trouver une réponse.

Bonjour,

Ce n’est pas une question simple et ça impose beaucoup plus d’analyse que de mettre des taux d’imposition côte-à-cote. A côté des revenus annuels, il y a la situation familiale qui rentre en ligne de compte, si tu détiens des placements ou des biens immobiliers, et beaucoup d’autres paramètres et surtout le maquis de la fiscalité suisse.

Je te donne quand même un exemple brut de fonderie sans garantie.

Pour un revenu Suisse imposable de 100.000 CHF annuel soit 89.500 € en 2017 (taux annuel fixe) avec comme postulat une personne célibataire sans enfants et sans appartenance religieuse :

  • Imposition en Suisse avec une résidence dans le Canton du Zürich et dans la ville de Zürich : 6.296 CHF pour le canton de Zürich, 7.516 CHF d’impôt pour la ville de Zürich et 2.868 CHF d’impôt fédéral donc au total 16.680 CHF et donc une imposition de 16,68% (la ville de Zürich est chère d’un point de vue imposition)
  • Imposition en Allemagne : 29.114 € d’impôt sur le revenu + 1601 € de Soli = 30.715 € soit une pression fiscale de 30,7% (le taux de crête étant de 42%)

Donc en gros la morale de l’histoire, c’est que si tu as des revenus importants, tu as mieux fait de résider en Suisse d’un point de vue purement fiscal.

Bravo pour ces sages paroles !! Je rajouterais cependant aussi la profonde forêt de la fiscalité allemande… :smiley:

Attention !! Il est IMPOSSIBLE de répondre à la question de Damysos sans aller voir un conseiller fiscal allemand (et encore, que s’il a l’habitude des frontaliers). J’étais dans sa situation il y a quatre ans. Jamais je n’aurais eu de réponse sans mon fiscaliste. Jamais.

Les infos de mat-bw sont tout à fait lisible, c’est très intéressant en soi, mais c’est juste un début de réponse, et c’est en fait faux pour moi. Mais je sais très bien que c’est juste pour d’autres. Sur la fiscalité pure, il y aura toujours plus d’impôts en Allemagne. Il faut rajouter dans cette équation les questions location/propriété et coût de la vie liés aux transports et aux assurances.

De toute façon, dans la région tri-frontalière, la sagesse populaire dit qu’un célibataire a intérêt à rester en Suisse, un propriétaire en Allemagne et une famille en France. Mais ça remplacera pas un fiscaliste…

Bonsoir,

Juste pour conclure. Garde à l’esprit que dès l’instant où tu aura signé ton Anmeldung en Allemagne et que tu y sera résidant fiscal, tu deviendra « unbeschränkt steuerpflichtig » et que toute ta situation fiscale (sauf exceptions prévues par les conventions bilatérales) devra être regardé depuis le prisme fiscal allemand. Pour certains, c’est un réveil assez douloureux. Par exemple, en France un certain nombre de placements sont peu voir pas imposés, mais la domiciliation fiscale en Allemagne s’applique et donc ils sont imposés plein pot au regard de la fiscalité allemande.

Le conseil fiscal, il connait les questions classiques qui reviennent régulièrement et surtout il peu te représenter auprès du Finanzamt. Dans les réglementations fiscales transfrontalières, il y a beaucoup de règles qui ont une formulation assez généraliste (voir floues ou démodées pour être franc) puisqu’elles doivent s’appliquer aux deux parties (voir plus si on considère chaque canton Suisse séparément) et beaucoup de parties ont tendance à voir midi à leur porte (surtout le Finanzamt allemand). A ce moment il faut démontrer (et ça peut remonter jusqu’à des instances élevées, j’en ai fait l’expérience), s’appuyer sur des exemples et surtout sur de la jurisprudence existante. Et ça, il n’y a qu’une personne qui du métier qui pourra le faire. A noter que certains Sachbearbeiter du Finanzamt sont aussi paumés que les contribuables dans certains cas, et pour certaines la situation peu devenir rapidement assez désagréable.

L’autre chose que le conseil fiscal t’apporte, c’est une vue totalement globale de ta situation, c’est-à-dire pas juste tes revenus et leur imposition, mais ton contexte économique (si je peux appeler ça comme cela) général surtout si tu changes de pays avec des placements / immobiliers / mobiliers / valeurs dans tes valises.

De toute façon si tu ambitionnes d’acheter en Allemagne, je te conseiller réaliser tout ça en deux temps. Prend ta mutation, prend une location en Suisse et laisse déjà tout se mettre en place (impôt en Suisse, découvrir la région, ton nouveau travail ect…). Je ne veux pas manier les clichés grossiers, mais la Suisse alémanique c’est quand même un peu différent de la Suisse francophone.
Une fois que tu sera en mesure d’acquérir un bien, tu connaitras très probablement mieux la région et surtout les conseillers fiscaux du coin (et ceux qui ont bonne presse, fait toi en recommander par le notaire qui fera l’acte d’achat par exemple) et ensuite tu pourras faire le changement en connaissance de cause. Je pense qu’un conseiller fiscal qui est contacté par un inconnu habitant en France va probablement être peu enclin à répondre. Il vaut mieux faire ça à la régulière, un rendez-vous pour présenter ta situation et puis ensuite faire suivre la pile de documents que l’on t’aura demandé.

Puis last (but not least). Il n’y a pas que les impôts dans la vie. Par exemple, moi j’ai choisi de m’installer en Allemagne parce que j’ai une relation assez proche avec ce pays. La ville où on s’est installé a énormément des places en crèche et c’était quelque chose de très important pour nous. Pareillement, quand je suis en route pour le travail et que je passe de temps en temps en Suisse et en particulier au poste frontière de Weil-am-Rhein/Bâle le soir sur le retour à l’heure de pointe, je me dis que je n’aurais pas trop envie de faire ça en voiture tout les jours. Par contre effectivement, je paie plus d’impôts … :unamused:

MErci a tous pour avoir pris du temps de me répondre et me raconter vos témoignages qui sont très intéressants.

Des fois c’est ce que je me dis, je devrais pas me prendre la tête et accepter cette mutation et aller vivre en suisse alémanique tant j’aime la culture germanique.

Je passe bcp de vacnces dans les pays germaniques, c’est pour ca que j’e songe à me faire transférér par ma boite.

Maintenant comme je suis déjà propriétaire à la frontière francaise, bien sûr je vendrais mon appart pas de soucis, mais je souhaiterais quand même vmt investir dans un achat et non pas être locataire, alors si c’est pour me faire déplumer par l’Allemagne, quoi faire? j’arrive pas à prendre une décision.