Gotthold Ephraim Lessing

J’ai pensé vous présenter ce classique de la littérature allemande qui est sans doute parmi les plus attractifs pour un lecteur lambda : Nathan der Weise (Nathan le Sage), drame en 5 actes de Gotthold Ephraim Lessing (eh oui, y’z’en avaient des noms à l’époque !), de 1779, donc en plein dans la grande période classique allemande.

Le sujet : la tolérance entre les religions (sujet pas si évident que ça à l’époque !) Pour imposer ses idées, l’auteur utilise des ficelles classiques : il transpose la scène dans un pays, et une époque différents, afin que ses compatriotes et contemporains ne se sentent pas trop visés, et il recourt à la parabole.

Le clou de l’histoire : la parabole de l’anneau. C’est une parabole très ancienne, qu’on trouve déjà dans le Décamérone de Boccaccio, et encore avant dans les cultures populaires. En résumé : il existe un anneau d’or, transmis de génération en génération (comprendre : de père en fils bien-sûr !), qui confère à son propriétaire la chance d’être agréable « à dieu et aux hommes ». Si un homme a plusieurs fils, il doit transmettre l’anneau à celui qu’il aime le plus. Or, il se trouve un jour qu’un homme ayant trois fils les aime tous également et ne parvient pas à se décider. Il commande donc deux autres anneaux d’or identiques à un joaillier, et donne à chaque fils un anneau en lui affirmant qu’il s’agit du véritable anneau. A sa mort, les fils en appelletn au tribunal pour savoir qui possède le vrai anneau. Le juge, dans l’impossibilité de répondre, leur rappelle que le seul moyen de reconnaître le vrai anneau, c’est par le biais de son propriétaire : si aucun d’entre eux ne s’est fait fait aimer des Hommes, alors c’est qu’aucun anneau n’est vrai et que le vrai anneau a été perdu.

Pas mal, non ?

Mais l’histoire est loin de se limiter à ça. Cette parabole est une sorte de point culminant, et c’est la théorie. Mais toute l’intrigue de la pièce sert à mettre en pratique cette parabole. En effet, Lessing met en scène juifs, chrétiens et musulmans, avec un enchevêtrement de situations et des rebondissements dignes de Dallas.

Je m’arrête là, parce que je vais pas tout vous raconter non plus !
Plus d’infos : de.wikipedia.org/wiki/Nathan_der_Weise
Et Nathan est traduit en français, donc si vous n’êtes pas fans d’allemand classique, vous pouvez aussi le lire dans la langue de Molière !

C’est passionant de voir à quel point la sagesse est un trésor qui est livré en permanences aux intrigues les plus folles, un trésor qui nécessite toujours plus de sagesse pour ne pas sombrer dans les affres de la bêtise humaine… C’est un trésor qui, en s’offrant aux autres, s’enrichit de lui-même…

Tout à fait. Surtout que le sage n’est jamais à l’abri : il provoque l’envie et la jalousie.

Dans la pièce, le sultan Saladin, jaloux de la richesse de Nathan et de sa sagesse (et sans doute aussi de son bonheur familial), lui pose une question-piège afin de lui extorquer de l’argent : il lui demande quelle est la vraie religion. Et Nathan s’en sort brillament avec sa parabole, gagnant ainsi l’amitié du sultan.

Je suis en train de le lire directement en allemand pour mon cours de littérature, et j’avoue que je ne comprend vraiment rien :crazy: , de plus que la semaine prochaine je dois faire un exposé sur un passage du livre (auf Deutsch natürlich :smiley: ).

N’hésite pas à demander de l’aide ! J’ai pas emporté mon Nathan dans mon déménagement, mais je suis sûre qu’on peut te donner un coup de main :wink:

Merci Sonka pour ce résumé et la présentation de la parabole ! :smiley: J’ai trouvé ma prochaine lecture !!

Tiens, moi aussi je l’ai étudié en littérature, j’ai eu du mal à accrocher…
M’enfin, lire en allemand ne fait jamais de mal :wink:

Une oeuvre magnifique dont la lecture devrait être obligatoire en notre époque d’intolérance et de fanatisme religieux.

J’avais déjà créé un sujet sur Nathan der Weise, mais en voici un sur l’auteur en général.

Ecrivain, critique et dramaturge allemand originaire de Braunschweig (1729-1781). Oeuvres marquantes :
* Miss Sara Sampson (1755)
* Laocoon (1766)
* Minna von Barnhelm (1767)
* Dramaturgie de Hambourg (1769)
* Emilia Galotti (1772)
* Nathan le Sage (1779)
* Dialogues maçonniques (1780)
* L’Éducation du genre humain (1780)

Je ne sais pas pourquoi, j’avais retenu de mes années de fac que Lessing était avec Goethe et Schiller l’un des piliers du classicisme, mais à la vérification, il semble que je me sois fourvoyée.

Néanmoins, ayant lu Schiller récemment, puis Lessing en ce moment, je suis frappée par la différence. Lessing est pourtant un peu plus « vieux » que Schiller et Goethe, et pourtant je le trouve incroyablement plus moderne, tant dans son écriture que dans le traitement des thèmes ! C’est juste moi ou il l’est vraiment ? C’est peut-être aussi un effet de la prose vs. versification ?

Personnellement, je trouve cet extrait trouvé sur Wikipédiaassez juste :

j’ai un souvenir très traumatisant du Laocoon :blush:

Je n’ai lu de lui que" Nathan der Weise", oeuvre magistrale sur la tolérance, mais je ne peux pas dire que je le connais vraiment.
Il n’est jamais trop tard pour bien faire. J’espère bien lire d’autres oeuvres de lui!
:wink:

J’ai du lire Emilia Galotti…
hm… on va dire que c’est pas mon livre prefere!

Par contre j’ai etudie un extrait de Nathan der Weise, j’ai beaucoup aime le message qu’il veut faire passer (de plus il est extremement actuel!) donc quand j’aurai le niveau necessaire, je me mettrai au livre!

Contente que le sujet vous fasse réagir, en tout cas !

Laocoon, j’avoue que j’ai pas testé… Je suis justement en train de lire Emilia Galotti. Bon bien sûr je ne dirais pas que c’est mon truc préféré hors contexte, mais là, après Schiller, c’est un vrai plaisir !

Je vais peut-être dire une connerie, mais je pense un peu à un Voltaire allemand…ou peut-être que Voltaire est un Lessing français! :unamused:

Y’a de ça, sûrement !

Sonka, Lessing est un homme du XVIIIe siècle, le dernier des Lumières, si tu veux: la nation est étatique, universelle et philosophique. Mais bon, en Allemagne, le terme est moyennement synonyme à nos Lumières de France. Par contre, Goethe et encore plus Schiller sont des hommes du XIXe siècle: la nation est allemande, romantique et politique.