Günter Grass, après son poëme : « ce qui doit être dit » s’en prend maintenant à l’Europe qu’il accuse de mettre la Grèce au pilori. Ce poëme intitulé " Europas Schande = la honte de l’Europe" s’en prend aux pouvoirs financiers qui mettent l’opprobe sur la Grèce.
Je dois dire que je suis , pour ma part, profondément choqué par tous ces débats où l’on traite la Grèce de « mauvais élève de la classe » , tous citoyens confondus.Une amie qui a la double nationalité me donnait des exemples proches d’elle ; une enseignante partant en retraite, espérant toucher 1200 € de pension, se retrouvant avec 800 € ! Une personne souffrant de sclérose en plaques ne pouvant plus se payer de médicaments …et pendant ce temps-là, des gens qui gagnent un fric monstre en traffiquant dans l’immobilier, roulent en 4.4 alors que l’essence est à 1,80 € le litre et des popes qui ne paient pas d’impots et menacent, si on les y contraint, de jeter l’anathème (dans un pays où la superstition est très forte!)
J’en ai personnellement marre de tous ces économistes qui viennent donner des leçons à tout le monde et je me réjouis que Grass, qui pourrait bénéficier d’une retraite dorée,ait toujours sa capacité d’indignation intacte.
Pour ceux qui lisent l’allemand, voici le poëme in extenso:
Europas Schande
Ein Gedicht von Günter Grass
Dem Chaos nah, weil dem Markt nicht gerecht,
bist fern Du dem Land, das die Wiege Dir lieh.
Was mit der Seele gesucht, gefunden Dir galt,
wird abgetan nun, unter Schrottwert taxiert.
Als Schuldner nackt an den Pranger gestellt, leidet ein Land,
dem Dank zu schulden Dir Redensart war.
Zur Armut verurteiltes Land, dessen Reichtum
gepflegt Museen schmückt: von Dir gehütete Beute.
Die mit der Waffen Gewalt das inselgesegnete Land
heimgesucht, trugen zur Uniform Hölderlin im Tornister.
Kaum noch geduldetes Land, dessen Obristen von Dir
einst als Bündnispartner geduldet wurden.
Rechtloses Land, dem der Rechthaber Macht
den Gürtel enger und enger schnallt.
Dir trotzend trägt Antigone Schwarz und landesweit
kleidet Trauer das Volk, dessen Gast Du gewesen.
Außer Landes jedoch hat dem Krösus verwandtes Gefolge
alles, was gülden glänzt gehortet in Deinen Tresoren.
Sauf endlich, sauf! schreien der Kommissare Claqueure,
doch zornig gibt Sokrates Dir den Becher randvoll zurück.
Verfluchen im Chor, was eigen Dir ist, werden die Götter,
deren Olymp zu enteignen Dein Wille verlangt.
Geistlos verkümmern wirst Du ohne das Land,
dessen Geist Dich, Europa, erdachte.
ICI, article en français avec traduction de quelques vers.