Günter Wallraff, un journaliste que beaucoup d’entre nous connaissent.
Qui n’a pas lu son livre ou vu son film « Ganz unten »(en français « Tête de turc »), dans lequel il raconte après l’avoir vecue en se faisant passer pour un ouvrier turc en Allemagne dans les années 80 cette vie de travailleurs exploités, mal, voir pas payés, utilisé à des boulots de nettoyage dans des usines ultrapolluantes? Cela avait fait beaucoup de bruit à l’époque…!
Il vient de sortir un nouvel ouvrage basé sur le même principe. Ici , il se met dans la peau d’un immigré somalien illégal en Allemagne…grimé et maquillé , comme il se doit.
Titre du livre: « Aus der schönen neuen Welt »…sous-titre…« Expeditionen ins Landesinnere /Expéditions au coeur du pays. »
J’attends impatiemment d’aller à Freiburg pour me l’offrir.
J’apprécie beaucoup ce type de « journaliste de terrain » qui ne se contente pas de balancer des nouvelles d’agences internationales.
Je n’ai pas trouvé d’info en français sur ce sujet.
Alors, en allemand:
Son ouvrageà succès Aus der schönen neuen Welt vient d’être traduit en français et édité :« Parmis les perdants du meilleur des mondes », aux éditions « la Découverte ». présentation du livre
Présentation: « « Lorsque, il y a trois ans, je me suis décidé à me remettre dans la peau de ceux qui, dans notre « meilleur des mondes », font de toute évidence partie de la catégorie des perdants, je ne me doutais pas de tout ce que j’allais rencontrer sur mon chemin. »
Vingt-cinq ans après le succès de Tête de Turc, qui dénonçait le racisme de la société allemande, Günter Wallraff est de retour. Dans ce livre, composé de huit enquêtes, il part à la rencontre des perdants du « meilleur des mondes » que nous promettaient les apôtres de l’économie globale. » Déguisé en Noir, caméra cachée dans la boutonnière, il révèle les nouveaux visages du racisme. En SDF, il raconte les ravages du chômage et de la précarité. Embauché dans une boulangerie industrielle, il témoigne des conditions de travail épouvantables qui y règnent. Il va jusqu’à se mettre dans le rôle d’un dirigeant d’entreprise voulant vendre son affaire et sollicite les conseils d’un cabinet de consultants pour qu’il trouve le meilleur moyen de débarrasser son entreprise des syndicats, histoire de valoriser sa vente auprès de futurs acquéreur…"
8 chapitres:
1.Noir et blanc. Un étranger parmi les Allemands
2.En dessous de zéro. La dignité de la rue
3.À votre service. Embauche dans un centre d’appel
4.Comme des petits pains de chez Lidl. Un sale travail pour de la mauvaise bouffe
5.Une cuisine peu raffinée. Exploitation de la main d’oeuvre dans la gastronomie fine
6.Un monde beau et sain : le mondu du café. Les starbucks sans filtre
7.Le déraillement de la Deutsche Bahn. La course fantôme d’une entreprise publique
8.À toute force. Les avocats de la terreur
Un type courageux, dérangeant, atypique…j’ai pour lui, depuis « Ganz unten », beaucoup d’estime et de tendresse. Des journalistes d’investigation comme lui, deviennent une denrée de plus en plus rare…hélas!
Désolé, je ne savais pas, la recherche par mots clés des sujets traités sur le forum ne fonctionne plus
Bon la nouvelle info est que le livre vient d’être traduit en français, mais on peut fusionner…
Oui, la recherche ne marche pas sur le forum (le plus facile est de chercher par Google)
Je fusionne donc.
Merci pour l’info, je vais écouter l’émission !
Je sens que mes élèves de l’année prochaine ont tiré le gros-lot !!!
J’aime beaucoup l’idée de plusieurs portraits, de montrer la diversité de l’exclusion.
Michelmau, tu disais dans ton premier topic attendre avec impatience de t’offrir « Aus der schönen neuen Welt ».
L’as tu lu et quelle en est ta critique?
Non, hélas, ça fait une éternité que je n’ai pas mis les pieds dans ma librairie préférée de Freiburg…mais avec la belle saison qui arrive, ça ne saurait tarder.
PS; en matière de bouquins, je suis plutôt de la vieille école; j’aime fureter dans les librairies, sortir un bouquin des rayons, lire un extrait,remettre en place…etc. J’aime beaucoup le contact physique avec le livre.
J’ai le livre dans les mains (en allemand). Intéressant.
D’abord, il faut accepter le côté « je sauve le monde » de l’auteur, qui est visiblement très convaincu de l’importance de sa mission. Une fois cette précaution établie pour ne pas s’en irriter, il faut avouer que ce qu’il raconte est passionnant.
Il prend la peine de demander à ceux qu’il accuse de réagir, ceux-ci le font ou pas, mais il est toujours bien documenté et ne fait jamais un simple réquisitoire unilatéral. Ce livre n’est pas un lynchage, c’est déjà bien, mais il a tout de même un certain franc parlé. Ensuite, il accumule les exemples et les expériences, ce qui éclaire le problème sous plusieurs aspects et sans mitrailler une partie en particulier du pays (surtout problématique pour le racisme faschisant qui colle à la peau de la Saxe). Il essaie de comprendre aussi les autorités et les entreprises, et va au bout de ses expériences. C’est complet et permet de considérer les questions vraiment en profondeur. C’est bien ficelé et il ne se contente pas de critiquer des gens en particulier mais le fonctionnement et les systèmes qui mènent à de tels résultats. Bien vu, et le style journalistique donne une langue aussi agréable à lire que les articles de la Zeit, où il publie régulièrement aussi.
Avec 25 ans de retard, je découvre Ganz unten. C’est à la fois passionnant et consternant
Je vais essayer de me procurer Aus der schönen neuen Welt maintenant.
Dans le cadre du programme Thema, Arte propose, mardi 25 janvier 2011, Noir sur blanc.
Un document coup de poing, qui montre combien le racisme ordinaire est enraciné dans nos sociétés.
Les reproches à Wallraff l’ont beaucoup été par la communauté noire et particulièrement par les associations d’Afrodeutsch … Pourquoi veut il jouer à John Howard Griffin pour montrer la discrimination envers les noirs en Allemagne dans son film , alors qu’il aurait pu prendre un Afrodeutsch affublé de micro et de caméra caché … Pourquoi prend on conscience des discriminations quand lui , homme blanc , le dit alors que la communauté noire en parle depuis des années et qu’on leur oppose bien souvent des " vous imaginez , vous croyez , vous exagérez " ?
C’est une partie du génie de cet homme: c’est bien la preuve que le racisme quotidien insidieux est tel que même son film est le résultat de ce racisme, ce qui indigne Afrodeutsch. Il dit bien que les blancs sont plus racistes qu’ils n’en ont conscience, y compris les gens libéraux ouverts, puisqu’il faut que ce soit un blanc qui le dénonce pour être entendu par les blancs. C’est un constat d’une violence inouie. Afrodeutsch a raison de continuer le combat, et il doit en effet être insupportable pour les noirs d’être dépouillé de leur combat dans la sphère du grand public médiatique. C’est toute l’urgence du combat. Afrodeutsch serait bien inspirer de se rapprocher de Wallraff ne serait-ce que pour ne pas risquer les malentendus dans le public, qui lui est blanc et inconsciemment que très moyennement ouvert.
il se met dans la peau de son sujet,il y a des choses que l´on ressent seulement , si on est au contact direct.Il ne fait aucun doute , que les clandestins en particulier , mais pas uniquement eux sont victime de rassisme au quotient.Mais je signale que le rassisme anti-blanc exite aussi,dans nos cité il est pas rare d´entendre"sale blanc, petit blanc,dans les pays africains c´est pire encore,on doit dénoncer le rassisme , dans nos sociétés,mais dans les deux sens .Celas ecrit , ce genre de livre a de quoi choquer , les gens bien pensant.
Mhhh … Je me demande bien ce qu’on peut ressentir de plus quand tant d’auteurs noirs ont pu écrire sur ce thème et quand tant de témoignage oraux foisonnent un peu partout . A moins que le but ait été de vérifier si les témoignages en question pouvaient faire parti d’un complot des minorités noirs vis à vis du reste de la population allemande .
Ne peut on pas sérieusement se dire que la constatation du comportement des allemands vis à vis de la population noir doit encore passer par la caution d’un écrivain allemand blanc pour exister ?
Enfin je pense que Wallraff s’est bien amusé en se déguisant ( et il à raison ) Il faut quand même le remercier . Il sera bon qu’un écrivain noir fasse de même mais son discourt risque de ne pas être écouté vu le peu de cas fait aux témoignages des noirs .
Le racisme anti-blanc reste un thème controversé :
Certains diront qu’il n’existe pas car le racisme englobe les blancs , les noirs etc …
D’autres diront qu’il a été inventé pour annuler la lutte contre le racisme " anti-autres "
Enfin , certains feront remarquer qu’en Europe les victimes du racisme anti-blanc peuvent en échapper , ceux victimes du racisme " anti-autre " , non .
Concernant les pays d’Afrique , l’Allemagne comme la France pour prendre ses deux exemples , ont des principes vis à vis du respect de l’individu qui ne sont pas et n’ont pas etre conditionné , je pense , par ce qui se passent dans d’autres pays … Je me trompe ?
