Hans Magnus Enzensberger

Enzensberger est un intellectuel allemand intéressant. Je ne connais pas sa poésie mais j’ai lu des essais de lui traduits en Français: culture ou mise en condition, médiocrité et folie, la grande migration, le perdant radical. Je sais qu’il a aussi écrit un livre destiné au jeune public sur la passion des maths(le démon des maths). Voilà les souvenirs qui me restent de ces lectures: dans culture ou mise en condition, il y a un super-article sur le tourisme de masse qu’il critique tendrement en disant que le tourisme de masse, malgré tous ces défauts, est un beau rêve de prolos, dans médiocrité et folie il y a un chapitre intitulé « de la catastrophe de la liberté de la presse » à propos du Bild Zeitung et des réflexions rigolotes sur l’enseignement en classe de la poésie. Le perdant radical fait le lien entre le jeune Américain qui fait un massacre dans son lycée et le terroriste, c’est un livre qui me plaît moins que les autres. Enzensberger a pas mal d’humour, dans folie et médiocrité, il compare l’érudition de Zaza, la fille qui connaît les magazines people par cœur à celle des savants de la Renaissance. il dit aussi que toutes les critiques de la télé tombent à plat parce que le téléspectateur la regarde précisément parce qu’il a envie de voir des trucs nuls et que c’est son droit. Il est rigolo et tendre, je vous invite à le découvrir et à me faire découvrir les passages de ses œuvres que vous connaissez et qui valent le détour.

J’avais parlé de lui dans un message, que je n’arrive pas à retrouver.Je l’avais pas mal lu quand j’étais étudiant; il appartient à la génération d’avant la mienne, et j’avais apprécié, à l’époque (fin des années 60), sa critique de la société de consommation. J’aime bien aussi ses poëmes. et surtout:

Souligné par moi ! C’est pour ça que je l’aime; un intellectuel qui, tout en disant des choses sérieuses, ne se prend pas au sérieux, ça devient trop rare pour ne pas le souligner.
:wink:

Ins Lesebuch für die Oberstufe

lies keine oden, mein sohn, lies die fahrpläne:
sie sind genauer, roll die Seekarten auf,
eh es zu spät ist. sei wachsam, sing nicht.
der tag kommt, wo sie wieder listen ans tor
schlagen und malen den neinsagern auf die brust
zinken, lern unerkannt gehn, lern mehr als ich:
das viertel wechseln, den paß, das gesicht.
versteh dich auf den kleinen verrat,
die tägliche schmutzige rettung. nützlich
sind die enzykliken zum feueranzünden,
die manifeste: butter einzuwickeln und salz
für die wehrlosen, wut und geduld sind nötig,
in die lungen der macht zu blasen
den feinen tödlichen staub, gemahlen
von denen, die viel gelernt haben,
die genau sind, von dir.

(Hans Magnus Enzensberger)

J’adore (les smilies ne marchent plus chez moi, du moins ceux qu’il faut demander)

Avec un mois de retard, je remarque seulement la réédition de Politik und Verbrechen (1964) dans la collection TEL :

J’hésite à le prendre, mes lectures en retard s’accumulent. Quelqu’un aurait-il une opinion, un conseil sur ce livre ?

Pour les amateurs :
Hans Magnus Enzensberger, l’auteur de « Hammerstein ou l’intransigeance » est le jeudi, 24 mars 2011 sur France 5
à 20h35 dans le magazine « La Grande Librairie ».