Hartz IV Le gouvernement décide de durcir les lois sociales

Source : Les Nouvelles d’Allemagne du 01.06.06

REVISION HARTZ-IV
Le gouvernement fédéral décide de durcir les lois sociales

Les chômeurs de longue durée peu enclins à travailler risqueront de perdre toutes leurs allocations. Les chômeurs de longue durée qui rechignent à travailler devront s’attendre à des sanctions renforcées. En effet, les bénéficiaires de l’aide sociale (" Arbeitslosengeld II ") qui refusent une offre d’emploi raisonnable risquent, en cas de " récidive ", de perdre toutes leurs allocations.

Mercredi, les partis chrétiens-démocrates et le SPD sont parvenus à un accord au sujet d’une révision en ce sens de la loi sociale dite " Hartz-IV " dans le cadre de la commission sociale du Bundestag. Les représentants du groupe parlementaire d’extrême-gauche ont quitté la séance en signe de protestation contre le durcissement des dispositions de la loi " Hartz-IV ".

La coalition espère que cette mesure corrective, qui devrait être entérinée par le Bundestag aujourd’hui jeudi, permettra d’économiser 1,5 milliard d’euros par an, principalement grâce à la diminution des abus. Il est prévu de soumettre des offres d’emploi immédiates aux chômeurs bénéficiant de l’aide sociale afin de vérifier leur disposition à travailler, de faire effectuer des contrôles sur le terrain et de mieux comparer les données disponibles afin de déceler des ressources non déclarées. Pour tous les bénéficiaires de l’aide sociale vivant ensemble sans être mariés, le concubinage sera automatiquement supposé, entraînant un devoir de soutien financier mutuel. Les personnes concernées devront prouver qu’elles ne vivent pas en concubinage.
Le porte-parole du SPD pour les questions du marché de l’emploi, M. Klaus Brandner, a rejeté les critiques. Les sanctions séviraient uniquement lorsqu’une offre d’emploi serait refusée " sans raison valable ".

A l’avenir, un premier refus d’accepter un emploi entraînera une diminution de 30 pour cent des allocations, y compris les allocations de logement, et un deuxième refus signifiera une deuxième réduction de 30 pour cent. Au troisième refus, les allocations seront supprimées et remplacées par des tickets de ravitaillement. Jusqu’ici, la suppression des allocations s’opérait après le quatrième refus.

Le gouvernement fédéral a d’autre part fait savoir que l’aide sociale dans les Länder de l’est augmenterait comme prévu de 14 euros au 1er juillet pour atteindre le niveau de 345 euros déjà instauré dans les Länder de l’ouest.

Effectivement, ils prévoient de sacrément durcir Hartz IV à partir du mois d’août.

A ma connaissance je ne crois qu’il y ait beaucoup de pays où on supprime carrément toutes les aides/allocations (sauf le Danemark je crois, mais les Danois bénéficient d’une véritable aide…)
Donc c’est une méthode encore plus radicale qui sera appliquée dans quelques semaines…

Moi aussi je trouve que c’est vraiment exagéré.

Il existe même des dispositions qui prévoient des poursuites judiciaires… Ils sont fous. Mais bon, on sait bien que dans le réalité c’est impossible de tout vérifier…

C’est déjà le cas… donc rien de neuf à ce niveau-là.

Il existe un double avantage -pour le Gouvernement et l’administration allemande- à ce « principe de vie commune » et donc de soutien financier:

  1. c’est que les revenus du concubin (ou de la concubine) sont pris en compte dans le calcul de l’aide sociale. Autrement dit : si quelqu’un a le malheur (!!!) de vivre en concubinage avec quelqu’un qui gagne relativement correctement sa vie (je ne parle pas de 5000 Euros par mois…), il y a de fortes chance qu’il ne touche plus aucune aide sociale…
  2. le concubin (ou la concubine) est obligé, légalement (sous peine de poursuite devant un tribunal…) de prendre en charge l’autre personne…

C’est un principe que je trouve exagéré : Quand deux personnes se sont mariées et ont choisi de vivre ensemble, là d’accord, je peux le comprendre. Mais pour deux personnes célibataires, qui vivent simplement ensemble comme si elles étaient mariées, je trouve cela exagéré comme principe.

C’est la question à laquelle aucun responsable politique allemand n’a eu le courage et la franchise de répondre : Seraient-ils capables de vivre avec 340 Euros par mois ?

On a le droit d’avoir de sérieux doutes à ce sujet…