Herbstmilch l'histoire d'Anna Wimschneider

C’est un vieux film de 1988 du réalisateur Joseph Vilsmaier que j’ai eu le plaisir d’emprunter au Goethe Institut et n’ayant vu aucun article là-dessus j’en parle, juste pour partager une émotion.
Il est tiré de l’expérience de vie d’une femme paysanne Anna Wimschneider à l’aube et au début d’une Allemagne hitlérienne en Bavière. De ce vécu elle en a fait un roman devenu un best-seller en 1984. Le film insiste sur l’ambiance bavaroise dans les moments de joie Kukuckwalzer et la Rosamund (rebaptisée Frida Oum Papa par Annie Cordy :frowning: ) . Il débute par l’image d’une vieille dame tenant un vélo dans la neige et tout à coup on revient dans le temps pour découvrir une jeune fille, le même vélo en main. Ce que j’ai aimé aussi dans ce film c’est qu’il nous plonge dans une Allemagne ordinaire à une époque pourtant sombre de son histoire comme celle que décrit plus en détail François Roux dans ses contributions « Auriez vous crier Hitler », réflexion tirée de son travail d’écrivain. Une Allemagne ordinaire où Hitler faisait parti du décor sans entrer dans leur vie de gens simples, même si des petits chefs en tiraient quelque avantage « Das ist doch der Wiederman ».…, « du bist auch nicht dem Führer der Kompaniechef gewesen oder ». Une fête du village où l’on acclamait les S.A le bras levé, sauf elle, cette jeune fille aux tresses blondes car elle s’était blessée aux travaux des champs. On lui fait la remarque « Sie, sie heben den Arm ». Heureusement son amoureux, Albert, la prend par le bras et l’entraîne hors du rassemblement. Tous deux Ils rient et mangent « Schweinwürtzel mit Kraut » sous les roulements de la musique militaire.

Cette histoire c’est celle d’une petite fille confrontée dès huit ans aux duretés de la vie, après le décès de sa mère, laver le linge, faire le repas pour ses frères et même le Dirndlarbeit gibt’s. les rares jours de repos. Son père fasciné par Hitler se retrouve seul avec 9 enfants, mais tout le monde doit fournir sa part de travail aux champs et en particulier la petite Anna. Elle remplace la mère.
Lorsqu’ elle épouse Albert, elle croit enfin échapper à son destin "Nimm diesen Ring und trage ihn als Zeichen meiner Treue" et soudain tout s’effondre lorsqu’il doit faire son service militaire « Ich muss in drei Tage zum Militär ». Heureusement il part sur le front italien et non se battre dans les Sudètes. Elle se retrouve sous l’emprise d’une belle mère, lui reprochant de lui avoir pris son fils et lui fait faire les plus durs travaux. Puis elle a un enfant et s’efforce comme elle peut de le nourrir, en dérobant discrètement la nourriture destinée à la famille du mari. La belle mère s’acharne « Auf den Knie mit dir », et la jeune femme s’incline en larmes. Juste à ce moment-là Albert revient, il est inattendu, la guerre pour lui est fini « car il n’y a plus rien à gagner ». Il s’oppose enfin à sa mère Du packst jetzt dein Zeug et avec lui le bonheur revient symbolisé par le Kukuckswalzer. Il prend Anna dans ses bras, danse avec elle au son de cette musique et toute la petite famille, l’enfant, les oncles et tantes regarde à la fenêtre. Et le film s’arrête avec l’image d’une vieille dame à vélo dans la forêt neigeuse bavaroise, comme au début. :wink:

J’ai vu qu’il y a un article sur Wikipédia en français sur ce film, que je n’ai d’ailleurs pas du tout regardé, donc je ne le mentionnerais pas le lien et libre à vous de le consulter. Et ces quelques lignes, que je viens d’écrire , ne sont qu’un piètre résumé du film et ce que j’en ai ressenti.