Encore un article pour en savoir plus sur Herta Müller :
presseurop.eu/fr/content/art … dictatures
On apprend notamment qu’elle avait été rachetée par l’Allemagne à la Roumanie.
Encore un article pour en savoir plus sur Herta Müller :
presseurop.eu/fr/content/art … dictatures
On apprend notamment qu’elle avait été rachetée par l’Allemagne à la Roumanie.
Tiens donc, n’en v’la d’une nouvelle!
En 1945, il y avait encore 800 000 Allemands en Roumanie.
Aujourd’hui, dix fois moins.
Il n’y a pas eu d’expulsions massives d’Allemands comme en Pologne, Tchécoslovaquie ou Yougoslavie.
Il n’y a pas eu de purification ethnique ni de génocides.
Non, les Roumains ont trouvé mieux que ça: ils ont vendu leurs Allemands peu à peu, contre espèces sonnantes et trébuchantes et surtout convertibles. Et si les Allemands qui étaient présents en Transylvanie depuis le XIIe siècle renâclaient un peu pour partir, on leur rendait la vie un peu difficile.
Avec les Hongrois, c’était une autre chanson, la Hongrie faisait partie du bloc socialiste et n’avait pas de devises convertibles pour racheter la diaspora magyare.
J’ai acheté hier son bouquin: « Der Mensch ist ein großer Fasan auf der Welt. » Ca raconte l’histoire d’une petite communauté allde dans les années 80, sous le régime de Ceausescu (je ne sais pas mettre les signes diacritiques , désolé!) .
Ca se lit très facilement. Ce sont de courts chapitres. Le style est très étonnant; phrases courtes, voir très courtes…pas ou pour ainsi dire presque pas de conjonctions de coordinations, de subordination ni de virgules. Des répétitions voulues. Très curieux quand on pense qu’elle a reçu le prix Franz Kafka, auteur réputé pour ses phrases très longues! Je n’ai pas acheté le dernier paru « Atemschaukel » (2009) parcequ’il était relié, donc nettement plus cher et que , les temps étant ce qu’ils sont, je ne voulais pas acheter un bouquin cher que j’aurais laissé tomber au bout de quelques pages.
Je vous tiendrai au courant.
Attends, attends, michelmau, que je suive bien le mouvement des troupes…
Tu veux bien dire que tu es allé acheter un livre, un vrai livre, dans une librairie? Et que tu lis des livres?
(o.k., je me carapate avant que michelmau me lance le contenu de sa bibliothèque à travers l’écran, mais j’ai parfois besoin d’évacuer l’excédent de pression qui culmine vers midi… )
Beaucoup d’habitants de Nitchidorf, le village roumain où vivait Herta Müller, ne la connaissaient pas.
Un article à la fois amusant et touchant sur la gloire que peut faire rejaillir sur ce petit village souabe du Banat l’attribution du Nobel de littérature à un de ses anciens habitants.
Souvenirs, souvenirs… du début des années 70, alors que j’étais sur les traces de la monarchie austro-hongroise, inspiré par la lecture du livre d’Ernst Trost « Das blieb vom Doppeladler », entre autres dans le Banat et la Voïvodine. Je me souviens de ces villages de colons allemands tracés au 18e siècle selon un plan géométrique, qui souvent, comme Liebling, Lenauheim, et autres Dingsbumsdorf, avaient gardé leur nom allemand, et où tout le monde dans les rues ne parlait pas souabe, mais un dialecte qui me rappelait celui de mon grand-père lorrain (la plupart de ces colons venaient de la vallée de la Moselle, du Luxembourg, de Lorraine). Mais déjà, la population allemande de Roumanie était en forte diminution, l’émigration était payante pour le gouvernement roumain.
Quant à la partie serbe du Banat et à la Voïvodine, les Yougoslaves en avaient expulsé les Allemands après 1945, et la seule minorité visible (souvent majoritaire) était la communauté magyare (sans parler des tsiganes, mais cela est une autre histoire. A noter toutefois que dans les Sudètes, en Voïvodine et en Transylvanie, ce sont généralement des tsiganes qui ont été installés dans les maisons abandonnées par les Allemands. On ne pouvait quand même pas laisser les villages à l’abandon…)
Après avoir étudié la question, je ne lirai pas de H.Müller dans l’immédiat. Tout se passe en Roumanie, pays qui ne m’inspire pas du tout. De plus, un Nobel pour une oeuvre entièrement consacrée à un témoignage monomaniaque, c’est un peu généreux. Par contre, c’est bien écrit, j’ai pris le temps de lire quelques pages dans la librairie. Langue agréable, assez riche et très précise.
Même impression.
PS: la Roumanie, je ne connais pas, mais j’ai un grand faible pour sa musique populaire…qui sous tant d’aspects a influencé la musique yiddish.
Herta Müller ; schärfste Klinge
Herta Müller vient de se voir décerner par la ville de Solingen le prix de la " schärfste Klinge = la lame la plus éffilée."
Solingen , c’est ( c’était ) la ville dont les fonderies sont ( étaient) connues pour fournir un acier d’une qualité irréprochable.
Il récompense une personnalité qui , par son style et sa manière de s’exprimer met l’accent sur les ravages et les blessures que peuvent engendrer le mal-vivre sous une dictature ( ici , celle de Ceaucescu).
Schärfste Klinge
Solinger Tageblatt
RP online
EDIT ; interview , que , pour ma part je trouve passionnante à propos de son rapport avec la langue allemande , avec la langue roumaine , avec le fossé entre la vie à la campagne et la vie en ville. Une personnalité très attachante , je trouve. Mais ça n’engage que moi !