Source : Les Nouvelles d’Allemagne du 17.03.06
Hommages à l’écrivain Siegfried Lenz, à l’occasion de son 80ème anniversaire
Avec Heinrich Böll et Günter Grass, il est sans aucun doute l’un des écrivains allemands les plus marquants de l’après-guerre. Tous les lycéens allemands ont un jour étudié le roman « Deutschstunde » (« La leçon d’allemand ») qui le consacra en 1968 aux yeux du grand public. Le romancier et auteur de nouvelles Siegfried Lenz fête aujourd’hui son 80ème anniversaire au milieu des hommages.
De lui, le ministre délégué à la Culture et aux médias Bernd Neumann écrit : « [ses] romans et nouvelles vous restent en mémoire parce que leur lecture est une expérience marquante - une expérience pénétrante et durable, capable, à ses plus belles heures, de modifier et d’élargir notre regard sur le monde ». « Dans vos livres, vous dépeignez toujours les conflits du présent et de l’histoire contemporaine d’une manière captivante. Mais vous ne travaillez jamais sans nuances : vous placez toujours la vie des individus au premier plan; leurs expériences, leur souffrance, leurs angoisses et leur bonheur sont le fil avec lequel vous tissez vos ouvrages », souligne de son côté le président fédéral Horst Köhler. Les responsables politiques sont toutefois loin d’être les seuls à rendre hommage à Siegfried Lenz. Les écrivains Günter Grass, Daniel Kehlmann, le célébre critique Marcel Reich-Ranicki et l’auteur israélien Amos Oz se relaieront dimanche matin pour lire ses textes et lui rendre hommage lors d’une émission exceptionnelle que lui consacre la télévision NDR.
Les romans qui jalonnent la longue carrière littéraire de Siegfried Lenz abordent souvent les thèmes de la guerre et du national-socialisme. Né le 17 mars 1926 à Lick, en Prusse orientale, Lenz a lui-même servi dans la marine à partir de 1943, survécu au naufrage de son bâtiment, déserté d’un camp de formation et brièvement connu les camp des prisonniers. Il devient écrivain en 1951, et publie un succès dès 1955 avec « So zärtlich war Suleyken ». Il en connaîtra ensuite bien d’autres, avec « Das serbische Mädchen » (« La jeune fille serbe »), et surtout « Deutschstunde ». Son ouvre a été traduite en 30 langues et publiée à plus de 25 millions d’exemplaires.