ICE nach Berlin: Polizeieinsatz wegen Stinkefüßen

Juste une petite question à ceux qui pratiquent quotidiennement la langue:

C’est le titre d’un article que j’ai mis en lien dans le fil :" pue des pieds / Stinkefüße".
Je souligne volontairement la terminaison N de datif pluriel.
J’ai appris dans mon jeune âge que certaines prépositions ( entre autres ; wegen , anstatt, trotz - liste non exhaustive ) étaient normalement suivies du génitif , mais que , selon la formule consacrée :" der Dativ ist dem Genitiv sein Tod = le datif est la mort du génitif"- Le rendu en français n’est certes pas totalement satisfaisant.
Ma question est simple ; ce datif de remplacement a été longtemps considéré comme appartenant au domaine d’une expression un peu relâchée.
Ce datif de substitution est-il à ce point passé dans les moeurs qu’il ne choque plus personne aujourd’hui , fût-ce dans un journal sérieux ?
Merci de vos réponses. :wink:

C’est l’évolution de la langue, on n’y peut rien. Ma femme râle à chaque fois qu’elle l’entend à la télévision (surtout lorsque ce sont des personnes de la jeune génération qui sont interviewées). Et surtout, il faut bien se dire que le génitif n’existe pas en dialecte. Toujours le datif. De là à ce que l’expression orale prenne le pas sur l’expression écrite… C’est une démarche somme toute bien naturelle, vu que l’on écrit de moins en moins, sous l’influence de médias audio-visuels et des techniques de télécommunication qui privilégient de nouveaux codes souvent basés sur la faune éthique.
A propos de journal sérieux, j’entends sans cesse des jérémiades des gens de ma génération, « Qu’est-ce que « Le Monde » est devenu », « Qu’est-ce que le « Spiegel » est devenu », « Qu’est-ce que « L’Espresso » est devenu », etc., etc… Signe des temps, faut bien vivre, faut bien vendre…

Je serais moins catégorique. Surtout avec wegen qui régissait aussi le datif à une date plus ancienne de la langue. Il en reste d’ailleurs le doublon wegendem/deswegen. Le génitif n’est pas forcément le cas le plus ancien, surtout que c’était un peu une pédanterie chic de charger en génitif en Kanzleisprache, la base saxonne du haut allemand moderne.

Le datif après ces prépositions, c’est de l’allemand du sud. On le retrouve aussi de partout au pluriel lorsque le nom n’a pas de marque particulière, ce n’est pas le cas de Füße certes, mais la forme se confond avec l’accusatif en l’absence d’article. Le n du datif pluriel est un marqueur de pluriel quand il n’y a rien d’autre pour le préciser et un marqueur de « non-accusatif » quand il n’y a pas d’article poir clarifier la situation. Mais il ne faut pas voir dans ces datifs des formes fautives récentes, plutôt des reliques anciennes qui résistent à la norme.

Idem avec trotz qui a donné trotzdem, et während qui a donné währenddem en doublon avec währenddessen.

Le datif s’est mieux imposé au pluriel, un même locuteur y compris du nord pourra très bien dire wegen Stinkefüßen et wegen des Geruchs dans la même phrase. Le génitif reste préférable en allemand du nord et allemand standard, mais le n du pluriel datif n’est pas faux ni relaché en l’absence d’article décliné.

Merci à tous deux pour ces précisions. :wink:

Je viens de regarder dans les news de gogolito et on trouve les deux dans les titres:
Dativ chez Tagesspiegel, t-online.de, Focus, RTLNews, N24.
Genitiv chez mann.tv.

Mais les même médias qui utilisent le datif au pluriel mettent le génitif au singulier.

Même le très retardé mental N24 met un génitif au pluriel avec un adjectif (« wegen sexueller Übergriffe »). C’est donc que quand on peut marquer le génitif, on le préfère, mais quand le mot est seul, on hésite plutôt en faveur du n du datif pluriel.

Merci , Elie , pour ce complément d’information.

Le Genitiv, moi, j’aime, mais « wegen Stinkefüsse » (gen) perturbe mon Sprachgefühl. Voici la régle, qui confirme:

Duden: