Le 27 mai 1910, il y a donc cent ans jour pour jour, le docteur Robert Koch mourait à l’âge de 66 ans, d’un infarctus. Etonnant, lorsqu’on pense aux cadavres humains et animaux dans lesquels , pour ses recherches bactériologiques, il avait plongé les mains et aux milieux infestés par les épidémies qu’il cotoyait souvent…
Rien pourtant ne prédisposait ce troisième d’une famille de 13 enfants à une telle carrière. Il n’était, en effet pas issu d’une lignée de médecins; son père était administrateur d’une mine.
Durant l’épidémie de cholera de 1866, il travaille comme médecin assistant à l’hôpital général de Hambourg, où tous les malades mouraient irrémédiablement, puisqu’on ne pouvait alors rien faire pour eux.
Puis il traque également la maladie du sommeil en Afrique orientale,la peste bubonique en Inde, et le typhus dans la Ruhr.On le retrouvait partout, là où des gens mouraient en grand nombre des suites d’épidémies.
Il commençe modestement sa brillante carrière comme médecin généraliste dans plusieurs petites villes de province et pendant une brève période à Breslau (aujourd’hui Wroclaw, en Pologne.)Il n’effectue pas ses recherches dans des instituts renommés, mais dans son cabinet médical. Plusieurs fois, il doit mettre la clé sous la porte pour faillite.
Ses premières recherches portent sur la maladie du charbon (anthrax), un maladie bactérienne qui tuait le bétail.
A force de travail infatigable , il parvient à « cultiver » l’agent pathogène.
Mais voilà, il faut prouver ,de visu ,à ses collègues médecins la véracité de ses découvertes.
Le microscope existe déjà, certes, mais la photographie microscopique n’existe pas encore.Il invente donc un procédé qui permet de réaliser de telles photographies et de les conserver.
Un autre problème se pose à Koch; avant lui, les bactéries sont cultivées dans un bain de culture liquide, et , pour cette raison, disparaissent sans cesse du champ de vision du microscope. Koch les cultive dans un milieu gélatineux à base d’agar agar (une algue) dans lequel elles se trouvent fixées et ce faisant plus aisément observables.
Enfin, il parvient, en les colorant, à les rendre plus visibles.
Il est le premier à utiliser des souris blanches (un cadeau qu’on avait fait à sa fille) pour ses expériences.
En 1882, la tuberculose fait des ravages, elle est responsable en Europe de près de 20% des décès. On l’appelle d’ailleurs la peste blanche.
Huit ans plus tard, à l’occasion d’un congrès médical international à Berlin, Koch annonce avoir trouvé le remède à cette grave maladie. La tuberculine n’est toutefois pas tout à fait au point malgré quelques essais sur lui-même et sur certains de ses collègues concernant les effets secondaires. La nouvelle fait affluer des milliers de malades vers les hôpitaux de Berlin: ils espèrent de lui la guérison. Koch fuit cette « tempête de la tuberculine ». On le traite de charlatan.
Il se rend, d’abord en Egypte, premier d’un de ces longs voyages qui le mèneront partout où il y a des bactéries, des virus ou autres parasites à combattre.(Inde, Afrique orientale, Indonésie, Nouvelle Guinée, Croatie.)
Il passe les vingt dernières années de sa vie auprès de sa seconde femme Hedwig, qu’il a connu alors qu’elle avait 17 ans et lui 47. Il l’épouse après avoir divorcé de sa première femme.Scandale !
Le 10 décembre 1905, il obtient le prix Nobel de médecine,et meurt cinq ans plus tard à Baden Baden. En hommage à ce grand bienfaiteur de l’humanité, l’institut d’études des maladies infectieuses de Berlin portera son nom.
Source;
Barbara Rusch: Robert Koch – Vom Landarzt zum Pionier der modernen Medizin.
Une petite citation de Koch, lui même;« Wenn ein Arzt hinter dem Sarg seines Patienten geht, so folgt manchmal tatsächlich die Ursache der Wirkung = Quand un médecin marche derrière le cercueil d’un de ses patients, c’est parfois, en fait, la cause de l’effet qui le suit. »