Immigration à Berlin Ouest avant 1989

Je me demande pourquoi il y avait de l’immigration avant 1989 à Berlin Ouest. Qu’est-ce qui décide un étranger de s’installer au coueur de l’Allemagne de l’est, dans une ville murée où l’on dépend à 100% de l’aide de l’extrieur. Bien sûr, la situation était meilleure qu’à l’Est mais j’imagine (ce n’est qu’un supposition de ma part) que la vie n’était quand même pas si facile…

Donc qu’est-ce qui a poussé un étranger a se dire « je pars à Berlin Ouest » ? L’idée de fuir une situation de misère est évidente mais pourquoi une « ïle » au beau milieu d’un « pays ennemi » pendant la guerre froide ?

Je ne suis pas sûre de bien comprendre ta question : tu parles des étrangers venant de pays tiers, non pas des pays du bloc soviétique, c’est bien ça ? Par exemple des Turcs (ou autres) ?
C’est effectivement une bonne question… Mais il peut y avoir des raisons. Parfois on ne les soupçonne pas, mais vu d’une autre perspective, il peut y avoir d’excellentes raisons.

Exactement, je pensais aux pays non soviétiques.

Je suppose que les alliés (surtout les Américains) encourageaient cette immigration pour ne pas « perdre » définitivement Berlin. Ensuite la ville, en grande partie détruite pendant la guerre, devait être reconstruite. Le plan Marshall a donc aussi certainement servie à attirer à Berlin de la main d’oeuvre étrangère, des Turcs essentiellement.

A ce propos, j’avais lu quelquepart (je ne sais plus où, désolé :confused: ) que Kreuzberg était avant la guerre un quartier aisé. Mais la proximité de la frontière avec l’est, puis le mur, aurait fait fuir cette population, remplacée ensuite par les immigrés.

J’ai entendu la même chose, mais je suis incapable de me souvenir où !

Je ne suis pas certain que les chiffres de l’immigration de Berlin-Ouest, entité alors juridiquement distincte de la BRD, n’aient pas également englobé les ressortissants de la République fédérale venant s’y installer.

Or, ceux-ci étaient assez nombreux, notamment chez les jeunes, puisque les habitants de Berlin-Ouest étaient automatiquement exemptés de service militaire. (Mesure incitative mise en oeuvre par les autorités de Bonn pour assurer dynamisme et renouvellement de la population à Berlin-Ouest).

Par ailleurs, je suppose que les travailleurs étangers en poste à Berlin devaient également bénéficier de conditions avantageuses en terme de salaires (façon prime de risque) comme un expatrié aujourd’hui dans un pays à la situation géopolitique tendue.

Excellentes remarques, merci pour ces infos Kamba !

La loi de l’offre et de la demande : il y avait du travail !!!

Berlin Ouest était la vitrine de république fédérale. Les entreprises étaient largement subventionnées et donc avaient recours à la main d’oeuvre étrangère. D’ailleurs, beaucoup se sont installées ailleurs après l’arrêt des subventions. Je ne suis pas sûre, mais je crois également que les résidents de Berlin Ouest payaient très peu d’impôts voire même recevaient des prestations… Est-ce que quelqu’un a plus d’informations sur le sujet?

Le travail de reconstruction était gigantesque. Le besoin de bras explique pas mal de choses. La volonté d’en faire une place avancée solide aussi bien militairement que civilement en pleine zone est fait le reste.
Avant la guerre, le quartier ouvrier était le Moabit, et s’étendait vers le nord en une série de Kasernenbausiedlungen de Wedding. C’était le faubourg au sens original du terme. Horriblement crasseux.

Le Berlin Ouest d’après guerre correspond en fait aux faubourg et aux quartiers résidentiels ouest du Berlin du XIXe siècle. La ville, elle, était pour l’essentiel ce qui est devenu Berlin Est. La porte de Brandenbourg était la limite de zone urbaine au XIXe siècle ! Que ce soit Charlottenburg ou Kreuzberg, c’est la bourgeoisie qui s’est exilé hors du centre ville insalubre dans des résidences plus grandes et mieux protégées de la pollution des industries. La seconde guerre mondiale a tout changé. La bourgeoisie berlinoise n’est revenu qu’en partie, il fallait reconstruire, l’ancienne bourgeoisie ne le pouvait pas forcément si facilement après des années de guerre.

Il faut quand même admettre que Berlin s’est remise très vite. Les plans élaborés pour en faire un bastion occidental au cœur de la zone est ont parfaitement fonctionné.

c’est moi ?? ou bien tu t’es un peu mélangé les pinceaux ?? Berlin OUEST n’était pas une ville murée, c’était BERLIN EST qui était enclavée, et qui dépendait de l’aide de … l’union soviétique non ?? (ou alors j’ai rien compris à la question …)

Immigrer à Berlin OUEST n’a, à mes yeux, rien d’extraordinaire !! comme te l’ont dit mes collègues avant moi, l’attrait du boulot devait déjà être un grand atout pour partir, si on cherchait du boulot, il y en avait partout ! y compris à Berlin OUEST… et cette immigration n’a rien de spectaculaire à mes yeux, il y a bien des français qui partent vivre au Québec, à Taïwann, en Patagonie (euh non… là c’est pour échapper au fisc… mauvais exemple !! :laughing:), au Brésil, à Tokyo ou ailleurs, alors pourquoi pas à Berlin OUEST …
Il n’était pas plus difficile avant 1989 de s’installer à Berlin OUEST que d’aller vivre à Amsterdam ou à Rotterdam :wink: une fois que l’on avait l’autorisation de rentrer en RFA, on pouvait s’installer là où on le voulait, Berlin OUEST compris…
c’est quand tu voulais passer à l’EST que ça devenait difficile…

(Edit : zut j’avais pas vu !! Bonjour le déterrage de topic !! :imp: )

Euh, non, c’est toi qui t’embrouilles Kissou, c’est bel et bien Berlin Ouest qui était enclavée et murée…

Pas jeune ce sujet en effet… :smiley:

Mais c’est quand même bien Berlin Ouest qui était enclavé en RDA ( Allemagne de l’Est )…

Un petit dessin pour y voir clair… :wink:

La ville elle même étant découpée en 4 secteurs. Le " Mur de Berlin " entourant l’ensemble des Secteurs Américains, Britanniques et Français…

il ne faut pas mésestimer non plus le rôle culturel de Berlin-Ouest avant 1989.
Une ville d’artistes pour diverses raisons.
A vrai dire c’est même principalement par son rayonnement culturel que Berlin-Ouest existe encore en tant que « capitale », alors qu’économiquement et politiquement, elle a quasiment tout perdu.
sans oublier que pour les jeunes, c’était du dernier chic de dire qu’ils avaient été à Berlin (parfois par le biais du service militaire ou juste « pour voir » cette bizareté historique).