"In der Erinnerung" von Dieter Forte

Dieter Forte. In der Erinnerung
Roman. S. Fischer Verlag, 252 Seiten.
ISBN: 3-10-022114-1

L’après-guerre commence trop souvent un peu trop tard. Dans la littérature comme dans les souvenirs de nos aïeux. Dans les ruines de Berlin, à quelques semaines de la fin de la guerre, il n’y avait encore aucune trace d’optimisme de la reconstruction, le Plan Marshall n’était pas encore rendu public, l’Allemagne était un champs de bataille non plus d’une guerre finie mais d’une paix pas encore installée. La chaos des bandes organisés, le marché noir, le pillage de survie, les réfugiers dans tous les sens de la rose des vents et l’entêtement de survivre malgré tout sont les antihéros de ce roman au style descriptif et un peu décousu. Le flou de la mise en scène est conforme à celui de l’identité allemande de l’été 45, et tout finit par prendre un sens malgré tout dans une nébuleuse de métaphores esquisées dans les gravats naturalistes. Le tout et le rien, l’anéantissement du passé et l’absence d’avenir.

La lecture est un peu longuette parfois, mais la justesse et la pudeur de ces quelques mois oubliés par la honte m’ont tenu rivé à ces quelques ruines. Le récit se construit dans l’hésitation du temps des doutes et des regards baissés. Mais il avance. Il dévoile les secrets de la ville éffondrée. Ce roman est un document subjectif, une révélation de l’intérieur de la ruine, plus profond qu’un simple documentaire, plus subtile aussi.

excellent « résumé », Elie :veneration:

Un des rares récits de cette « Stunde Null » de l’après guerre imédiat.

ça m’avait beaucoup touché!

… de Düsseldorf en l’occurrence, non?

En fait, on sait pas. Les histoires administratives de zones rendent la devinette difficile, alors j’ai tranché. Mais tu as raison: je ne devrais pas vous imposer mes images mentales.

Forte ne dit tout simplement pas où cela se passe, sans doute parce que cela n’a aucune importance: l’(anti-)héroïne, c’est l’Allemagne en ruine toute entière.