C’est à cette célèbre phrase extraite d’un non moins célèbre sketch de regretté Fernant Reynaud que j’ai pensé tout de suite en entendant cette nouvelle sur France Musique.
Cette application aveugle du règlement (dont j’ai été plusieurs fois la victime, tant de la part de douaniers français ou est-allemands) arrive généralement lorsque le douanier croit lire dans le regard ou dans des propos un peu dégagés qu’on le prend pour un c… Donc, comme le disait si bien F. Raynaud, j’suis pas un imbécile, pisque j’suis douanier, et le règlement c’est le règlement, yakasavouarlir, nul n’est censé ignorer la loi. Le problème, c’est lorsqu’on a passé tant de fois la frontière sans qu’on vous demande de justificatifs, qu’on reste planté stupéfait par tant d’acharnement stupide, alors qu’on est persuadé être en règle, ou du moins avoir bénéficié d’une tolérance tacite. Et comme nul n’est censé ignorer la loi…
Au moins, le chef des douaniers de l’aéroport de Francfort, qui est, je n’en doute pas,un type bardé de diplomes dans le domaine du droit national et international, aura appris ce qu’est un Guarnieri.On ne peut que s’en réjouir pour les violonistes à venir.
mais vous n’avez donc pas compris qu’en fait le douanier est un fan de violon, et qu’il voulait
un concert gratuit rien que pour lui…
faut tout vous expliquer !
Non, Kissou, on ne peut pas tout avoir : le violon, l’argent du violon et le sourire de la violoniste en prime…
Il manque une pièce essentielle au dossier : le certificat d’importation au Japon, ou, à défaut de pouvoir attester la date de l’importation, c’est l’année de fabrication qui compte, et l’Etat d’origine était alors l’Empire autrichien (on finit toujours par revenir à l’Autriche, de toute façon… ). Et en plus, une assurance dans un pays communautaire…
Heureusement que tous les fonctionnaires( des douanes ou d’autres secteurs) ne sont pas aussi bornés que cestui-là.
Il y a bien eu , dans des temps pas si éloignés que çà , des fonctionnaires qui savaient « fermer un oeil » dans certaines circonstances.La loi, oui, le légalisme comme sport de haut niveau , non.
Mais on ne saurait oublier que par le temps qui courent, il est du devoir de tout agent de l’administration des finances d’exploiter toutes les sources de recettes fiscales, dans le cadre des lois. Dont acte.
Et les amendes se sont accumulées ! On en est à plus de 300.000 €.
Info entendue ce matin sur les ondes de France Musique ; un porte-parole des douanes de l’aéroport de Hambourg vient de faire savoir que, selon un texte de loi, son violon serait rendue à Yuzuko Horigome s’il est est prouvé que cet instrument est indispensable à l’exercice de sa profession.
La question qui se pose donc à ces zèlés fonctionnaires de l’administration des douanes allemandes, est de savoir si son violon est nécessaire à une violoniste professionnelle pour pouvoir exercer sa profession.Dilemne cornélien.
N’oublions pas que les douanes, comme le fisc, relèvent du ministère des Finances.
Quand on veut bénéficier auprès de l’administration fiscale d’une dispense de droits, par exemple faire valoir l’usage d’un ordinateur ou d’une pièce d’habitation à des fins professionnelles, il faut prouver le bien-fondé de cette utilisation professionnelle. S’il s’avère par exemple que vous vous servez de votre PC pour pondre des insanités sur AOX et conter fleurette sur les sites de rencontre, ben vous êtes mal…
Il en va de même en ce qui concerne des marchandises dans le but d’une consommation personnelle ou d’un usage professionnel. En l’occurrence, pour la douane, un instrument de Guarneri ne saurait être, vu son âge et sa rareté, un instrument à usage professionnel. Il est considéré comme pièce de collection. Voilà le pourquoi du comment.
J’espère que Renaud Capuçon qui joue sur un Guarnieri ayant appartenu à Isaac Stern connait la législation. Je lui déconseillerai fortement, pour ma part, de passer par l’aéroport de Hambourg .
Oh là là, oh là là, un violon ayant appartenu à une tierce personne !
Petit clin d’oeil en passant à la RDA : l’aéroport où les douaniers étaient les plus zélés était Erfurt, vu que l’école des douanes se trouvait dans cette ville.