Jürgen Habermas fête ses 80 ans

Sonka · Juin 20, 2009, 10:32

Plus que tout autre, il incarne la figure de l’intellectuel critique, engagé dans les débats sociaux et politiques de son temps. Raison, morale, communication, démocratie : dans bien des domaines, sa pensée et sa réflexion ont produit des œuvres et des concepts de référence. Il a été de tous les débats théoriques qui ont agité la République fédérale. Il a pris part au débat sur l’intervention américaine en Irak et sur la construction européenne. Il est considéré dans le monde comme l’un des plus grands penseurs allemands vivants. Le philosophe et sociologue Jürgen Habermas fête aujourd’hui ses 80 ans.

Philosophe critique

Jürgen Habermas est né à Düsseldorf le 18 juin 1929. Après un doctorat sur « L’Absolu et l’Histoire », une réflexion sur l’œuvre du philosophe allemand Friedrich Wilhelm Schelling, il entre en 1956 comme assistant de Theodor Adorno à l’Institut de recherche sociale de Francfort, haut lieu de l’École de Francfort fondée par Adorno et Max Horkheimer. Devenu professeur, il enseigne au long de sa carrière dans de prestigieuses universités allemandes (Marbourg, Heidelberg, Francfort-sur-le-Main) et à l’étranger, en particulier aux États-Unis. Le mouvement étudiant de 1968 trouve dans son œuvre une source d’inspiration. Dans les années 1980, il prend part à la « querelle des historiens » en reprochant à l’historien Ernst Nolte de relativiser la singularité de l’Holocauste. En 2001, il reçoit le Prix de la paix des libraires allemands.

Penseur de la démocratie

Sur le plan théorique, Habermas s’inscrit dans la lignée de l’École de Francfort. Il en prolonge la théorie critique, tout en la faisant sortir des murs de l’université. Son nom est associé à de nouveaux concepts tels que ceux d"éthique de la discussion" (« Diskursethik ») et de « patriotisme de la Constitution » (« Verfassungspatriotismus »). Penseur éclectique, il revient sur l’impératif catégorique kantien pour lui substituer un principe de discussion au fondement de la morale. Penseur de la démocratie et du dépassement de l’État-nation, il développe l’idée selon laquelle les Allemands doivent se sentir attachés non pas à leur pays mais aux institutions démocratiques qui garantissent le respect des citoyens. Il plaide en faveur de la construction européenne.

Son œuvre maîtresse, la « Théorie de l’agir communicationnel » (1981), livre une sorte de guide pour l’action au sein de la société moderne. Elle repose sur l’idée que la langue est au fondement de l’établissement des normes au sein de la société. Pour Habermas, l’agir n’est possible au sein de la société que parce que la langue y sert de moyen de communication.

Source : CIDAL

Sonka · Juin 20, 2009, 10:32

Personnellement, je ne le connaissais pas…