Les paroles de Zvonko Bogdan reprenaient pratiquement la réponse de michelmau (« J’aime bien les Allemandes… blondes, brunes, rousses… »), mais en s’appliquant à « toutes les femmes ».
Ah!!! maintenant je vois plus clair!!!
En fait il aurait tout simplement suffit mettre ta phrase, pour une fois… dans Google trad… D’ailleurs c’est juste à cela que ça sert, se faire une idée d’un texte simple quand on connait rien à la langue…
Mais bon, pour la reconnaissance de la langue, eux, ils affichent le bosniaque… Enfin, je suppose que croate, serbe et bosniaque sont des langues très proches
Les Croates parlent croate, les Bosniaques parlent bosniaque et les Serbes parlent serbe. Quand j’étais jeune, en Yougoslavie et surtout en Bosnie, je ne me suis jamais posé la question, et tout le monde se comprenait, et je n’avais jamais eu l’impression d’être dans une ville typiquement serbe, croate ou bosniaque (musulmane). Des minarets, il en y avait partout, même à Banja Luka.
Quant au bosniaque, c’est du croate que l’on a « turcisé » artificiellement pour faire la différence, tandis que le croate se slavise à outrance. En fait, c’est une seule et même langue.
A noter que le serbe, dans les médias surtout sur Internet, s’écrit de plus en plus en caractères latins. On laisse le cyrillique aux Tchetniks, aux ploucs du sud de la Serbie ou aux fondus de la Republika Srpska qui ont rendu l’usage du cyrillique obligatoire, même si la population serbe de Bosnie et de l’Herzégovine parle la variante iékavienne comme les Monténégrins (et les Croates, bien sûr).
C’est le seul mot important à retenir sur les usages linguistiques actuels en ex-territoire serbo-croate qui sont uniquement dictés par des considérations politiques totalement artificielles. Linguistiquement parlant, le spectre dialectal est moins large pour le serbo-croate que pour l’allemand.
Je n’y connais pas grand chose dans ces langues slaves ( juste quelques vagues notions de russe) , mais il me semble que la collection Assimil éditait ( et édite peut-être toujours - je n’ai pas vérifié) un manuel de serbo-croate. Donc une sorte de koiné avait du se créer permettant l’intercompréhension , non ?
Oui, c’était nécessaire pour l’intercompréhension, et le serbo-croate (ou croato-serbe le cas échéant) était utilisé comme langue officielle de la Yougoslavie pour les échanges extérieurs, et comme langue d’intercompréhension à l’intérieur. Les républiques fédérées de Slovénie et de Macédoine avaient néanmoins leur propre langue (relativement proche du serbo-croate au demeurant). Jusqu’à la fin des années 80, l’albanais était langue officielle dans la province autonome du Kosovo. Et dans la province autonome de Voïvodine (nord de la Serbie), on pouvait très bien s’arranger avec le hongrois. A noter que la population allemande, majoritairement en Styrie du Sud et en Voïvodine, près de 500 000 personnes, a été expulsée dans des conditions dramatiques après la guerre.
Merci pour ces précisions .
C’est toujours la même chose de partout : c’est un continuum linguistique avec des lignes de démarcation (isoglosses) qui délimitent plus ou moins clairement les dialectes. C’est toujours un peu confus, mais bon, disons qu’entre le nord croate et le sud serbe, il y a un dégradé linguistique. La coupure est par contre relativement nette entre le slovène et le croate au nord et le serbe et le macédonien au sud. Le macédonien appartient au continuum linguistique du bulgare, au point d’ailleurs d’être considéré comme une forme de bulgare par les Bulgares.
Donc sur tout ce territoire, la langue littéraire a été plus ou moins régionalisée ou plus ou moins centralisée selon les aléas de l’histoire et la politique compliquée de la région. Le serbo-croate de l’époque yougoslave est nettement moins artificiel que ce que la propagande de tous les pays résultant de l’explosion de l’union veulent bien le faire croire avec la complicité de médias aussi ignorants que complaisants. Le côté « rapiécé » est normal pour toutes les langues. Ils y a des formes de picard en français (campagne et non champagne) côtoyant des formes parisiennes voire carrément des emprunts à l’occitan assimilés. C’est la même chose pour le serbo-croate.
La question de l’alphabet, c’est encore plus compliqué. D’abord, c’est historiquement vrai : les Croates et les Serbes ont appris à écrire chacun de leur côté, donc les deux systèmes sont parfaitement légitimes. La religions s’en mêle, les nationalismes plus ou moins fascisants aussi, mais dans la vie balkanique moderne, c’est internet qui décide. Passer d’un alphabet à l’autre, c’est bien marrant, mais c’est pas pratique et la communication écrite sur le net passe beaucoup par les claviers latins hors Serbie, même pour les Serbes. Comme en plus, le fait d’écrire l’ekavien (à tort appelé norme serbe) en caractères latins n’est pas du tout exotique même sans ordinateurs, et qu’une partie des Serbes (de Bosnie ou du Montenegro ou même de Serbie) écrivent et parlent le iekavien, tout devient possible.
Toutes les langues avec alphabet particulier voient le même phénomène : une version plus ou moins artisanale en alphabet latin voit le jour sur internet. Même les Géorgiens le pratiquent. Il se trouve que les Serbes ont à disposition une version normée officielle de transcrire, donc ils l’utilisent volontiers.