Goethe Institut - Mi septembre - Paris Karsten Dümmel vient nous présenter des passages de son premier roman, traduit en français Le Dossier Robert en compagnie de son éditeur. Son roman, il parle d’un jeune allemand de l’Est, Robert, diplômé en sciences, luttant pour la liberté d’expressions et de ce fait, se voit non seulement refuser l’accès aux carrières scientifiques mais contraint à des emplois sous-qualifiés.
Il semblerait qu’il y ait toute une génération d’écrivains ayant vécu l’oppression du régime allemand de l’Est, qui aient envie d’apporter leur témoignage de cette terrible époque à travers leurs écrits.
En effet ce premier roman est presque autobiographique, puisque la Stasi pour des raisons similaires à son héro,avait refusé à Karsten Dümmel l’entrée à l’université pour embrasser une carrière littéraire et l’avait contraint à des divers emplois humiliants, sans parler des périodes d’emprisonnement. Belle revanche de l’histoire pour cet homme, devenu par la suite un universitaire de renom. En fait, ce qui m’a frappé chez cet homme de ma génération, c’est la manière dont il a fait su tirer des leçons de son vécu, non pas dans un esprit de revanche envers ses oppresseurs et leurs complice, mais pour défendre les droits de l’Homme dans le monde entier. Démarche qu’il accomplit à travers son travail d’expertise (Sûreté de l’Etat, Totalitarisme, Droit de l’Homme, Développement des régimes démocratiques en Afrique occidental, Le conflit en Casamance, etc) au sein de la Fondation Konrad Adenauer.
Son roman, je ne saurais que le conseiller bien-sûr. Ne serait-ce par ce qu’il représente un témoignage de plus sur les exactions commises par la Stasi et de l’inconscience de ses collaborateurs non officiels. Mais aussi parce qu’il a fait l’objet d’une traduction remarquable en français de Martine Rémon. Un premier roman allemand soutenu par une toute jeune maison d’édition indépendante française ( Quidam créée en 2002), dont la traduction faite en étroite collaboration entre l’auteur et la traductrice. Ces quatres faits, mis ensembles sont suffisamment rares pour les noter !!!
Une petite remarque, cependant pour ceux qui comme moi aiment lire les livres en langue originale (tant que la langue originale est accessible bien sûr!!) tout en s’intéressant à leur traduction et à la démarche des traducteurs littéraires.
Le titre du livre s’appelle en allemand « Nachstaub und Klopfzeichen » et est ensuite sous titré "oder Die Akte Robert". Ce qui ouvre la voie à deux possibilités de titres, or pour le français, la maison d’édition a préféré d’un commun accord avec l’auteur et le traducteur, ne pas traduire le premier titre auquel un public français ne peut se raccrocher et ne retenir que le deuxième titre plus explicite « Le Dossier Robert ».
Cependant, laissez-moi vous donner l’explication que l’auteur m’a confié lui-même sur le titre en allemand.
« Nachtstaub » est une expression employé par les romantiques allemands. La poussière qui reste après un cauchemar (Nightmare Before) le lendemain matin. « Klopfzeichen » a une double signification: il réfère soit au code employé par les prisonniers pour communiquer entre cellules soit au signé donné par les mineurs ensevelis pour faire savoir qu’ils sont encore en vie.
Bon soir