Etant picarde d’origine (Ah la Picardie, ses vertes prairies, ses ports (Mers les Bains pour tout vous dire), ses ficelles = spécialités culinaires je précise)… bref j’ai regardé hier un documentaire sur la très meurtrière bataille de la Somme (juin à novembre 1916)
1 million de morts en 5 mois pour un résultat nul (si tant est qu’il puisse y avoir un véritable réulstat dans ce genre de conflit).
C’était un docu-fiction de la BBC : images d’époque et fiction couleur
Outre l’intérêt historique de ce docu (explications sur les stratégies employées, récit précis des combats…), il y avait tout un aspect sociologique de la guerre qui était développé à travers la lecture de lettres de poilus. Connaissez-vous le livre qui compilait ces lettres, sorti il y a quelques années ?
Intéressant mais malheureusement très peu de lettres de soldats allemands. Nous n’avions quasiment que les points de vue français et britanniques… un peu dommage. A quand un grand documentaire (ou docu-fiction) européen sur les 2 guerres mondiales. Un livre d’histoire franco-allemand c’est bien… mais allons plus loin et travaillons sur des médias qui rassembleent un public large. Nous aurions tellement à y gagner.
Je pense que la bataille de la Somme est un des moments les plus sanglants de 14-18 ! Et le pire c’est que le résultat fut assez maigre,vore nul (comme le disait Orelilou).
LE point de vue Allemand pendant l14-18 a été decrit dans « a l’oeust rien de nouveau » il me semble.
Mais comme je n’ai pas lu ce livre je n’en suis pas sur.
Nous sommes aujourd’hui le 11 novembre, donc je profite du sujet pour évoquer la mémoire des « poilus ». 88 ans après l’armistice il ne resterait que 4 anciens soldats français:
Maurice Floquet, le doyen des vétérants français, est lui décédé le 10 novembre 2006, à l’âge de 111 ans, autrement dit hier!
et 9 soldats allemands:
Le site Der des Ders recense les derniers combattants de la Grande Guerre encore vivants à travers le monde. On estime à moins de 80 le nombre de vétérants encore en vie.
Nul doute qu’ils auront tous disparus dans les 10 ou 20 ans à venir, et avec la disparition progressive de ces derniers témoins et acteurs, le devoir de mémoire envers la 1ère guerre mondiale se fait de plus en plus ressentir! Ces vétérants sont là pour nous rappeler chaque l’horreur de cette guerre. A nous de ne pas laisser cette date devenir un simple jour férié parmi les autres.
Plus que les apects purement stratégiques et factuels de ces guerres, l’important est de trouver quelques exemples de « beauté » et d’humanisme au milieu des récits de désolation.
Pour cela je vous conseille ces fameuses lettres de poilus dont j’ai parlé plus haut et le film Joyeux Noël qui raconte les moments de fraternisation entre soldats au milieu des tranchées.
Moments de fraternisation qui ont amené les ennemis à prendre conscience de l’autre, de sa ressemblance à l’autre (l’autre a un visage, une femme, des enfants, des souvenirs comme moi)… D’où les mutineries de 1917 qui proviennent en partie de ces fraternisations. Elles sont l’expression d’une prise de conscience que l’autre est mon alter ego. Dès lors que l’ennemi prend un visage, qu’une relation s’est instaurée avec lui… il devient plus difficile de l’assassiner froidement le lendemain.
C’est ce que j’appelle « les exemples de beauté et d’humanisme ». Il y en a plein d’autres (idem pour 39-45 avec ces histoires d’amour entre françaises et soldats allemands). Raconter la guerre, c’est aussi, pour moi, raconter ces instants (où la guerre justement s’arrête).
Historienne de formation, je regrette qu’on en parle peu (même en fac d’histoire)
moi aussi je suis Picard… au chemin des dames, il y a la caverne du dragon, a visiter on apprend la cohabitation des français et des allemands dans la caverne… passionnant