Allemagne: revers régionaux pour Merkel à un mois des législatives
Le parti de la chancelière Angela Merkel a enregistré dimanche un revers dans deux scrutins régionaux en Allemagne, où ses adversaires ont voulu voir un signe d’espoir pour rattraper leur retard d’ici les législatives du 27 septembre.
L’Union chrétienne-démocrate (CDU) de Mme Merkel a perdu la majorité dans deux Etats régionaux où elle gouvernait seule.
Cependant, « au niveau fédéral, Mme Merkel bénéficie d’un avantage considérable comme chancelière sortante » et ces résultats ne remettent pas en doute sa réélection, note le Financial Times Deutschland de lundi.
Tous les sondages indiquent qu’elle sera en mesure de former le prochain gouvernement après les élections de la fin septembre.
Dimanche, lors des régionales organisées en Sarre, près de la frontière française, ainsi qu’en Thuringe, en ex-RDA, a perdu environ 12 points de pourcentage par rapport aux précédents scrutins régionaux, selon les projections des chaînes de télévision publique.
Dans ces deux Etats, la CDU ne pourra en principe pas conserver le pouvoir, même en s’alliant avec les libéraux du FDP, la configuration souhaitée par Mme Merkel au niveau fédéral après les prochaines élections.
Les gouvernements de ces deux Länder pourraient théoriquement échoir à des coalitions « rouges-rouges-vertes » de trois partis de gauche, le Parti social-démocrate (SPD), la gauche radicale Die Linke et les Verts, une configuration inédite en Allemagne de l’Ouest.
Dans le troisième scrutin régional, en Saxe (ex-RDA), la CDU a en revanche maintenu ses positions et aura la possibilité de congédier le SPD, son partenaire de coalition actuel, pour s’allier au FDP.
Les tractations pour former les prochaines coalitions pourraient encore durer des semaines.
Le secrétaire général de la CDU, Ronald Pofalla, a reconnu des « pertes douloureuses » pour sa formation, mais il a également observé: « nous sommes le parti le plus fort dans les trois Länder, le SPD est derrière nous ».
De fait, les revers de la CDU n’ont que peu profité à son principal adversaire le SPD, qui arrive loin derrière et a même perdu des voix en Sarre.
Frank-Walter Steinmeier, le principal adversaire de Mme Merkel le 27 septembre, a cependant voulu voir dans ce résultat un signe d’encouragement.
« Une chose est sûre: ce pays ne veut pas d’une coalition noire-jaune (CDU-FDP », a affirmé le candidat à la chancellerie. « Ceux qui disent que les législatives sont jouées d’avance ont commis une grosse erreur ».
Reste que le SPD, en Sarre comme en Thuringe, ne peut espérer prendre le pouvoir qu’avec le soutien de Die Linke. De telles alliances au niveau régional ne peuvent que le gêner au niveau fédéral.
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