Les contribuables allemands peuvent se réjouir : ils verront leurs impôts baisser dans les deux années à venir. Les partis de la coalition se sont accordés dimanche sur un abaissement de la fiscalité sur le revenu de six milliards d’euros au total. Il sera mis en œuvre en deux temps : deux milliards d’euros en janvier 2013 et quatre milliards d’euros en janvier 2014. Les contribuables devraient économiser environ 25 euros par mois en moyenne.
Renforcer l’équité du système fiscal
Le projet prévoit notamment de relever de 350 euros le seuil d’imposabilité, actuellement de 8 004 euros. Les barèmes d’accès aux différentes tranches d’imposition seront, de plus, relevés en fonction de l’inflation. Il s’agit d’éviter que les augmentations salariales compensant l’inflation ne se traduisent pour les contribuables par l’entrée dans la tranche d’imposition supérieure, et partant par une hausse d’impôt, comme c’est le cas actuellement. « Nous rendons aux gens ce qui leur est injustement retiré du fait de l’inflation », a commenté la chancelière Angela Merkel.
En annonçant cette mesure, la coalition espère surtout délester les catégories de population à faibles et moyens revenus. Elle met ainsi en pratique l’une de ses principales promesses électorales de 2009. La réalisation de celle-ci avait été différée par les impératifs de la consolidation budgétaire.
Le manque à gagner fiscal doit être supporté aux deux tiers par l’État fédéral. Lorsque le projet de loi sera présenté au Parlement, il devra toutefois recevoir l’aval de la chambre des Länder (Bundesrat). La coalition devra donc sans doute batailler. Elle a, en effet, perdu sa majorité au Bundesrat. Et l’opposition sociale-démocrate et Verte a fait connaître sa volonté de bloquer une mesure qu’elle a qualifiée de « cadeaux fiscaux financés à crédit » trop favorable aux catégories de revenus les plus favorisées.
Nouveaux projets
Dimanche, la coalition s’est, par ailleurs, accordée sur plusieurs autres projets. Ainsi, pour remédier au manque de main-d’œuvre qualifiée, elle entend mettre en œuvre la carte bleue européenne et abaisser le seuil de revenu permettant aux étrangers (hors UE) qualifiés d’immigrer en Allemagne.
Par ailleurs, elle projette d’étendre le bénéfice de l’assurance dépendance et de favoriser fiscalement la souscription d’une assurance dépendance privée complémentaire.
Elle entend également instaurer progressivement une allocation de garde d’enfants.
Enfin, elle a annoncé un milliard d’euros d’investissements supplémentaires pour renforcer les infrastructures de transports. « C’est un élément supplémentaire de compétitivité par rapport à d’autres pays et notre contribution à la pérennisation de la croissance », a commenté le ministre de l’Économie et vice-chancelier, Philipp Rösler.