la culture, une dimension plus importante de la diplomatie

Source : Les Nouvelles d’Allemagne du 19.05.06

F.-W. Steinmeier : la culture, une dimension plus importante que jamais de la diplomatie

A l’heure où les conflits internationaux possèdent de manière croissante une dimension culturelle et identitaire, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier juge la diplomatie culturelle plus importante que jamais. « Les conditions de la politique étrangère allemande se sont profondément transformées depuis 1990 », explique-t-il cette semaine dans l’hebdomadaire « Die Zeit ». L’exemple des caricatures du prophète Mahomet, par exemple, a montré qu’il « ne suffit pas d’appeler au dialogue entre les cultures. Il faut, bien plus, revenir à une culture du dialogue ».

Aujourd’hui, « nous devons, sans sous-estimer naïvement les conflits d’intérêts au sein de la communauté internationale, nous efforcer de maintenir des possibilités de dialogue », affirme M. Steinmeier. Durant la Guerre froide, celles-ci n’avaient jamais cessé d’exister. Et pour illustrer l’importance qu’il accorde à la dimension culturelle, le ministre confie, par exemple, qu’il n’est pas seulement accompagné par des chefs d’entreprises lors de ses déplacements à l’étranger, mais aussi, de plus en plus, par des artistes et par les représentants d’organisations culturelles.

Face à cette nouvelle donne, le ministère allemand des Affaires étrangères réfléchit à une réorientation de sa politique diplomatique culturelle et éducative. Il s’agit d’élaborer une nouvelle conception qui tiendra davantage compte des défis du monde d’aujourd’hui, explique M. Steinmeier.

Le ministre répond, dans ce contexte, aux inquiétudes exprimées à cet égard quant à l’avenir des Instituts Goethe en Europe. La presse allemande s’est fait l’écho de discussions sur un redéploiement de certaines de leur ressources vers le Proche-Orient et l’Asie. « Il ne faut pas oublier à quel point le réseau des Instituts Goethe est réellement dense en Europe », argumente M. Steinmeier, « et se souvenir de la justification originelle de [cet] engagement [.] : il s’agissait, au lendemain de la guerre de réinstaller la confiance au sein de la communauté des Etats européens ». « Construire cette confiance demeure important aujourd’hui », poursuit-il. « Cependant, il existe, précisément en Europe, de nombreux moyens d’y ouvrer. Parallèlement, il existe un grand besoin de créer la confiance envers l’Allemagne dans d’autres régions du monde ».

L’entretien accordé par M. Steinmeier est consultable à l’adresse suivante :

www.bundesregierung.de/-,413.1004220/in … -Kultu.htm