La femme aux 5 éléphants

Je suis allée voir hier soir un documentaire sasn savoir qu’il s’agissait en fait d’un film allemand…
Je vous le signale donc, même s’il faut reconnaître que c’est un sujet très pointu. Si vous aimez les films d’action, laissez tomber :wink:

5elephants-lefilm.com/

Depuis les années 1990, Svetlana Geier retraduit toute l’œuvre de Dostoïevski en allemand.
Le film est un mélange de tous les aspects de son portrait, mais contrairement à ce que pourrait laisser croire le résumé ci-dessus, ce n’est pas un film historique. C’est plus un documentaire sur la traduction. Assez rare pour être souligné.

PS : et comme vous pouvez vous en douter vu mon profil, ce film m’a plus que ravie ! :smiley:

Tu l’as vu au cinéma ?

Et sinon, pourquoi des éléphants ? :confused:

Oui au cinéma. Hier à Lyon, la projection était accompagné d’un débat avec une traductrice littéraire et on s’est formés en groupe avec la SFT pour y aller. Le débat était assez peu intéressant, car contrairement à ce que je croyais, ce n’était pas la traductrice du film, mais c’était quand même sympa de parler traduction :slight_smile:

Les 5 éléphants, ben c’est expliqué dans le film… Peut-être le seul élément de suspense du film, je sais pas si je le révèle ? :laughing:

Bon elle le montre à un moment, ce sont les 5 tomes (énormes) de Dostoïevski qu’elle a déjà traduits. Ils sont gros comme des éléphants. :wink:

soupir C’est bien le genre de trucs qui ne se fait pas par ici.

Bref, je déterre le topic, car si je m’organise bien, je devrais réussir à y aller à la toute dernière séance (dimanche 22h). J’ai appris avant-hier qu’il passait à Strasbourg. Je pensais que la distribution était tellement modeste que ce n’était même pas la peine que j’espère le voir. Comme quoi :tomato:

D’ailleurs, j’ai vu la bande-annonce qui révèle déjà le pourquoi des 5 éléphants. Paye ton suspense… :unamused:

La femme aux 5 éléphants, c’est Ségolène Royal ou Martine Aubry? C’est bon, c’est bon, pas kaputt, Kamerad, je connais le chemin de la sortie… :mrgreen:

On a justement fait une autre sortie hier soir… :blush:

Sinon pour en revenir au film, j’ai appris, hier soir justement, qu’il passait encore à Lyon dans un petit ciné, donc vraiment c’est pas mal pour un film aussi confidentiel !

J’espère que tu pourras le voir :wink:

Booon alors j’y suis allée. À vrai dire je m’attendais à un truc barbant, et ben pas du tout. Moi, j’ai trouvé ça fort intéressant et même M. Chéri que j’ai emmené « de force » a trouvé que c’était pas mal (lui, c’est les trains qui l’ont surtout intéressé). On l’a vu en VO sous titré (toi aussi Sonka ?) et je me suis dit que le travail du sous-titrage avait dû être difficile surtout pour les passages métalinguistiques. Par exemple quand elle dit que Mieles (me rappelle plus exactement du mot) est plus beau que Gnade. Gnade a été laissé tel quel dans le sous-titre. Ce doit être un peu déroutant pour le spectateur qui ne serait ni russophone, ni germanophone (y en a des comme ça :mrgreen: ).

Et quand elle dit que l’éditeur a été la chercher elle à Fribourg pour lui proposer de traduire Dostoievski, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que les temps avaient bien changé, mais c’est un autre sujet :unamused:

Sans doute « milost ». La traduction ne peut rendre qu’un à-peu-près, et un Russe, un Allemand et un Français auront certainement, dans leurs langues respectives, une perception différente du ou plutôt des sens de « milost », « Gnade » et « grâce ».

Ce que je voulais dire, c’est que le sens de Gnade/milost n’ont pas été traduit dans le sous-titre (oui, je sais, on peut pas tout mettre dans les sous-titres, d’où la difficulté).

Il ne fallait pas traduire, de toute façon, pour faire ressortir justement la difficulté de traduire toute la richesse et toute la complexité de termes abstraits. Après tout, c’est un film sur le travail difficile du traducteur. Va donc par exemple traduire de but en blanc un terme comme « Erlebnis »! :mrgreen:

Si tu le dis… :confused:

Oui, il y a des spectateurs qui ne parlent ni allemand ni russe, il y en avait avec moi quand j’y suis allée… Et oui, c’était la VO sous-titrée. Apparemment, ça n’a pas trop gêné lesdits spectateurs, sauf, à ce que j’ai su récemment, une consœur russophone mais non germanophone qui, paraît-il, a râlé que c’était mal traduit (mais ne me l’a pas dit à moi quand on en a parlé…) Bon je sais pas, moi ça ne m’a pas choquée ! Mais comme dit Andergassen, dans ce contexte précis, c’est peut-être moi embêtant qu’ailleurs puisqu’on essaie justement d’illustrer l’intraduisible… C’est tout le paradoxe de ce genre de chose : il faut bien traduire, pour que le spectateur comprennen au moins quelque chose… Mais tout en lui expliquant que ce n’est pas traduisible !

Pour info, le film est disponible sur le site de la ZDF: zdf.de/ZDFmediathek#/beitrag … -Elefanten