La langue allemande dans la Constitution?

Polémique autour d’un projet de la CDU visant à inscrire la langue allemande dans la Constitution. En bloc, les écologistes et SPD se sont opposés au projet. La Chancelière Merckel aussi.
Cette proposition, portée par Peter Müller (Ministre-Président de la Sarre), est venue lors du congrès annuel de la CDU sous forme de motion à voter. Une majorité de délégués du parti se sont exprimés « pour ».
Müller se justifie: « la langue allemande est une des composantes de la nation allemande » et les conservateurs de souligner que la France l’a déjà fait.

Les représentants de la communauté turque sont montés au créneau évoquant « une tentative d’agiter les peurs et répandre les clichés ».
Les Verts ont évoqué les craintes pour les langues régionales et les minorités linguistiques du pays.
Le SPD a qualifié cette proposition de « superflue » et non prioritaire en tant de crise.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung a, quant à elle, pris position en faveur du texte.
"L’allemand est déjà la langue nationale, langue officielle, comme celle des échanges quotidiens. La langue nationale doit tout simplement figurer dans la Constitution au même titre que les couleurs du drapeau allemand: noir-rouge-or".
Mais face à une opposition majoritaire, cette proposition n’est pas près (pour le moment?) d’être présentée au Bundestag.

Sachant que la France a inscrite, sans vraie polémique à l’époque, la langue française dans sa Constitution depuis 1994
Loi Toubon de 1994,
Pensez-vous que l’Allemagne devrait en faire autant pour préserver sa langue?

La langue allemande est déjà de facto, la langue générale de communication. Je ne vois personnellement pasl’utilité de la mentionner expressément dans la Grundgesetz, comme cela existe dans la Constitution française. Par contre, j’aimerais savoir si le sorabe et le danois figurent dans ladite Grundgesetz comme langues minoritaires (ce que je ne pense pas, mais je n’en suis pas sûr).Les langues majoritaires sont assez grandes pour se défendre toutes seules, voir pour écraser les autres, ce qui n’est pas le cas pour les langues minoritaires.

:wink:

Quel allemand? :unamused: Ils peuvent à la rigueur s’amuser à préciser que la langue écrite est le Hochdeutsch, mais pour l’oral, c’est pas demain la veille que les Souabes, les Bavarois ou les Saxons vont se mettre à parler correctement.

Ce n’est pas la langue nationale qu’il faut défendre, elle n’en a pas besoin, ce sont les petites langues locales : danois, frison, nederdüütsch et sorabe.

Je ne suis pas certaine que dans ce domaine la France soit le pays le plus progressiste dont il faille suivre l’exemple :confused: : Il me semble bien en effet que la France est le seul pays d’Europe qui n’a toujours pas ratifié la charte des langues minoritaires (officiellement pour non conformité avec la constitution de la Vème République… en arrière-plan, évidemment, ce qui est en cause, ce sont les relations avec les différentes causes indépendantistes ou autonomistes) Ce qui, par ailleurs, n’empêche pas que ces langues soient enseignées au titre de langues dites régionales, que des radios émettent totalement ou partiellement dans ces langues et que des plages horaires leur soient réservées dans les grilles de France 3 (anciennement France Régions 3)

Dans le contexte allemand, je peux comprendre la réaction des représentants de la communauté turque, qui sont clairement les premiers visés.

Qui d’autre ? Je vois mal quelque politicien que ce soit, qui plus est de la CDU, vouloir (sans même parler de pouvoir) avoir quelque influence que ce soit sur le Souabe, le Bavarois, le Berlinois ou le Platt. :unamused: De plus, à ma connaissance du moins, les dialectes, usités certes, ne sont pas enseignés à l’école ! Par contre, je ne sais pas s’il y a, comme c’est la cas pour les langues dites régionales en France, des plages horaires dans les médias pour des émissions en dialecte ? Quel serait donc l’impact sur ces dialectes de l’inscription de la langue allemande (le Hochdeutsch, s’entend) dans la Constitution allemande ? :unamused:

Cela dit, ce genre de proposition me semble en parfaite contradiction avec la tradition fédéraliste de l’Allemagne et cela m’étonnerait bien qu’elle puisse recueillir l’assentiment de la population et des députés !

Mais bon, si cela peut permettre de ne pas s’occuper de la crise économique, un débat de ce genre peut toujours avoir son utilité…

Tout à fait d’accord. :slight_smile: