Pour tous les gens qui vont en Baviere pour planter ses tentes ou pour faire des vacances il y a une grande barrière pour se assimiler : la langue bavaroise. Pour cette raison la ministère de l’Éducation bavaroise offre des courses de langue à la télévision bavarois. Voici la leçon 233 :
Il s’agit de la leçon sur les problèmes de la double négation en bavarois.
Les acteurs se touvent sur une plage bavaroise originale pour se reposer. En regardant par une longue-vue il entendent un nageur qui se trouver très loin de la rive et qui les saluer de la main Pour decrire tout la situation ils utilisant la double négation bavaroise, qui est… comment dire : qui prête à confusion. A la fin de la leçon ils ne peuvent plus voir le nageur, qui était par hazard un de leurs amis
Alors s’il y a besoin de plus des explication, n’hésitez pas à demander
La double négation m’est devenue tellement familière que je l’emploie instinctivement (en dialecte s’entend!), et que je ne la ressens plus comme une double négation. Du reste, la négation française n’est-elle pas à proprement parler une double négation? (ne…pas). Mais le langage parlé la rend simple (j’ai pas besoin, ou, comme le disait mon fils* à ses débuts dans la langue de Molière: j’ai besoin pas, puisqu’il considérait « avoir besoin » comme le pendant de « brauchen »). On a donc ici d’une part un redoublement dans le langage parlé en bavarois (i brauch koa… net), et une simplification en français.
*il a fallu attendre son année Erasmus en France pour qu’il se départisse de cette mauvaise habitude.
Et pour cause, parce ne reprend la négation latine.
Je me souviens d’une traduction magnifique de « Bitte den Rasen nicht betreten » au monastère d’Heiligenkreuz, en Basse-Autriche:
« Pas ni pas ». Et il n’y avait pas M. Reverso pour aider, à l’époque! (1975).
On nous a expliqué dans cette corvée d’Ancien Francais que pas, point et goutte étaient des renforcements. Le pas, c’est le soldat romain qui ne marchait plus un pas de plus. Le syndicat des soldats était contre! Le point, vous le trouvez encore dans les textes du 19ième siècle.
Et dans les miens. Point trop n’en faut, cri-zi! A force de renforcer, on arrive à la goutte qui fait déborder le vase!
Comme disait Goethe sur son lit de mort: « Plus de lumière! On n’y voit goutte ici! »
Explication d’ailleurs confirmée par le chant de marche des légionnaires (traduction libre oschpelienne):
« Toi tu marches au pas, moi je ne marche pas, ça m’est défendu par mon syndicat! »
Double négation en romanche aussi dans sa version officielle (na…betg). C’est un compromis. Parmis les trois régions principales, une n’a que la première moitié (nu), l’autre n’a que la deuxième (buc) et la troisième a les deux (na… betg) - on a donc tout gardé dans la langue officielle pour que tout le monde s’y retrouve. La normalisation allemande n’avait pas se problème, car le ne- a disparu très tôt du nord, de l’est, de l’ouest est du coin sud-est. Même les Suisses ne l’ont plus