Quelqu’un peut m’expliquer pourquoi de tous les dialectes allemands, la langue luxembourgeoise est la plus hermétique pour moi ?
par quoi est-ce que cette langue est mâtinée pour conserver sa part de mystère ? en plus la fois où je me suis dit "j’ai compris toute la phrase … je me suis apperçu que j’avais fait un contre-sens !! ).
c’est quoi ?
l’influence du francique qui est très différent de l’alémanique ?
des expressions tirées du néerlandais ?
C’est une langue qui, toute mâtinée qu’elle soit d’alémanique, de français et de néerlandais, a tout de même gardé la pureté de son enfance, tout comme le roumain, tout mâtiné qu’il soit des influences lexicales les plus diverses, est la langue qui a le mieux conservé les structures grammaticales du latin. Le luxembourgeois est pour l’allemand ce que le cimbre parlé au Trentin est au bavarois.
Très difficile à comprendre, le luxembourgeois. Mais après 3 jours de mise dans le bain, on finit par d’habituer.
Quelques petites règles du jeu:
En principe, ce qui est long en allemand est court en luxembourgeois, et vice-versa : Meine Damen und Herren, Dir Dammen an Dir Hären
Un « a » allemand devient « u » en luxembourgeois, et vice-versa, et d’autres joyeusetés mutantes. Die Bahn, d’ Bunn ; der Hahn, den Hunn ; anfangen, unfenken ; sagen, soen.
Le plus beau étant naturellement le « werden » allemand qui devient « gin » en luxo, ou l’emploi d’un participe passé comme « gesin » pour traduire l’infinitif allemand « sehen ».
Sur un autre forum, j’ai une signature luxembourgeoise, pour intriguer le bon peuple (eh oui, j’avais des grands-parents mosellans du côté maternel ):
Hues du dann schon gesin, wann ech unfenken blöd ze gin?
Quant à l’influence du néerlandais, on la remarque surtout dans le « w.e.g » (s.v.p.), par exemple dans la phrase « l’addition s’il vous plaît »: Ech géing gär bezuele, wann ech glieft.
On remarquera en passant la forme du subjonctif II « géing », le « würde » allemand. Ce « gin » est la plus grande source d’erreurs de traduction! Tout comme le verbe kommen! Hie kënnt op Paräis, il vient à Paris (on remarquera les pronoms qui se retrouvent dans le bas-allemand « hie » (il) et « hatt » (elle).
Casse-pattes aussi, met-on un « n » à l’infinitif ou à la première personne singulier ou la 3e personne pluriel, ou pas? Tout dépend de ce qui suit.
Paräis, Paris, est aussi une influence néerlandaise (Parijs).
Bonnes découvertes! ’
ah oui, avec une ascendance mosellane, je pense que cela aide (raté pour moi). au bout de 3 jours cela ne vient toujours pas chez moi. au point où le néerlandais ou le schwytzerdutsch paraissent presque des langues « transparentes » en comparaison, c’est dire. . ce qui me console c’est que les allemands n’y comprennent pas beaucoup plus que moi.
ils le savent les bougre et ils en abusent