Après les négociations entre les conservateurs (CDU / CSU) et les social-démocrates (SPD) pendant trois mois après les élections au Bundestag, nous avons enfin un nouveau gouvernement en Allemagne.
La Ministre Fédérale de la Défense est Mme Ursula von der Leyen. Elle a été la Ministre Fédérale du Travail dans l’ancien gouvernement entre 2009 et 2013.
Dans notre quotidien de 17 décembre 2013, on peut lire le commentaire suivant:
La guerre pour toute la famille:
La première femme à la tête du ministère fédéral de la défense en Allemagne inquiète les troupes militaires. Est-il encore permis de pisser debout? Est-il nécessaire de transporter nos ustensiles dans le sac à main à l’avenir? Mon char d’assaut, a-t-il besoin d’un miroir à maquillage? Naturellement, ces questions de peur sont dénuées de tout fondement! La Ministre Fédérale de la Défence, Mme Ursula von der Leyen est aprés tout un vrai type. En effet, elle veut organiser la guerre plus favorable à la famille: On doit seulement tirer entre 9 et 15 heures. Puis, une discussion avec l’ennemi, avant qu’on change les couches. On défend la sécurité d’Allemagne en effet aussi dans la chambre à langer à l’avenir! Pour cela, on achètera tout exprès un fusil-mitrailleur à sucette!
Ici, le texte en allemand:
Krieg für die ganze Familie.
Die erste Frau an der Spitze des deutschen Verteidigungsministeriums sorgt für Verunsicherung bei der Truppe. Dürfen wir noch im Stehen pinkeln? Transportieren wir unser Zeug künftig in Handtaschen? Braucht mein Panzer jetzt einen Schminkspiegel? Diese bangen Fragen entbehren natürlich jeder Grundlage. Verteidigungsministerin Ursula von der Leyen ist schließlich ein echter Kerl. Allerdings will sie den Krieg familienfreundlicher gestalten. Geschossen werden soll nur noch zwischen 9 und 15 Uhr. Danach aussprache mit dem Feind, bevor es zum Windelnwechseln geht. Die Sicherheit Deutschlands wird nämlich künftig auch im Wickelraum verteidigt. Dafür wird eigens ein Schnullfeuergewehr angeschafft. (Jeu de mots: Schnellfeuergewehr - Schnuller)
Tu pourras rassurer l’armée allemande, grand-père: en France aussi nous avons eu une femme à la tête du ministère de la défense (Michèle Alliot-Marie de 2002 à 2007), et ça c’est très bien passé.
Décidément ce nouveau gouvernement Merkel nous réserve de bonnes surprises symboliques
Par contre à ce que je lis, le machisme aura toujours la vie dure et aucun pays n’est épargné. Même si le lexique allemand a féminisé les catégories militaires « Soldatin », « Unteroffizierin », « Offizierin », les mentalités sont encore à changer!!!Comme le souligne Mislep, pour la France l’accession des femmes aux hauts rangs du ministère de la Défense ne sont pas une nouveauté. J’en réfère aussi à Madame Edwige Avice qui fut secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, de 1984 à 1986, sans oublier Madame Valérie André qui fut une résistante française et la première femme militaire à atteindre le grade d’officier général en 1976. Il y a eu aussi la regrettée , Caroline Aigle qui fut notre première femme, pilote de chasse, qui aurait pu connaître un grand destin si la maladie ne l’avait pas si prématurément emportée. Une question que je me pose: y a-t-il des femmes dans la Bundeswehr qui occupent ou ont occupé des hautes positions militaires?
Dans ma section, les femmes marchent aussi bien que les hommes. Seulement, elles doivent faire un peu plus de pas, et marcher presque à un rythme de bersagliers… Tant pis, elles l’ont voulu !
(le seul vrai problème, c’est trouver un coin pour pisser… En montagne, c’est pas toujours évident… )
Merci Andergassen pour m’ avoir fait connaître Verena von Weymar et Erika Franke. Verena von Weymar a un parcours qui montrent de nombreuses similitudes avec celui de Valérie André. Amusant de lire qu’elle tire ses origines de l’aristocratie germano-balte Erika Franke est donc la deuxième femme générale de la Bundeswehr. Deux femmes générales et deux toubibs.
Pour terminer , je citerais cette chanson de Michel Sardou
Je ne sais pas si de grands chanteurs populaires allemands ont réussi à faire des tubs de chansons aussi machistes. Mais en France cela a très bien marché
Les bonnes traditions, Val, les bonnes traditions…
Tu sais, c’est difficile de devoir dire « A vos ordres, ma… » (ou doit-on continuer à dire « mon… » ? (ou « Signorasi » dans l’armée italienne)
Hauptmann reste Hauptmann.
Par contre, le politiquement correct a frappé dans les provinces autrichiennes et assimilées. Le gouverneur, s’il est femme, devient « Landeshauptfrau », tandis que le pluriel reste neutre : « Landeshauptleute ». de.wikipedia.org/wiki/Landeshauptmann
En République tchèque, « Hauptmann » a donné « hejtman ». Je ne pense pas que le mot suporterait une désinence féminine.
Pour ma part, je continue à dire « meine Mander » pour parler en privé des gens de ma section, hommes et femmes confondus. Pour le politiquement correct, je dirai « Ich bin mit 5 Leuten unterwegs ».
Bien pratique, ce « Leute » (Leutz en langage familier). Mais difficile à traduire en français, comme le montre l’exemple ci-dessous :
L’écrivain Franz Fühmann, dans son autobiographie « L’auto des Juifs », a raconté son enfance et son adolescence dans les Sudètes. Ayant fait une rencontre qui l’a terrorisé, il veut la raconter à ses camarades de classe, l’école étant mixte : « He Leute, he Leute! » Et là, le petit Frantzouse qui n’a connu dans le primaire que l’école de garçons a un petit problème. « Hé les gars ! » me vient tout spontanément. Mais omment traduire ce « He Leute » qui s’adresse tant aux filles qu’aux garçons ?
J’ai choisi un pis-aller, une adaptation « Ah, si vous saviez, ah si vous saviez ! » Si vous avez une meilleure idée, je suis preneur.
Par ailleurs, le récit du « massacre » par les Tchèques des jeunes Allemands dans le gymnase de Reichenberg, savamment monté en mayonnaise par Goebbels pour justifier l’annexion des Sudètes, est un pur régal.
Eh oui c’est un peu le même problème de Krankenschwester , ils ont préféré (Krankenpfleger/pflegerin) à Krankenbruder. Bien sûr je plaisante, tout le monde sait ici que l’origine du mot Krankenschwester ne fait aucune référence au lieu de parenté.
@Andergassen
Ouf!!! tant mieux que cela reste « Hauptmann ». Le ridicule ne tue pas mais quand même.
Mais ce « Hauptfrau » je l’aurais trouvé franchement ridicule, comme toute féminisation excessive des appellations.
« Hauptmann’ par contre c’est sympathique. On m’a plus souvent appelée « mon adjudant » que ''Adjudant » et j’ai trouvé cela bien plus amical, une sorte de reconnaissance de mes « subordonnés » masculins, même si mon arme principal était mes dictionnaires de langue Ils m’appelaient ainsi tout en sachant très bien que pour une femme, l’appellation réglementaire est uniquement le grade non suivi du « Mon ». Car ce « mon » est la contraction de « Monsieur », ce que ni à toi ni à Andergassen et Mislep et d’autres parmi nous, je n’apprendrais .
J’ai trouvé un article (hélas en allemand) sur l’histoire de l’engagement des femmes dans l’armée autrichienne http://www.bmlv.gv.at/karriere/frauen/information_militaer.shtml
Les Autrichiens ont eu leur « Jeanne d’Arc » en la personne de Johanna Sophia Köttner . Elle est rentrée dans l’armée impériale de Marie-Thérèse en 1738 déguisé en homme et y a servi, a même atteint le grade d’adjudant jusqu’à ce qu’elle fut découverte à cause d’une blessure en 1752.
[b]Francesca Scanagatta /b qui s’est enrôlée à la place de son frère. Malgré une grave blessure au combat, sa féminité ne fut pas découverte et elle l’obtint même le grade de lieutenant
Pour l’Allemagne disons plutôt la Prusse, j’ai découvert le personnage de Anna Lühring.
Quelle dommage que ces femmes pionnières n’aient pu servir l’armée que grâce à leur travestissement. Mais bon, c’était au XVIIIE siècle.
Je souhaiterai revenir à cette dame, Ursula von der Leyen. Je trouve non seulement qu’il s’agit d’une charmante jeune femme qui a déjà une solide expérience du portefeuille ministériel fédéral, mais en plus, contrairement, son prédécesseur Karl-Theodor zu Guttenberg, son titre de docteur, dans le cas de cette dame en médecine, elle le détient depuis plus de 20 ans et il n’est pas bidon.
Ah, ah, que veux-tu j’ai cinquante piges moi-même, et on me donne encore de la Mädchen. J’avoue j’aime bien.
Honnêtement je trouve que Ursula von der Leyen fait plus jeune que certaines femmes bien plus jeunes qu’elle.
Et que tu sois encore un fringant jeune homme Andergassen, vu la verve de ton écriture, cela ne m’étonnerait pas du tout, du tout
Une petite marche militaire de bienvenue pour madame la ministre par l’excellent franco-allemand Jacques Offenbach (tiré de la Grande Duchesse de Gerolstein.)