La quote d'Angela Merkel continue de chuter

www.spiegel.de/wirtschaft

[i]19. Juli 2006

Manager zweifeln an Merkels Führungsstärke

Die Top-Entscheider wenden sich verdrossen von der Großen Koalition ab. Das geht aus einer Umfrage unter 507 Führungskräften aus Wirtschaft, Politik und Verwaltung hervor.

Die Umfrage hatte das Allensbach-Institut für das Wirtschaftsmagazin « Capital » erhoben. Danach sind mit 67 Prozent mehr als zwei Drittel der Führungsspitzen von der Arbeit der schwarz-roten Bundesregierung « enttäuscht ». Noch im März waren zwei Drittel des « Capital-Elite-Panels » mit der großen Koalition « zufrieden ».
(…)
Großer Optimismus herrscht bei den Konjunkturerwartungen. So meinen 83 Prozent, dass es weiter aufwärts geht, 81 Prozent der Wirtschaftsbosse sprechen von einer mindestens guten Auftragslage ihres Unternehmens. Mit der Wirtschaftspolitik der Bundesregierung sind inzwischen allerdings 69 Prozent unzufrieden, im März waren es nur 38 Prozent. Dementsprechend schreiben gerade einmal 18 Prozent der Führungskräfte der Koalition einen Verdienst am anhaltenden Aufschwung zu.[/i]

Si on sait que, traditionnellement, les Gouvernements au pouvoir vivent souvent une relative impopularité auprès de la population (les derniers sondages montrent qu’une majorité d’Allemands n’est pas satisfaite du travail de Mme Merkel et de la Große Koalition), cela devient plus inquiétant quand on apprend dans le Spiegel que maintenant ce sont les grands patrons (ce qu’on appelle les « Wirtschaftsbosse » en allemand) qui doutent des compétences de la Chancelière.

En effet, alors qu’en début d’année, au mois de mars 2006, les grands patrons étaient encore plutôt satisfaits du travail de Mme Merkel et de son Gouvernement (3/4 se disaient « satisfaits »), elle vient de vivre une sévère chute de popularité : 67% des grands patrons se disent déçus du travail de la Grande Coalition.

Il règne cependant un certain optimiste quant à la conjoncture actuelle (83% pensent que la conjoncture est bonne, 81% disent que leurs carnets de commandes donnent de bons signes).
Mais quand on leur demande ce qu’ils pensent de la politique économique menée par le Gouvernement, 69% disent être insatisfaits (en mars : 38%), et seuls 18% disent que le Gouvernement a joué un rôle dans l’amélioration de la conjoncture économique du pays.

De quoi cette baisse de popularité vient-elle ? De la prochaine augmentation de la TVA et des impôts ??

C’est difficile d’y répondre, mais ta question est très pertinente et mérite d’être posée.

Peut-être que beaucoup de gens avaient fondé un peu trop d’espoir dans la nouvelle Chancelière et la grande coalition. Je ne sais pas, mais c’est possible. Ou peut-être que Angela Merkel a déçu tous ceux à qui elle avait promis monts et merveilles. Ca c’est possible aussi car il faut reconnaître que si d’un côté elle a déjà fait un boulot d’enfer, elle est aussi revenue sur plein de promesses et elle a même fait parfois le contraire de ce qu’elle avait promis à son arrivée en 2005. Donc c’est normal que la pilule passe mal…

En tout cas, si j’observe dans notre entourage proche (famille, amis, etc) : au début les seuls qui étaient resté prudents devant l’engouement de beaucoup de gens (l’arrivée d’une femme au pouvoir a suscité beaucoup d’espoirs - légitimes bien entendu) c’était principalement ceux qui s’informent beaucoup, lisent régulièrement la presse,… et sur qui les belles promesses d’une Chancelière et de son gouvernement ne font pas beaucoup d’effet. Par contre on sait que dans une grande partie de la population (qui malheureusement ne s’informe et ne lit pas beaucoup), Merkel avait suscité un engouement assez rare dans l’histoire de l’Allemagne moderne. Les gens étaient même prêt à accepter les sacrifices demandés par Merkel et son Gouvernement.
Mais depuis les choses ont bien changé : les gens commencent à se rendre compte de ce qu’elle vaut « sur le terrain », et donc les sacrifices auxquels la plupart des Allemands étaient encore prêt à consentir en automne/hiver dernier ne sont plus aussi bien acceptés dans la population.
Il faut dire aussi que ces dernières années les coupes franches dans tous les budgets ont causé de sérieux dégats dans les foyers allemands.

Je pense qu’une explication possible serait que les gens se rendent compte que Merkel n’est ni mieux ni moins bien que ses prédécesseurs. A cela s’ajoute le fait qu’à plusieurs reprises elle n’ait pas tenu sa parole. Plus les graves conflits qui ont lieu depuis plusieurs semaines au sein de la Grande coalition (la SPD et la Union se livrent depuis plusieurs semaines à des coups bas et des critiques acerbes, même en public…). Tout ceci explique probablement la déception et l’insatisfaction dans une frange de plus en plus grande de la population. Et cela se fait maintenant ressentir dans les sondages d’opinion.

Je ne sais pas si tu te rends compte des chiffres : de 75% de satisfaction (chez les Wirtschaftsbosse) en mars dernier on vient de passer à moins de 33%. C’est énorme. Et de 38% de taux d’insatisfaction (toujours en mars dernier) sur la politique menée par le Gouvernement, on est passé à 69% !

Ce sont des chiffres qui parlent tout seul… et qui sont plutôt inquiétants, voire très inquiétants. Je pense que le bilan de la Große Koalition et de Mme Merkel (en automne prochain, après un an au pouvoir) ne va pas être très reluisant…

Pour te citer juste un exemple (parmi d’autres) : Merkel avait promis plus de justice au niveau fiscal (pour que les petits foyers fiscaux soient un peu épargnés, car ils ont beaucoup souffert ces dernières années). Eh bien, dans la dernière réforme fiscale, elle vient d’alléger les charges des entreprises, en compensant par une augmentation des charges sur les petits foyers et petits revenus. Donc exactement le contraire de ce qu’elle avait promis en arrivant. Donc rien d’étonnant à ce que les gens soient de plus en plus mécontents, vu que Merkel continue de les faire souffrir au profit des gros revenus et des entreprises…

Mais je pense que c’est surtout le fait qu’elle fasse parfois l’inverse de ce qu’elle avait annoncé qui est la cause principal de ce revirement dans l’opinion. Dans la mentalité allemande, c’est assez mal perçu de ne pas tenir ses engagements. Alors si en plus elle fait l’inverse…

C’est bizarre, ce sondage a pourtant été réalisé auprès des « Wirtschafftsbosse » et en principe les grands patrons sont souvent très bien informés.

Ca m’étonne que les grands patrons fassent du sentiment pour les classes moyennes :unamused:

C’est peut-être ça alors… Mais je suis quand même étonné que ce simple fait soit la cause du changement d’opinion des grands patrons alors que visiblement c’est eux qui ont profité des revirements de position de la Kanzlerin :unamused:

Dans le paragraphe que tu cites je parlais de mon entourage proche, pas des Wirtschaftsbosse. :wink:

Ce n’est pas un « simple fait » Sébastien, c’est véritablement un élément fondamental dans la mentalité allemande.

Effectivement, tu as raison que cela peut paraître surprenant vu que les entreprises, entrepreneurs et les grands patrons sont les premiers bénéficiaires des réformes d’Angela Merkel.

Mais je pense que le fait de ne pas faire correctement son travail et de ne pas tenir ses engagements est vraiment quelque chose qui a pu jouer un rôle dans cette chute de satisfaction. Car pour beaucoup d’Allemands, l’un et l’autre ne sont pas forcément liés : les Allemands sont très exigeants envers eux-mêmes et envers les autres, et estiment qu’il faut tenir ses engagements, quel que soit le prix à payer. Et, en Allemagne, on n’aime pas les gens qui changent d’opinion comme de chemise, et encore moins les gens qui ne font pas ce qu’ils avaient annoncé. Donc, moi ça ne me surprend pas que les Wirtschaftsbosse soient aussi sévères et doutent autant des compétences de Angela Merkel.

Pour te donner un exemple plus parlant (même si cela sort du cadre du sujet sur Merkel) : en Allemagne, lorsqu’un contrat est passé et signé entre deux entreprises, il est plus que conseillé de tenir tous ses engagements. Et les changements en cours de contrat (changements parfois inévitables) ne sont pas très bien accueilli, mais le moindre changement est consigné, méticuleusement, dans un nouveau contrat ou un avenant. Et on fait souvent appel à des spécialistes, des avocats, etc, juste pour un changement, même minime, dans un contrat (ce genre de pratiques est d’ailleurs quelque chose qui pose problème à pas mal d’entreprises françaises, car elles n’ont pas l’habitude de telles méthodes de travail). Mais le plus significatif c’est que : si l’une des deux parties rompt un seul de ses engagements, tu peux me croire que c’était la première et la dernière fois qu’ils ont travaillé ensemble… Même si le service ou le produit était de qualité !
En France, quand un changement survient en cours de route, ben on s’y adapte sans en faire toute une histoire (sauf, bien sûr, si c’est un élément substantiel du contrat qui change). Et, s’il arrive quelque chose, et que l’une des deux parties ne peut (pour x raisons) ne pas tenir tel ou tel engagement, mais que dans l’ensemble on est plutôt satisfait de la qualité du travail, ben on ne met pas fin prématurément aux relations d’affaires. En Allemagne, c’est pas du tout comme ça que cela se passe dans les relations d’affaires et les contrats entre sociétés. Donc, cette exigence dont je parlais tout à l’heure (et qui explique peut-être cette chute vertigineuse de Merkel dans l’opinion, y compris des grands patrons), exigence qui est parfois ressentie comme de la sévérité, est véritablement un élément fondamental dans la mentalité allemande.

Pour faire un petit parallèle avec la vie politique telle qu’elle se déroule chez vous en France : quand lors de campagnes électorales, un haut responsable politique français dit par exemple : « avec notre programme politique, nous voulons passer un contrat avec le peuple français », ben en France les 3/4 de la population se dise quoi ? « bla bla bla, encore des mots en l’air et des belles paroles ».
En Allemagne, niet. Un contrat c’est un contrat.
J’avais été très surpris de constater en automne dernier par le nombre de gens autour de nous qui avaient lu le Koalitionsvertrag (c’est l’accord de la grande coalition SPD-Union et leur programme). Certes les quelques personnes dans notre entourage ne sont pas représentatifs pour toute l’Allemagne. Mais en France combien de personnes ont lu par exemple le programme du Parti Socialiste (qu’ils viennent de publier il y a quelques semaines) ? Et pourtant c’est le programme qu’ils semblent vouloir appliquer si l’un d’entre-eux vient à remporter les prochaines présidentielles. Eh bien, aussi triste cela soit-il, mais pour le moment, pour le peu que nous avons demandé parmi nos amis ou la famille de mon épouse qui habite en France, pas grand monde ne l’a lu (quant ils n’en connaîssent tout simplement pas l’existence…).

Donc la notion de contrat n’est pas vraiment la même de part et d’autre du Rhin.

Ceci est également un élément parmi d’autres (car il y a probablement bien d’autres explications) pour expliquer ou éclairer le phénomène dont nous parlions au début du topic : en l’occurence l’insatisfaction grandissante vis-à-vis de Merkel et de son Gouvernement.

mais se sont que des chiffres !!! qui fait les chiffres ? on peut se poser les memes questions sur la france .

D’accord avec francisff. Il faut voir aussi le sondage comment les questions sont posé, à quelle moment, et à qui. Un sondage tu peux lui faire dire ce que tu veux.

Mon prof de SES nous avais donnés un exemple frappant. Prenont une ville de France normal. On estime qu’il y a 60% d’arrestations par an(vous m’excuserais pour l’exactitude du repére…). Le maire décide alors de déployer plus de force de police, et l’année suivante on passe de 60% à 90% d’arrestations. Le maire fait alors un discours en disant que son systéme à permis de lutter contre l’insécurité. Dans le camps adverse, on dit que l’action a été mauvaise plus que le taux d’arrestations a augmenter, ça veut dire que l’insécurité a augmenter aussi.

En gros, même si l’exemple est perféctible, ça veut dire que les chiffres on peut les faires intéprété comme on le souhaite si on est pas rigoureux dans leur utilisation.

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