La vie en colocation (WG) connaît une nouvelle jeunesse

Source : Les Nouvelles d’Allemagne du 04.04.06

La vie en colocation connaît une nouvelle jeunesse à la faveur des évolutions démographiques

Inventée par la génération de 1968, la vie en colocation est plus que jamais dans l’air du temps. Comme le rapporte aujourd’hui le quotidien « Süddeutsche Zeitung », les traditionelles « WG » (pour « Wohngemeinschaft », littéralement communautés d’habitation) connaissent depuis quelques années une nouvelle jeunesse en Allemagne, avec l’apparition de nouvelles formes de cohabitation. A la faveur des changements démographiques, les jeunes et les étudiants ne sont plus les seuls à plebisciter ce style de vie en communauté.

C’est la création de la « Kommune 1 », le 1er janvier 1967, à Berlin, qui avait marqué l’invention de la vie en colocation en Allemagne. A l’époque et dans les années qui suivirent, elle a incarné un nouveau style de vie pour les jeunes et les célibataires allemands. Aujourd’hui, à l’inverse, c’est aux personnes âgées qu’elle doit sa nouvelle jeunesse. Si les jeunes gens et les étudiants sont toujours nombreux à partager leurs logements, les séniors sont désormais de plus en plus nombreux à les imiter. L’explication est simple : les personnes âgées sans enfant sont de plus en nombreuses outre-Rhin et, pour beaucoup, la perspective de rejoindre une maison de retraite ou de finir ses jours seul n’a rien de vraiment réjouissant. La « Seniors WG » leur offre une solution.

Mais la nouveauté ne s’arrête pas là. La WG est expérimentée à dessein par le régime pénitentiaire, dans le but de favoriser l’apprentissage de la responsabilité individuelle et du consensus. Par ailleurs, les villes sont de plus en plus nombreuses à développer des projets d’habitation en colocation. Là où le prix des appartements ou des maisons est devenu trop élevé pour une famille, il n’est pas rare de voir se constituer avec succès des formes de colocations regroupant plusieurs générations au sein d’un même logement. Selon un sondage de l’Institut Forsa, une femme sur deux et un homme sur trois considère que la colocation est la forme d’habitation de l’avenir.