16 juillet 2008 - L’Allemagne envisage la construction de vastes parcs éoliens en mer, à proximité des côtes de la Baltique et de la mer du Nord, afin de couvrir quelque 15% de ses besoins prévisionnels en électricité à l’horizon 2030. Ce projet suscite à la fois enthousiasme et critique. L’Allemagne se considère comme leader technologique dans ce domaine ; la capacité installée du pays, actuellement de 23.000 mégawatts (MW), permet de couvrir environ 7% de la consommation annuelle totale.
« Nous soutenons ces projets mais restons réalistes », déclare Ulf Gerder, porte-parole de l’Association fédérale de l’énergie éolienne (BWE). M. Gerder a accepté de relever les défis techniques liés à la mise en œuvre du projet : ériger et exploiter d’immenses éoliennes à 40 km de la côte – en mer. « Nous n’avons encore que peu d’expérience dans ce domaine », ajoute-t-il. Ulf Gerder estime les coûts de construction à 1 million d’euros environ (1,6 million de dollars) par MW sur la terre ferme, et au double, voire au triple, à 40 km de la côte en mer. Wolfgang Tiefensee, ministre fédéral des Transports, de la Construction et des Affaires urbaines, a récemment présenté les ambitieux projets d’exploitation de l’énergie éolienne, qui prévoient trente sites.
Le rotor des éoliennes érigées en mer aurait un diamètre légèrement supérieur à celui des installations construites sur la terre ferme, et le moyeu se situerait à une hauteur d’environ 145 mètres au-dessus du niveau de la mer. Chaque éolienne aurait alors une puissance de 5 MW.
Certaines questions relatives au respect de l’environnement demeurent en suspens : le parc éolien constituerait-il une menace pour les oiseaux marins et migrateurs ? Les infrastructures seraient-elles parfaitement fiables sur le plan technique ?
Selon la presse, le fonds d’investissement américain Blackstone aurait exprimé l’intention de participer à des projets de ce genre en Allemagne à hauteur d’un milliard d’euros. Blackstone pense notamment à un parc éolien dans le nord-ouest de l’archipel d’Helgoland, où il serait envisageable d’installer 80 éoliennes d’une puissance combinée de 400 MW. D’autres projets du même type suivraient probablement.
« Le véritable problème réside dans les coûts d’entretien et de maintenance », souligne Ulf Gerder. « En cas de difficulté technique, il ne suffirait pas de prendre la voiture pour aller voir ce qu’il se passe, comme on le ferait sur la terre ferme ». M. Gerder a évoqué l’idée de stocker l’énergie excédentaire générée par les installations dans des stations de transfert de l’énergie par pompage (STEP) au niveau de barrages, notamment dans les pays riches en cours d’eau comme la Suède ou la Norvège. Au besoin, il serait ainsi possible de disposer de cette énergie sous forme hydraulique. L’Association fédérale de l’énergie éolienne est convaincue que l’Allemagne ne pourra conserver sa position de leader en la matière qu’en produisant en mer. « Nous devons produire de l’énergie éolienne tant sur la terre ferme qu’en mer, à proximité des côtes », martèle M. Gerder.
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Source: Ambassade d’Allemagne