L'Allemagne et la crise

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Qu’en pensez-vous ?

Personellement, je trouve que l’article montre aussi des points positifs pour l’Allemagne notamment en ce qui me concerne le chômage.

Oui certes l’Allemagne va connaître des futures années un peu plus difficiles, car les autres pays d’Europe seront en récession et donc la demande chutera.

Cependant les entreprises allemandes sont les entreprises en Europe qui sont le mieux installées sur les marchés émergents où la demande croit d’année en année.
Donc l’Allemagne va connaitre des coups dur en Europe et se repliera sur les marchés émergents (Asie, Amérique du Sud, Afrique).
Dans tout les cas le pays sera gagnant puisque il diversifiera les risques d’exportation.

En comparaison avec la France la pente risque d’être plus raide, déjà qu’on est assez limité pour l’export( du fait de notre faible niveau en anglais et des erreurs de compréhension culturelle), mais si en plus on a de moins en moins d’industrie du fait des délocalisations, on risque de connaître une augmentation du chômage sur le long terme et une jeunesse sacrifiée (pas d’emplois, pas d’accès au logement…)

Donc au final l’article n’est pas aussi pessimiste.

Source cours de « Marketing für die Top Ten Export Länder Deutschland ».

Je note :

[i]Jusqu’à la mi-2011, l’économie allemande était restée épargnée, et l’Etat, partisan d’une grande rigueur budgétaire en Europe, en a même profité dans une certaine mesure, puisqu’il emprunte à des taux quasi-nuls.

Aujourd’hui, la crise lui revient en boomerang, alors que le débat sur une relance par la dépense publique à laquelle Berlin s’oppose monte en Europe.[/i]

L’Allemagne a refusé l’application d’une politique keynésienne. Elle en paye maintenant le prix.
La rigueur entraîne la rigueur ce qui se traduit par une baisse des investissements puisqu’il y a de moins en moins d’acheteurs puisqu’il y a de plus en plus de chômage en Europe (un record historique).

De plus même le Royaume-Uni qui ne fait pas partie de la zone euro est entrée en recession. Ce même Royaume-Uni qui pour préserver les avantages comparatifs de ses entreprises accèptent qu’elles payent de moins en moins d’impôts.

Or, dans la cadre d’un Etat providence il faut bien que quelqu’un les payent ces impôts et pas seulement les classes moyennes qui sont les plus victimes de la montée du chômage.

Ce que l’Allemagne a fait pour elle-même elle le refuse aux autres. Elle oublie simplement qu’il existe des déficites utiles et que les riches doivent payer leurs impôts en fonction de leur part de richesse dans la société et non pas sans arrêt les favoriser.

Parfaitement exacte. Deux catégories de personnes payent cette crise : les jeunes et les séniors.
Et puis je suis désolé de vous le dire mais l’Europe c’est fini. Il n’y a plus d’avenir ici.
L’avenir appartient aux pays émergents et autres petits dragons (je pense surtout à la Corée du sud).

Tout à fait d’accord avec ton raisonnement Fifititi :top:

Oui la crise a profité à l’Allemagne.
Mais elle sait qu’elle peut encore jouer une autre carte : rigueur pour l’Europe et exportation vers le reste du monde.
Dans tous les cas le pays renforce son influence économique et politique aux détriments des autres pays de l’UE.

@fifititi : j’en suis de plus en plus conscient jour après jour.
C’est pourquoi j’en profite pour étudier à l’étranger car je ne vois plus d’avenir en France.
C’est malheureux à dire mais je connais plusieurs jeunes de mon ages qui font le même constat.

Est ce fin du modèle Européen ?

Et pourquoi d’après vous ?

Parce que le fort excédent commercial de la chine provoqué par les exportations industrielles ont permis a ce pays de se constituer des réserves de change qui atteignaient officiellement environ 2 450 milliards de dollars en juin 2010 et que ces réserves donnent a ce pays une puissance financière considérable alors que les pays européens croulent sous les dettes parmi de très nombreuses autres raisons.

Oui, ils ont empilé des montagnes de papier pendant des années, sauf qu’avec la monétisation de la dette par la BCE et la Fed, la Chine sait que ces montagnes risque au final de ne valoir que le prix du papier, ce qui fait que depuis peu, la Chine commence à se débarrasser discrètement de ses devises et investit massivement dans l’or: atlantico.fr/decryptage/comm … 10854.html

Vers 2008-09, beaucoup de pays dans le monde (USA, Grande-Bretagne, Espagne, France) ont faire des plans de relance à des degrés divers, non seulement ça n’a pas relancé grand chose, mais en plus ça a transformé une crise financière en une crise des dettes publiques.

L’endettement n’est pas forcément un problème.

Si je dépense 15 000 € pour refaire ma salle de bain je vais m’endetter auprès de ma banque ou puiser dans mon épargne de réserve : je vais donc m’appauvrir. Mais en même temps je vais créer des richesses. En effet je vais donner du travail à un plombier, un électricien, un carreleur, un marchand de meuble etc… Eux-mêmes vont verser des salaires ce qui représente un enrichissement pour un ouvrier qui va pouvoir consommer, payer des impôts etc…
L’Etat lui-même va s’enrichir puisqu’il va récolter des taxes, de la T.V.A. etc…

Sans compter qu’en réalité, au-delà d’avoir la satisfaction d’avoir une belle salle de bain je peux parfaitement m’enrichir malgrè mon prêt. En effet j’habitais une maison avec une vilaine salle de bain qui valait par exemple 100 000 €. Maintenant, après les travaux ma maison peut parfaitement valoir
120 000 € donc je me serais enrichi de 5 000 € (pas exactement car il faut déduir les intérêts de la dette mais je fais simple).

Par contre si je vais un crédit de 10 000 € pour payer mes dépenses courantes, mes impôts, un ancien crédit alors dans ce cas je m’apauvris et je vais me trouver dans l’obligation de réduir mon train de vie (c’est ce qui se passe actuellement avec la dette publique).

Or, dans le système capitaliste la seule chose qui compte c’est de s’enrichir car l’argent appelle l’argent. C’est en cela que le système capitaliste est particulièrement injuste car un pauvre restera toujours pauvre alors qu’un riche deviendra toujours plus riche (bien entendu son capital peut diminuer à cause de l’une des nombreuses crises du système mais il y a également beaucoup de chance pour qu’un pauvre soit touché à son tour).

La crise financière est lié à l’un des travers du système capitaliste et de ses agents économiques qui voudraient que les marchés soient toujours à la hausse.
Or c’est faux : un jour les marchés baisses et c’est pour cette raison qu’une banque qui valait 1 milliard de USD aujourd’hui en vaudra peut-être seulement un seul demain.

La crise des subprimes c’est la tendances des banques aux U.S.A. a préter à des gens qui ne sont pas solvables aujourd’hui en pensant qu’ils le seront demain grâce à la hausse du prix de l’immobiler. Or les agents économiques ont perdu confiance, le marché de l’immobilier c’est éffondré. Il n’y a plus eu une création artificielle de richesse et ceux qui devait devenir solvables ne le sont pas devenus.

Le capitalisme c’est le casino mais comme dans un vrai casino il faut s’avoir s’arréter de jouer à temps afin d’empocher ses gains.

Je pense que c’est un peu plus complexe. Il y a capitalisme et capitalisme. Ici vous devez certainement parler d’un capitalisme à outrance (le modèle anglo saxon tant vanté par nos politiques) dont les institutions financières sont aujourd’hui les bien tristes représentantes. Mais il ne faut pas oublier les autres facettes du capitalisme notamment le capitalisme dit rhénan qui a ses racines dans le monde germanique et est encore usité de nos jours. Ce capitalisme a toujours encouragé un volet social très développé et une attention toute particulière aux services (ce qui explique certainement la place des banques privées suisses parmi les meilleures du monde).

D’accord, rien à redire.

C’est tout à fait contradictoire avec l’autre partie de ton message, n’est-ce pas ?
La bulle des subprimes a permis à n’importe quel pauvre immigré mexicain d’acheter une maison à crédit, parce comme le prétendait le mécanisme que tu décrits, le fait de dépenser dans l’immobilier et en fait « bénéfique » et accroit la valeur de la maison.
Là, tu vantes les mérites d’une bulle immobilère: Bush a été réélu triomphalement parce que 2004 était la période de faste dans l’immbilier: tout le monde consommait, donc forcément tout le monde s’enrichissait. Les carreleurs, éléctriciens, proprios, agents immobiliers… exactement comme tu décris: s’endetter n’était pas un problème.
En tout cas jusqu’à 2007.

Les politiques de la demande auraient dû finir depuis longtemps dans les poubelles de l’histoire économique, c’est vraiment étrange qu’elles réapparaissent, surtout en se prétendant les seules seules solutions des problèmes dont elles sont les causes.

« Capitalisme », ça se discute: la baisse des taux d’intérêt directeurs en 2000-2001, qui ont été la cause principale de la bulle des subprimes, ça vient de la banque centrale (Fed), non ?

Oui, en effet je pense au capitalisme anglo-saxon qui semble dominer aujourd’hui avec toutes les dérives que nous lui connaissons.
Toutefois les inégalités sociales que nous constatons aujourd’hui en Allemagne ne remettent-elles pas en cause la notion même de capitalisme rhénan ?

En réalité il s’agit d’une plus value potentielle car je ne vais pas spéculer sur mon propre logement.
Cela dit beaucoup de choses passionnantes dans ce que tu écris. :wink:

Je pense qu’aujourd’hui l’Allemagne vit comme tous les autres pays (ou presque) dans un monde globalisé qui impose des ajustements (malheuresement par le bas) à ce modèle où la guerre des coûts fait rage et oblige les pays occidentaux (hauts revenus) à s’adapter pour ne pas se faire avaler par les autres (et principalement les émergents) et impose sans cesse une recherche de l’innovation (ce que l’Allemagne fait très bien d’ailleurs). Après il faudrait très certainement trouver un juste milieu.

Curieux en effet, merci pour l’info. :wink:
Penses-tu que les Chinois veulent revenir au Gold Exchange Standard alors que le Gold Standard a disparu depuis un siècle ?
Penses-tu qu’ils veulent revenir aux accords de Bretton Woods ?

Je suis prêt à discupter tranquillement avec toi et d’autres collègues du Gold Exchange Standard et de la politique monnétaire menée par les Chinois, les Américains et les Allemands mais sur un autre post si possible.

Combien d’années d’études économiques derrière toi jeune homme ? :wink:

Pas depuis un siècle, mais seulement depuis 1971 avec Nixon ! Il voulait juste faire tourner la planche à billet pour financer la guerre du Vietnam. Et il me semble que la Suisse avait gardé l’étalon-or jusqu’à vers 2000, abandonné sous le pression du FMI, adosser une monnaie à une valeur stable, ce n’est donc pas l’âge de pierre.
Les Chinois ont bien raison, ils anticipent une crise du dollar, dont on a déjà un avant-goût depuis 2000, avec l’explosion des prix du pétrole: le pétrole étant vendu en dollar, et le dollar se dévaluant fortement, forcément les prix montent. Alors qu’en fait le prix du pétrole n’a pas augmenté en valeur réelle, si on le compare au prix de l’or: thedailygreen.com/cm/thedail … ice-md.jpg
Après, quelques-uns, comme Saddam Hussein et Khadafi ont bien tenté de briser le monopole du dollar en vendant le pétrole en or ou devise moins fluctuante, ils s’y sont cassés les dents à peine le projet esquissé, mais avec un pays comme la Chine, envahir le pays risque d’être une autre paire de manches.

Oups ! J’ai lu trop tard :wink:

Une prépa et un passage à la fac, et j’ai besoin de parler allemand pour passer des concours :neutral_face: , mais honnêtement, on apprend bien plus avec quelques bouquins qu’en perdant son temps dans des amphis :unamused:

Tu as raison le Gold Exchange Standard mis en place dans le cadre des accords de Bretton Woods après la seconde guerre mondiale réduisit la convertibilité au seul dollar américain.

[i]C’est le 15 août 1971 que le président Richard Nixon décide l’inconvertibilité du dollar par rapport à l’or, suite aux tensions permanentes sur cette monnaie. Cette décision est prise sans consulter les partenaires. Elle s’explique par le danger sérieux et croissant que les autres pays exigent la conversion en or de leurs excédents de dollars, puisque le dollar était convertible en or, tout au moins dans les échanges entre banques centrales.

Avec ce « diktat » américain le système de Bretton Woods entrait en agonie, puisque la valeur de chacune des monnaies y était déterminée par référence à un poids d’or. Les pressions sur le dollar ne pouvaient qu’empirer, ce qui se produisit.

Plusieurs réunions eurent lieu pour s’accorder sur une dévaluation de la devise américaine et tenter un replâtrage du système. Elles débouchèrent sur les « accords de Washington », conclus le 18 décembre 1971 par les ministres des finances et banquiers centraux du « Groupe des Dix ».

C’est de cette époque que date la formule attribuée au secrétaire américain au Trésor, John Connally : «Le dollar est notre devise et votre problème ».
[/i]
posting.php?mode=reply&f=22&t=10807

Mais bon on s’éloigne beaucoup du sujet qui est consacré à l’Allemagne et la crise.
Je te prie de nous excuser Schiller. :blush: