Avant même l’ouverture du sommet, les premières images ont été, de l’avis même d’Angela Merkel, « horribles ». Les violences qui ont émaillé, samedi, une manifestation des anti-G8 à Rostock, dans le nord de l’Allemagne, faisant des centaines de blessés, sont à l’exact opposé de l’esprit de dialogue dans lequel le gouvernement allemand entend organiser le sommet des sept pays les plus industrialisés et de la Russie. Le sommet doit se tenir à partir de mercredi, à Heiligendamm. A ceux qui entendent protester, la chancelière avait adressé il y a quelques jours le message suivant : la violence rend tout dialogue impossible. « Rien ne peut justifier l’utilisation de la violence par certains manifestants », a-t-elle renchéri samedi.
Le gouvernement allemand conçoit le sommet comme un forum de dialogue. Dialogue entre les pays industrialisés pour « donner un visage humain à la mondialisation ». Dialogue entre les pays industrialisés et les pays émergents pour assumer ensemble les responsabilités respectives face aux grands problèmes du monde, comme le réchauffement climatique. Dialogue avec le continent africain, pour un « partenariat sur un pied d’égalité ». Dialogue, enfin, avec la société civile, dont la critique est explicitement souhaitée. « Les critiques sont un aiguillon afin de ne pas perdre de vue la dimension humaine de la mondialisation », a déclaré Mme Merkel. « Ceux qui protestent de manière pacifique ne se contentent pas de formuler une demande légitime, ils rencontreront aussi une écoute de notre part », avait-elle affirmé il y a quelques jours, devant le Bundestag.
La chancelière menait ces derniers jours ses derniers entretiens pour préparer le sommet. Recevant dimanche soir le premier ministre britannique Tony Blair, elle a qualifié de « très intéressante » la proposition du président américain George W. Bush sur la lutte contre le réchauffement (voir Nouvelles d’Allemagne du 1er juin). Elle a toutefois souligné que l’objectif restait, quoi qu’il en soit, un texte international contraignant en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre au-delà de 2012, adopté sous l’égide des Nations Unies. Toutes les propositions en ce sens sont les bienvenues, a fait savoir Mme Merkel. Pour autant, elle a tenu à préciser que le sommet d’Heiligendamm n’était pas « un sommet sur le climat ». Les véritables négociations internationales sur la réduction des émissions de CO2 après 2012 doivent avoir lieu à la fin de l’année à Bali.
En attendant, le sommet du G8 a commencé pour les plus jeunes de ses participants. 74 jeunes venus des pays membres du G8 et des pays émergents sont réunis depuis dimanche matin à Wismar, une ville côtière située à quelques encablures d’Heiligendamm, sur les rives de la Baltique. Comme leurs aînés, ils y discutent de la mondialisation et de la gestion de ses conséquences. Huit d’entre eux viendront d’ailleurs présenter leurs conclusions aux dirigeants du G8. Ce sommet « Junior » est organisé par l’Unicef et la Fondation Morgan Stanley sous l’égide de la présidence allemande du G8.
Plus d’informations :
www.bundesregierung.de
www.g-8.de/Webs/G8/DE/Homepage/home.html
Source : www.amb-allemagne.fr