L’Allemagne songe à envoyer une mission sur la Lune
Agence France-Presse
Berlin
L’Allemagne réfléchit à envoyer une mission non habitée sur la Lune, à l’horizon 2013, a indiqué jeudi le directeur des programmes du Centre allemand aéronautique et aérospatial.
Cette mission, qui pourrait à terme être menée en collaboration avec d’autres pays européens, doit notamment servir à récupérer l’isotope 3 de l’hélium, très rare sur Terre, et qui peut être utilisé pour une production propre de fusion nucléaire.
Il s’agit de montrer que l’Allemagne dispose du savoir-faire et peut développer un système, a déclaré le directeur des programmes, Walter Döllinger, au journal Financial Times Deutschland.
«Cette mission doit avoir une fonction d’éclaireur à long terme», a-t-il ajouté. Le projet, évalué à entre 300 et 400 millions d’euros, pourrait en outre permettre de réaliser une cartographie plus exacte de la Lune.
L’idée, présentée mardi à des parlementaires allemands, a sur le principe été plutôt bien accueillie par les pouvoirs publics. «Il n’y a pas de décision définitive. Mais nous ne voyons pas cela d’une manière négative», note Helge Engelhard, directeur des programmes aérospatiaux du ministère allemand de l’Économie.
Les États-Unis, la Chine, l’Inde, le Japon, la Grande-Bretagne et l’Italie travaillent aussi à des missions sur ou autour de la lune.
L’hélium 3 est présent sur les couches extérieures du Soleil qui en projette dans tout le système solaire. Repoussé par le champ magnétique terrestre, il s’accumule facilement à la surface de la Lune privée d’atmosphère.
La Lune aurait des réserves d’hélium 3 de l’ordre du million de tonnes alors même que, selon des évaluations, 25 tonnes suffiraient pour satisfaire les besoins en énergie des États-Unis et de l’Europe pendant de nombreuses années.