[i]Berlin se voyait en allié privilégié des États-Unis. Le pays était aussi surveillé que la Chine, l’Irak ou l’Arabie saoudite, jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir.
Les mots de John F. Kennedy, «Ich bin ein Berliner», résonnent encore à Berlin. Toujours imprégnée de l’étroite coopération transatlantique qui régna durant la guerre froide, l’Allemagne se voyait en allié privilégié des États-Unis. Mais le pays, qui servit de base avancée pour espionner l’Union soviétique et ses républiques satellites, découvre avec stupéfaction et amertume qu’elle est devenue la principale cible de ses «amis» américains au sein de l’Union européenne. Le gouvernement fédéral a vivement condamné, lundi, les États-Unis. «S’il est confirmé que des représentations diplomatiques de l’Union européenne et de pays européens ont été espionnées, alors nous devons dire clairement: l’espionnage d’amis est inacceptable. Nous ne sommes plus dans la guerre froide», a déclaré Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement. Berlin a pris contact avec Washington, en vue d’un échange de vive voix entre Angela Merkel et Barack Obama.[/i]
L’espionnage remonte certainement à la nuit des temps, il ne faut pas être dupe pour croire que les Etats modernes ne s’espionnent pas les uns les autres au dépend de la démocratie et des libertés fondamentales.
Cette affaire a de quoi de choquer outre-Rhin plus qu’en France ?
Le XXI siècle sera-t-il le siècle de l’espionnage industriel ? A ce jeu là, l’Europe est-elle déjà perdante, face aux hyperpuissances que sont les USA et république populaire de Chine ?
Personnellement cela ne m’étonne pas du tout, hélas car comme le dit Deutschlandaddict. l’espionnage sous toutes ses formes a toujours existé,
comme ce mot n’est pas joli certains ont rebaptisé une partie de ces aspects les plus récents sous le nom « informatique décisionnelle ». J’'assume à fond!!!
L’espionnage industriel s’opère déjà à la base entre entreprises concurrentes du même pays, et que les entreprises très sensibles espionnent aussi leur propres employés lorsqu’ils se trouvent à des postes clés.
Deutschlandsaddict
Il serait stupide de notre part en tant que Français de croire que le problème de l’Allemagne n’est pas aussi le nôtre
Les infos attenantes à l’article, qui ont aussi suscité mon intérêt et sans doute le vôtre
J’avance cet argument dans le sens de l’article : du point de vue historique avec notamment l’histoire de la Stasi en RDA.
Ensuite pour insister que si les américains espionnent l’Allemagne c’est pour ses technologies industrielles.
Bien évidemment que la France est concernée par cette nouvelle menace.
Mais dans ce cas là, ce n’est plus les USA mais la Chine qui s’intéresse aux industries de pointe française (le nucléaire, l’agroalimentaire, le luxe, l’aérospatial…).
Quelqu’un peut-il m’expliquer ce qui se passe avec cette affaire côté allemand ?
D’abord Merkel s’indigne, ensuite j’entends à la radio que Hollande voulait protester auprès des États-Unis en repoussant les négociations commerciales imminentes, mais que ça ne se fera pas parce que Merkel est contre…
Les intérêts commerciaux au niveau de la CE prévalent. Pas de vagues côté allemand, proximité des élections oblige, on laisse traîner. En plus, c’est les vacances… En revanche, si l’opposition veut se donner la peine de faire du barouf, c’est pain béni si ça lui retombe sur le nez.
Il y a plusieurs lectures. Soit on trouve Mutti carrément de mauvaise foi et on l’accuse de protester pour la forme mais de trouver très bien d’espionner tout le monde comme dans le bon vieux temps (McCarthy ou Stasi, c’est au choix). Soit on trouve que Mutti sait y faire avec les Américains en ne les brusquant pas pour ne pas perdre diplomatiquement tout en tentant de gagner du temps pour verrouiller les portes discrètement.
Vu la sensibilité extrême de l’électeur allemand sur la question de la protection des données (Google-maps s’en souvient encore), il faut un discours pour le marché intérieur dans le sens du poil. Ce que les différents partis en pense, personne ne le saura jamais. On a du mal à s’imaginer un gouvernement ravi d’être espionné, mais Mutti n’a pas la colère aussi démonstrative qu’un Sarkozy ou un Berlusconi. Si ça se trouve, elle boue à l’intérieur. Mais elle attache plus d’importance aux profits commerciaux qu’à ses nerfs.
Avec les élections, l’affaire avait été peu à peu oubliée, et les électeurs n’en ont apparemment pas voulu à la CDU d’avoir pas vraiment fait grand chose…
Et maintenant que l’affaire touche Merkel elle même de très près, l’affaire reprend de plus belle.
C’est dégoûtant.
