Landau

j’ai besoin de l’aide de spécialistes de l’histoire.
pourquoi Landau est-elle une « exception alsacienne » ?

c’est la dernière des cités libres rattachées de la Décapole. cette appartenance à la ligue me fait dire que historico-culturellement, Landau est alsacienne. Quand on examine les interractions culturelles, économiques et matrimoniales entre 1515 et 1790, Landau est clairement alsacienne.

Landau est rattachée à la France par le traité de Westphalie, mais c’est la seule partie qui ait été rattachée à l’Allemagne en 1815 (euh pardon je voulais dire au Palatinat-Rhénan, l’Allemagne n’existant pas encore).

pourquoi cette spécificité ?

pour le second point (1815), est-ce que c’est simplement et seulement parce que c’est un point statégique militaire ?

De ce côté là, c’est clair que la Rhénanie a toujours eu un intérêt stratégique pour la France (la frontière naturelle du Rhin). Mais côté allemand ? Qu’est-ce qui fait la différence intrinsèque entre Wissembourg et Landau par exemple ?

Landau est alsacienne au même titre que Lille est flamande et Maubeuge hennuyère. Je veux dire en cela que les frontières, ça va et ça vient, au gré des prises et des reprises de places-fortes, et des traités subséquents, et que les frontières nationales ne sont en rien identiques aux limites de seigneuries et de provinces, et encore moins aux frontières linguistiques historiques.
La frontière française à partir du traité de Westphalie en 1648 (date à laquelle Landau devient française jusqu’en 1815) est une création purement artificielle entre des places-fortes que la fortune des guerres incessantes attribue à l’un ou l’autre belligérant.
Landau est une place-forte âprement disputée lors de la guerre de Succession d’Espagne. Il est évident que lorsque les cartes seront redistribuées au Congrès de Vienne, que l’Autriche, puis la Bavière comme Etat successeur dans la région (Palatinat), auront tout intérêt à s’approprier cette place-forte à l’intérieur des terres et contrôle des voies de communication importantes. Dans le fond, la France ne sera pas trop perdante à ce Congrès, on est à nouveau entre gentlemen après l’éviction du petit nabot, et mis à part la mainmise sur Landau, elle retrouve pratiquement ses frontières de 1789, avec une nouvelle frontière sur la Lauter, frontière naturelle au demeurant, ce qui est rare dans la région nord-est! Et Wissembourg, située sur la rive droite de la Lauter, et qui n’a pas d’intérêt stratégique comme Landau, ne sera affectée en rien par ces modifications.
Après l’annexion de l’Alsace-Lorraine en 1871, la place-forte de Landau, qui a perdu son rôle de gardienne de la frontière, sera démantelée. Après 1945, située en zone d’occupation française, la ville sera une importante garnison FFA. Mais ceci est une autre histoire que saura mieux raconter notre ami bernardS.

donc une explication purement militaire.
(euh en 1871, pour le démantèlement, c’est surtout que les murs de fortication sont flingués, non ?)

et pour le fait que ce soit la dernière à rentrer dans la Décapole ? Une explication purement religieuse ?(avant Landau était aux évêques de Spire, mais pourquoi s’en sont-ils défaits ???).

PS : apparemment Napoléon est toujours persona non grata dans ton coin. :mrgreen:

Comment flingués?
Ce ne sont pas les Français qui sont entrés sur le territoire bavarois, mais bien les Prusso-Bavarois qui sont entrés en France à Wissembourg! :mrgreen:

ils se sont écroulés, mais je crois que c’est un peu plus tard.
j’ai fait le raccourci un peu trop rapide d’une cause possible à un effet certain.

la cidatelle est toujours lá.

jean luc :wink:

Petite anecdote, quand on se rendait à Landau avec mon copain, il y a longtemps de ça, chez une tante à lui ,que j’avais baptisée la « Tante Schokolade », parcequ’elle nous gavait littéralement de chocolat quand on lui rendait visite.
Les FFA (Forces Françaises en Allemagne ) étaient à cette époque encore très présentes et la mère de mon copain m’avait raconté (en me priant de ne pas utiliser ce mot, comme s’il s’était agi d’une insulte) que la population allde les appelait :« Göcklinger » ( du mot der Gockel = der Hahn) en raison du coq qu’ils arboraient sur leurs uniformes.
:smiley: