L’Alsace s’inscrit dans la sphère germanophone et est en fait une région (imparfaitement bilingue). Environ 40 % des alsaciens parlent allemand et sont donc bilingues.
Si cela vous intéresse, nous avons crée à ce propos, un pote et moi, un site sur cette question :
Allemand ou Alsacien ? La nuance est plus qu’importante. Il m’arrive d’avoir du mal à parler allemand parce que je dois chercher des mots différents que ceux que je dirais (naturellement) en alsacien. Et encore, mon alsacien (du centre) est, d’après moi, celui qui se rapproche le plus de l’allemand.
Il y aurait énormément à dire sur le bilinguisme en Alsace. Surtout enfin poser la question « Quel bilinguisme veut-on ? ». Celui, Français/Allemand, que je qualifierai d’utile ? Le Français/Alsacien que l’on pourrait continuer à parler mais que l’on veut nous imposer en version écrite, alors que d’un village à l’autre on a déjà du mal à se comprendre ?
Je ne vois pas pourquoi ce que les bretons ont réussi à l’écrit,en unifiant leurs dialectes (KLT-Gw)Cornouaille-Léon-Tregor-Vannetais,ne serait pas réalisable pour les dialectes alsaciens;une norme écrite(je crois d’ailleurs que le professeur Raymond Matzen y travaille),que chacun pourrait lire, à l’oral,dans son propre dialecte.
Il me semble d’autre part que les différences d’un dialecte à l’autre ne sont pas insurmontables.Peut-être question de génération.
J’ai eu l’occasion de discuter,il n’y a pas très longtemps,avec un dialectophone (septuagénaire-octogénaire) de la région de Sélestat à qui je demandais si,pour lui,il y avait intercompréhension entre tous les dialectes alsaciens,y compris le sundgovien,et il m’avait répondu qu’il n’y avait pour lui aucun problème dans ce domaine!
Pour l’alsacien, l’unification est très délicate, car le sundgauer est plus proche du schwyzerdütsch que de tout compromis avec le nord. De plus, il y a une bonne série d’isoglosses qui traverse l’Alsace et qui hachent le territoire linguistique en une foultitude de sous-régions linguistiques. Les deux extrèmes, nord et sud, ne sont pas intercompréhensibles sans une bonne dose de haut-allemand.
Le rumantsch grischun avait bien des difficultés, mais ce n’était pas à ce point. Et les Rhéto-romans n’avaient aucune autre langue proche à laquelle ils auraient pu recourir, alors que les Alsaciens ont l’allemand. Et franchement, les alsaciens sont infiniment plus proches du haut-allemand que le platt du Schleswig. Et puis si les Suisses arrivent à apprendre l’allemand, les Alsaciens y arriveront bien aussi.
Dess glojb i oy. Wänn ma a betzi langsàm redd, dànn git’s ke Broblem…
Au fait, ça fait longtemps que je n’ai pas mis les pieds à Melhüsa. Git’s noch Litt derta wu elsassich redda ?