Langues faciles/langues difficiles

Un petit article sur l’apprentissage des langues avec lequel je suis assez d’accord, et vous ?

Entièrement d’accord sur les nuances qu’il évoque dans son article. C’est d’ailleurs rafraichissant, car les inepties qui s’étalent avec une arrogance conquérante dans les médias et prennent d’assaut toute conversation sur les langues ou une langue en particulier même dans tous les cercles sociaux me sont insupportables. Par exemple, Ruquier (au demeurant type intéressant et intelligent) me tape sur le système dès qu’il est question d’allemand, qu’il prononce très mal contrairement à ce qu’il affirme.

Bref, il est fondamental de comprendre que la difficulté, c’est une notion relative. Pour moi, l’une des langues les plus difficiles à apprendre serait l’espagnol… cette langue m’ennuie profondément, et personne n’a jamais rien appris en bâillant et en se rêvant ailleurs (cf. votre expérience dans votre matière scolaire la plus honnie, chers lecteurs).

Les facteurs socio-culturels sont aussi déterminants : les petits scandinaves apprennent l’anglais avec efficacité alors qu’ils sont nuls en allemand et en français alors que les profs et les méthodes sont les mêmes dans un même contexte scolaire. C’est donc que le statut socio-culturel particulier de l’anglais dans leur culture est plus déterminant que tout autre facteur. Certains parleraient de motivation, je veux juste montrer que c’est l’origine de cette motivation particulière rendant l’apprentissage plus facile qui est déterminant et cela peut être assez différent d’un contexte à un autre. Intéressez-vous à l’apprentissage de l’allemand en Alsace et vous comprendrez tout de suite… (cette dernière phrase est un mélange de méchanceté et de tristesse).

Pour faire court : les préjugés condamnent à l’avance trop d’échecs qui n’ont pas lieu d’être quand on assume la liberté de faire ce que l’on veut indépendamment des jugements socio-culturels, y compris dans le choix des langues qu’on a envie d’apprendre.

Bravo au monsieur pour son article !

Pour préciser le propos d’Elie, je reviens d’un voyage d’une semaine en Norvège. A la TV, norvégienne ou suédoise, pratiquement que des séries ou des documentaires anglo-saxons en version originale sous-titrée. Donc immersion médiatique.

L’article est effectivement pas mal et fait le tour de tout ce qui rend relatif la difficulté d’une langue, mais en oubliant un aspect primordial : la biographie linguistique, Sprachbiographie de l’apprenant, c’est-à-dire le bagage linguistique qu’il a en sa possession. Il l’évoque un peu vers la fin - plus on connaît de langues, plus on en apprend facilement d’autres. Cependant, la capacité de réflexion sur sa langue maternelle jour un rôle important dans l’apprentissage des langues. Quelqu’un qui a de bonnes connaissances grammaticales en général en français, qui ne sait pas forcément les expliquer mais en est conscient, a déjà de bonnes bases pour appréhender la grammaire des langues étrangères de façon plus analytique et donc, à mon sens, plus solidement sur le long terme.
La question des ressources disponibles est majeure. Apprenant l’arabe, je peine à trouver de bonnes sources d’apprentissage qui soient récentes, non religieuses et non dialectales et vraiment de bonne qualité. En français, italien, anglais, espagnol… il y a énormément d’ouvrages. En arabe, beaucoup moins, et nous avons soit des livrets baclés d’apprentissage rapide pour un voyage ou des ouvrages universitaires d’une complexité qui est pour moi inaccessible…

. Peut-être que le problème des ressources que tu trouves, est qu’elles ne sont pas adaptées au besoin que tu as envers cette langue, du fait de ton engagement envers les réfugiés syriens ou afghans??? On ne peut pas parler d’une seule langue arabe, une population homogène dans le cas de la langue arabe, c’est impossible.

Puis la frontière géographique est très loin et peut-être s’instaure-t-il une frontière psychologique, si l’arabe enseigné aux Allemands correspond à l’allemand enseigné aux populations dites arabisantes, la couverture du besoin ne peut qu’être qu’imparfaite… Par contre pour moi qui apprend le polonais à la frontière polonaise, c’est beaucoup plus facile, les besoins sont t’attirer les gens et non de comprendre des gens devant fuire en masse leur pays en guerre.
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J’ai toutes les ressources disponibles possibles, même si comme pour toi les livres d’apprentissage ne correspondent pas à la réalité et véhiculent des clichés , les profs sont jeunes et hyper motiviés, nombreux sont mes camarades de cours polonais et il me suffit de traverser un petit pont pour appliquer le tout chose qui m’est presque quotidienne.
Je trouve des gens prêts à m’aider et corriger mes fautes de polonais (du prestataire de photocopie, aux bibliotécaires du Collegium Polonicum, en passant par l’épicière du coin) tellement il sont étonnés de trouver une étrangère, de sucroit française et en plus noire, motivée pour apprendre leur langue.
Résultat, je découvre avec plaisir une langue que beaucoup auraient trouvé rebutante pas sa prononciation, son orthographe et le manque d’attraction économique du pays … Clair la Pologne cela fait rêvé peu d’ étrangers et d’ailleurs auss peu de Polonais. Donc jai un climat très favorable, j’ai beaucoup de plaisir à l’apprendre et je sens chaque jour mes progrès…

Par contre il me devient de plus en plus difficile de maintenir mon niveau de japonais, langue à laquelle j’ai pourtant consacré plus de 15 ans de ma vie :frowning: … parce que mis à part mes quelques amis (aussi francophiles et francophones) mes contacts avec ce pays se font hélas de plus en plus rares.

J’ai toujours détestée les idées préconcues sur l’apprentissage des langues et je trouve que la motivation ( ou plutôt l’enthousiasme de longue durée) et aussi la stimulation ont un grand rôle à jouer…

Si vous, AoXiens m’aviez dit il y a 2 ans que j’apprendrais le polonais avec autant de plaisir, je vous aurais pris pour des fous!!!..

Te concernant Lexiastein il est certain que les cours scolaires pour étudiants occidentaux ne peuvent pas satisfaire tes besoins… Peut-être as-tu déjà posé ce problème? Il existe des cours d’allemand pour les migrants ou les réfugiés de langue arabe (donc pour ceux ayant suffisant d’éducation scolaire pour maîtriser l’arabe standard???))))))))), mais je ne sais pas s’il existe des cours clairement ciblés pour les personnes s’occupant de ces populations.???..

L’enseignement de l’arabe en Allemagne est très nouveau pour le grand public - on l’apprenait jusqu’ici en cursus d’arabistique, donc les ouvrages se font rares. Mon professeur d’arabe est en train d’en produire un pour les niveaux débutants et moyens, ce qui sera très bien pour moi. J’ai certes commencé l’arabe dans le cadre de mon bénévolat, c’est ce qui m’a donné envie, mais j’apprends à université où j’ai des cours de langue (arabe standard) afin de pouvoir mettre à profit mes connaissances pour des activités universitaires ou professionnelles, ce qui a déjà plutôt réussi vu que j’ai décroché un stage dans un pays arabophone. :slight_smile: J’essaierai de me procurer des ouvrages là-bas.Quand on apprend l’arabe, il est important de connaître la langue standard afin de pouvoir lire et écouter l’actualité et lire de la littérature. Selon les affinités, les besoins et les intérêts, on peut ensuite apprendre les dialectes.

Félicitations!!! :wink: :wink: