Très intéressant tour d’horizon sur les langues minoritaires d’Europe …et surtout , sur leurs chances de survie .
Je suis , perso , très inquiet quant aux chances de survie de la langue bretonne .
Un joli petit pied de nez à tous les jacobins de France :
Il est Alsacien ; il a parlé le dialecte avant d’apprendre le français à l’école . Il s’exprime en haut-allemand .
Son intervention est sous-titrée en breton … et vers la fin de la video , il s’exprime en dialecte . De quoi me réjouir .
La volonté de survie des langues dites locales est surtout à mon avis liées à la volonté des personnes normales et non des intellectuels ou à une politisation…
Même si on est loin d’en faire l’écho et que peu se prononce en France pour les soutenir malgré l’importante diaspora venu de tout le continent africain, des langues africaines comme le wolof sont sans doute plus naturellement parlées en France que le breton… Les jeunes les parlent et les apprennent naturellement de leurs parents, sans qu’il y est pour autant d’école assurant un enseignement de ces langues… Hélas, il ne suffit pas d’instaurer des écoles pour apprendre le breton, de créer des chaines de télé régionales pour que cette langue vive, il faut que les personnes elles-mêmes se sentent « bretons » hors de la Bretagne (une diaspora bretonne!!!) et aient l’envie de parler leur langue de la transmettre à leur enfant… Puis ce qui est moins simple, de donner à leur enfant de partager cette culture, en dehors des calculs économiques… Une personne a écrit un article très provocateur sur la mort de la langue française au profit de l’anglais… Les langues régionales sont délaissées pour s’intégrer à la communauté française, alors on peut très bien imaginer un futur où la langue française sera abandonné pour s’intégrer à la communauté internationale.
Une autre chose que je remarque c’est que les personnes habituées au plurilinguisme, n’ont aucun problème pour apprendre d’autres langues étrangères, contrairement à ceux qui n’utilisent qu’une seule langue.
Le problème des langues régionales/minoritaires en France, c’est qu’elles essayent de reproduire le schéma de la langue majoritaire. Elles veulent s’imposer à l’école, dans l’administration, dans les médias etc alors qu’il n’est plus naturel pour grand monde de les utiliser dans ces contextes. Faisons des formulaires administratifs en breton ou en basque. Mais qui les utilisera si la version française est disponible ? Ces langues sont, surtout pour la jeunesse, des langues étrangères et n’ont plus d’utilité sociale au quotidien (si ce n’est un usage militant). C’est dommage, mais il faut l’accepter pour pouvoir changer de paradigme et encourager l’apprentissage et la pratique de ces langues autrement.
Comme le dit Valdok, des cours de langues ne suffisent pas. Ce n’est pas parce qu’un jeune de 15 ans fera breton lv2 qu’il deviendra locuteur du breton. De plus, l’enseignement de ces langues tend à transmettre une image vieillotte voire archaïque des cultures liées à ces langues. Comment veut on inciter un jeune à parler corse si en cours de corse, on ne lui parle que de bergers et de châtaigneraies ? Surtout si en face, il y a l’anglais de netflix et holywood ou l’espagnol de la playa, del sol y bailar !
Il faut que les langues régionales se renforcent d’abord là où elles peuvent avoir une utilité avant de pouvoir prétendre conquérir de nouveaux domaines. Et il faut moderniser leur enseignement et les rapprocher des jeunes, qui sont les seuls à pouvoir assurer un avenir à ces langues. Je ne sais pas ce qu’il en est en Alsace ou en Bretagne mais je connais bien la situation corse et sais que beaucoup est fait dans ces directions. On ne peut que s’en réjouir mais cela sera-t-il suffisant sur le long terme ?
Ici , il est question des langues minoritaires d’Europe , mais , pour en revenir à notre beau pays , il me semble que tous nos dirigeants ont , depuis la révolution française jusqu’à aujourd’hui , un problème avec les langues régionales . Avec l’abbé Grégoire , du temps de la Révolution :
Plus récemment :
Et le garde des Sceaux qui fait très fort , lui aussi
Heureusement , la loi Molac a été adoptée à une forte majorité :