L'anti-nucléaire Ursula Sladek reçoit le prix Goldman

"Ursula Sladek n’avait rien d’une révolutionnaire. Pourtant, après la catastrophe de Tchernobyl, elle refuse l’addiction croissante de l’Allemagne à l’énergie nucléaire. Partant de rien, avec sa seule force de conviction, elle crée la première coopérative citoyenne de production et de distribution d’électricité d’origine renouvelable de son pays. Elle est récompensée aujourd’hui, avec 5 autres lauréats, par le "Prix Goldman pour l’environnement" 2011, lui apportant un soutien financier de 150 000 dollars.

En 1986, au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl, Ursula Sladek est femme au foyer est mère de deux enfants. Elle habite Schönau, une ville de 2500 habitants dans la Forêt Noire, à l’ouest de l’Allemagne. Les retombées radioactives en provenance d’Ukraine empêchent ses enfants de jouer à l’extérieur et obligent à jeter les salades du potager. Ursula Sladek n’a alors plus qu’une idée en tête : trouver les moyens de se passer du nucléaire en Allemagne.

Ursula Sladek lance l’association « Parents pour un futur sans nucléaire », pour promouvoir les économies d’énergie, et faire prendre conscience de la nature des sources de l’électricité. Sladek se rend compte de l’implication croissante des citoyens, et en 1991, à la faveur de la déréglementation du secteur de l’énergie, elle lance une campagne nationale pour lever des fonds afin d’acquérir la concession de la distribution d’électricité dans la petite agglomération de Schönau. Elle lève 6 millions de marks (environ 3 millions d’euros) et se retrouve du jour au lendemain fournisseur d’électricité.

25 ans après Tchernobyl, il est toujours déconseillé de manger des champignons cueillis dans les bois alentour, mais Ursula Sladek est à la tête de EWS, une entreprise de production et de distribution d’électricité. EWS n’est pas une multinationale mais elle alimente 100 000 foyers à partir de sources renouvelables, hydrauliques, solaires, éoliennes, auxquelles s’ajoutent quelques petites centrales de co-génération qui produisent à la fois de la chaleur pour les maisons et de l’électricité pour le réseau.

L’entreprise de Ursula Sladek, EWS (ElektrizitätWerke Schönau), en français la Compagnie électrique de Schönau, est une société anonyme - la loi l’exige - mais son fonctionnement s’apparente à une celui d’une coopérative : davantage portée sur sa responsabilité sociétale et environnementale, elle incite ses clients à faire des économies et réinvestit la majorité de ses profits dans l’acquisition de nouvelle capacités de production à partir d’énergies renouvelables. Elle aide les citoyens d’autres villes allemandes à créer leur propre compagnie d’électricité. À ce jour, EWS génère un chiffre d’affaire de 67 millions d’euros.
Maintenant, le gouvernement allemand s’est aligné sur l’idéal de Ursula Sladek, et un objectif d’électricité à 100% renouvelable d’ici 2050 en Allemagne n’est pas hors de portée. S’il fallait une preuve de la capacité de l’entreprenariat social à fournir les solutions au réchauffement climatique et à la sécurité de l’approvisionnement énergétique, Sladek nous la fournit. Son objectif pour 2015 : atteindre un million de clients.

Le message d’Ursula Sladek est le suivant : "vous pouvez provoquer le changement vous-même. Vous n’êtes pas obligé de commencer grand pour prendre le contrôle du réseau. Il est possible de faire ça partout dans le monde. vous devez croire en vous".
ddmagazine.com

:clap:

Depuis une douzaine d’ans (ca se dit? je préfèrerais « années ») , je paye mon électricité chez Ursula! :bulb: :smiley:

Fais confiance à ton intuition… c’est elle qui a raison. :smiley:

Le plus important dans l’histoire, c’est que l’offre énergétique ne soit pas prise en otage par les intérêts pétroliers ou nucléaire, il faut de la place pour les alternatives pour qu’elles vivent leur vie et prouver qu’elles sont viables.