La langue allemande est de plus en plus aimée à l’étranger.Les cours des Instituts Goethe comptent de plus en plus de participants , avant tout en Europe du sud-ouest.Beaucoup veulent faire des études en Allemagne ou espèrent y trouver un boulot.
Voir graphique comparatif
Un p’tit passage en coup de vent sur notre forum:
Merci pour ce beau cadeau d’espérance de fin d’année, des chiffres prometteurs pour le regain d’intérêt pour la langue allemande dans le monde. Cependant c’est un peu dommage que cet intérêt soit principalement guidé par l’espoir de trouver du boulot. Qu’en est-il de la France, les Français de 7 à 97 ans ont-ils de nouveau envie de se lancer dans un apprentissage sérieux de la langue de Goethe??
S’en est de même pour l’apprentissage du chinois qui augmente également.
Je remarque que beaucoup de gens (salariés et étudiants confondus) s’intéressent à un pays par son prestige et sa position économique. Avant, les étudiants en commerce voulaient étudier en Angleterre ou aux Etats-Unis ; aujourd’hui, bon nombre s’orientent vers l’Asie et particulièrement Singapour (j’en connais). Je n’en fais pas une généralité, bien sûr, mais c’est souvent le critère qui entre en ligne de compte. De plus, le PIB d’un pays ne signifie pas que le niveau de vie est mirifique.
Courant 2030, l’Angleterre devrait avoir dépassé l’Allemagne - vous remarquerez qu’on ne lit que cela dans les médias. C’est de la pure compétitivité qui devient rasante au lieu d’allouer des informations culturelles et sociales qui préoccupent bien plus les habitants d’une société -, alors il y aura peut-être une baisse d’intérêt envers la langue de Goethe.
L’une de mes enseignantes d’anglais m’avait dit une fois que si nous apprenions la langue de Shakespeare et qu’elle nous était imposée, ce n’était pas pour sa facilité, mais parce que c’était la langue économique. Pour autant, ce n’est pas ce qui fait que tous aiment les pays anglo-saxons.
Aujourd’hui, j’ai l’impression que l’apprentissage d’une langue l’est plus par intérêt opportuniste que par amour d’une culture.
Tout à fait d’accord avec ton constat , hélas !
Bonsoir et bonne année à tous,
Oui je suis aussi bien d’accord. Pourtant, il est justement paradoxal qu’il y ait un désamour des Français pour l’Allemand, langue du poids lourd économique de l’Europe, notre premier partenaire économique. Pour rappel, 16% des exportations françaises partent vers l’Allemagne et 17% de nos importations en proviennent. A titre de comparaison, la France importe deux fois plus d’Allemagne que de Chine (88 Mds d’Euros contre 41…). Et pourtant, dans le collège de ma fille, on peut faire du Chinois dès la sixième, pas de l’Allemand !! Va comprendre Charles !
Les chiffres sont de 2012.
Franchement, on ne peut pas parler de désamour là où il n’y a jamais eu de vrai amour !
L’allemand a toujours été en France une langue pour l’élite, je veux dire, l’allemand parfaitement maîtrisé, avec les déclinaisons et les verbes forts « wie im Schlaf ».
Malgré tout on est quand même passé de 36% d’élèves apprenant l’allemand dans les années 70 à 15% aujourd’hui. Même s’il y avait un phénomène sélectif dans le choix des élèves ou de leurs parents, ça donnait une ouverture un peu plus large sur notre voisin le plus.
Mais au-delà de cet effet d’opportunité, je pense que tu as certainement raison.
aa… tu veux dire… pas comme MON allemand…
Une langue, Kissou, c’est comme un pays : on l’aime en se donnant corps et âme, ou la quitte ! Mais on ne la néglige pas. Ou alors, c’est comme je dis, « la langue des grandes revues militaires ».
Pour ma part, je n’ai jamais compris qu’on choisisse une langue pour la laisser tomber, alors qu’on est parfaitement libre de la choisir en connaissance de cause. Personne ne vous force à apprendre l’allemand si vous n’en avez pas envie et que vous préférez l’anglais. Moi, personne ne m’a forcé à apprendre le russe.
sauf que, Andergassen, je fais partie de la génération où les parents choisissaient pour les enfants…
j’ai pas choisi l’allemand, mais l’aurais-je choisi si j’avais eu mon mot à dire, je n’en sais rien (je déteste l’anglais !! )
on choisit une LV1 par obligation en France… une LV2 par rapport à la LV1 choisie (si t’as fait LV1 Allemand, t’es obligé
de faire anglais en LV2)… c’est ceux qui peuvent faire une LV3 qui vraiment la choisisse !
et c’est pire maintenant, puisque tout le monde jure par le « tout anglais »… qui est « plus facile »… bla bla bla…
résultat avec ma nièce de 13 ans, elle ne s’est jamais intéressée à l’anglais prise par défaut en LV1 en 6ème, mais vient d’avoir un véritable coup de foudre pour l’espagnol en LV2 en 4ème ! Elle adore cette langue, sans que l’on sache si c’est la prof qui s’est rendre cette langue intéressante, ou si c’est juste ma nièce qui est plus réceptive à l’espagnol qu’à l’anglais !
ensuite, il est certain que si je me mettais maintenant, pour mon plaisir à apprendre une langue, je m’y mettrai corps et âme parce que j’aurai
plaisir à la découvrir, à l’apprendre, et à, un jour, la maîtriser !! mais rien n’a voir avec l’apprentissage scolaire…
Quand je suis arrivé en 6ème , il y très longtemps de ça , il n’y avait pas beaucoup de choix ; c’était anglais ou allemand.
En général , les « classiques » , la soi-disant voie royale , ceux qui faisaient du latin prenaient l’allemand en première langue , une certaine forme de sélection.Donc , en 4ème j’ai pris (pas choisi ,vu que c’était la seule possibilité) l’anglais en LV 2 .Detestant profondément les maths , la physique et tout ce qui fonctionne avec des chiffres et des nombres et adorant les langues , j’ai pris espagnol en 3ème langue (effectifs de classes très réduits).J’ai beaucoup aimé l’espagnol et je l’aime toujours beaucoup , bien que j’aie très peu l’occasion de le pratiquer.
Dans le petit bahut rural où j’ai enseigné , c’était anglais ou allemand ; l’espagnol est arrivé très très tard , alors après avoir " fait « anglais LV1 » , pas mal d élèves optaient en 4ème pour l’espagnol parce que l’allemand , c’était dur (dixit les parents , bien sûr).
Ce qui m’a beaucoup amusé , c’est qu’en discutant avec ma jeune collègue qui enseignait l’espagnol , je me suis aperçu que beaucoup d’élèves trouvaient l’espagnol « dur ». Ben tiens !
En discutant avec des copains de mon fils ( qui ont maintenant la trentaine) , plusieurs m’ont dit qu’ils regrettaient d’avoir choisi l’espagnol et que l’allemand leur aurait été bien plus utile.
On a quand même des petites satisfactions , parfois , dans la vie !
Selon le hit parade d de beaucoup de parents , il y avait en tête maths , physique , sciences en général ; pour être plus tard ingénieur ou toubib -summum de la réussite sociale)…suivait l’anglais (paskecé la langue de l’informatique !)…le reste suivait très très loin derrière…et je ne vous dis pas pour les arts plastiques et la musique ! Ah si , le sport venait quand même souvent avant les arts plastiques et la musique…(paskon peu faire pas mal de blé avec , si on est bon, voir salaire des fouteux).
Bon , ça fait du bien de se lâcher de temps en temps.
L’élitisme et la langue allemande, je suis entièrement d’accord. Certes cela ne veut pas du tout dire que l’on est né avec une cuillère d’argent dans la bouche.
Je suis fille de cœur d’un ancien soldat de la Légion, devenu ouvrier-mécanicien et d’une mère au foyer dont la propre mère d’origine des Flandres a été déportée.
Par contre mes parents ont tenu à ce que mon frère apprenne l’allemand, il avait 11 ans
et ce n’était pas du tout son choix. Mes parents avaient choisi cette langue, car l’allemand, au début des années 70, c’était la langue des bons élèves. Mon frère était bon élève certes mais aussi très fainéant, alors il me demandait de l’aider à réviser ses verbes irréguliers, ses déclinaisons juste avant les interrogations. J’ai 2 ans et demi de moins que lui.
Puis les parents recevaient régulièrement les correspondants de mon frère. Et les grands garçons de 13-14 ans ont commencé à défiler chez moi, tous très grands (ils me faisaient peur!!!), pas très bons en français mais finalement sympas.
Ensuite ce fut mon tour de rentrer au collège, j’avais 10 ans. Je voulais apprendre l’anglais à cause de David Bowie. Mais, mes parents m’ont fait faire de l’allemand. Pourtant le miracle est arrivé, grâce à Monsieur Rauch, mon cher professeur.
Puis je me suis rendue aussi compte que grâce aux révisions du frangin, il y avait des choses que je savais déjà, donc c’était plus simple…, Après, j’ai eu aussi des correspondantes allemandes,fait des séjours scolaires en Allemagne et point de vue musical : Kraftwerk. Et Bowie a eu la bonne idée de vivre à Berlin et de se lier d’amitié avec Florian Schneider. Donc tout se relier parfaitement!!!
Quant à ma grand-mère déportée, elle nous a toujours encouragés à avoir des amis allemands.
Ainsi est née une histoire d’amour qui a plus de 40 ans.
Certes j’ai fait à cette langue beaucoup d’ infidélités linguistiques. De plus je suis consciente que, sans parler de la prononciation, jamais mon allemand ne rivalisera avec celui d’un natif germanophone instruit, mais ma langue de cœur sera toujours l’allemand.
Pour moi, l’apprentissage réussi d’une langue c’est aussi une histoire d’amour. Comme toute histoire de ce genre, lorsqu’il y a séparation c’est toujours un gâchis.
Exact. A l’école en France, il n’y a en fait que la LV3 qu’on choisisse vraiment. On est obligé de prendre une LV1 et une LV2, qu’on choisit souvent par défaut ou par décision parentale.
Marrant, il m’arrive régulièrement de croiser des Autrichiens qui regrettent de ne pas avoir choisi le Français parce que ça leur serait (aurait été) plus utile.
Pour en revenir au sujet de départ, il faut faire attention. Si beaucoup d’européens se mettent à apprendre l’allemand, combien d’entre eux continueront sur le long terme et s’en serviront vraiment (que ce soit dans leur vie professionnelle ou personnelle) ?
Oui, c’est une bonne question. Dans mon domaine (le contrôle aérien), l’anglais prévaut quoiqu’il arrive. Mais il suffit parfois de placer une ou deux phrases à un pilote allemand ou suisse pour gagner sa confiance, ou le rassurer. Et même au-delà du pur contexte purement pro, je trouve qu’il est toujours poli de s’exprimer un minimum dans la langue de son interlocuteur. On peut donc travailler en anglais, et dans le péri-professionnel, dire quelques mots en allemand (au café, au resto lors d’un repas pro, en accueillant son interlocuteur…) . Non ?
J’adore ce sentiment! Ici au Québec, on est obligé d’apprendre l’anglais, et après on peut choisir l’espagnol. Mais l’allemand n’est jamais dans les choix (c’est compréhensible! En France, vous avez ce choix parce que l’Allemagne est le pays voisin).
Alors j’ai choisi d’apprendre l’allemand de mon plein gré (même si ce n’est pas facile d’avoir des cours ou un prof ici). Comme tu dis, ce n’est pas du tout comme l’apprentissage scolaire. C’est beaucoup mieux!
Je crois que n’importe qui peut aimer les langues… Suffit de ne pas y avoir été obligé
En effet, le jours où les gens comprendront qu’on apprend pas une langue uniquement par utilitarisme mais par adhésion profonde à une espérance, ils seront moins nuls. Se faire du fric à la city en est une pour certains, mais il y a moins puant comme mouvement de l’âme. Il faudrait que les jeunes apprennent les langues qui les attirent, aussi irrationnelle cette attirance soit-elle.
Un tel message mériterait d’être traduit dans toutes les langues existantes dans le monde !!!
La voix de la sagesse !
Et rappelez-vous Poil de Carotte, quand son père lui dit « Bougre ! Comment veux-tu battre un jour les Prussiens, si tu ne connais pas leur langue maternelle ? » Tout est là, tout est dit. Pour bien connaître son ennemi, il faut connaître sa culture et sa langue.