L'art contemporain "Made in Germany" s'expose à Hanovre du 25 mai au 26 août

Un mois avant l’ouverture, un immense intérêt de la part du monde de l’art est déjà palpable. Parallèlement à l’exposition « documenta » (16.06-23.09, voir Nouvelles quotidiennes du 24 avril 2007), à Kassel, trois musées de Hanovre ont joint leurs forces pour proposer un aperçu de l’art contemporain « Made in Germany », selon le titre de l’exposition. Le Kunstverein, le Sprengel Museum et la kestnergesellschaft proposent un voyage initiatique à travers les « positions artistiques » de 52 artistes allemands ou étrangers qui ont pour point commun de travailler outre-Rhin. Aucune exigence d’exhaustivité, mais un « bilan provisoire » de la vitalité de la création artistique, tout particulièrement à Berlin.
« L’exposition tourne autour de la question du site de production qu’est l’Allemagne », confirme Stephan Berg, le directeur du Kunstverein Hanover. « Comment travaillent les artistes internationaux et les jeunes artistes allemands en Allemagne ? ». Ceux qui ont été retenus appartiennent à la génération intermédiaire, entre 35 et 45 ans. Ils n’en sont plus à leurs débuts. Ils sont au seuil de la notoriété. Leur présence à Hanovre est le fruit d’une tournée dans toute l’Allemagne, d’ateliers en entretiens en passant par les discussions sur des positions et des travaux. Près de 70% d’entre eux réaliseront de nouvelles ouvres pour l’exposition.

La sculpture et les installations seront au centre de l’exposition. Mais tous les médias sont représentés, de la peinture à la vidéo et au cinéma. Les artistes choisis utilisent une langue née de la libre combinaison de diverses sources, images et informations. Ils mélangent éléments du présent et images familières héritées de l’histoire, depuis longtemps ancrées dans la mémoire collective. Ils puisent aussi à leur guise dans l’histoire de l’art, que ce soit dans l’art conceptuel des années 1960 et 1970, dans le Minimal Art ou dans les courants artistiques des années 1980. Ils mènent une réflexion critique sur la modernité. Ils s’interrogent sur les rapports entre espaces publics et privés, pistent les stéréotypes, sont toujours à la recherche d’une bonne histoire à raconter. Et, bien sûr, ils abordent des thèmes qui intéressent tous les artistes comme la question de la représentation de l’artiste dans la société, son rôle dans le système de l’art ou encore les questions relatives à l’identité et à l’origine.

Signe révélateur, Berlin sera l’un des thèmes de l’exposition. Parmi les artistes exposés, 21 viennent de l’étranger. Mais « les deux tiers vivent à Berlin », confie la porte-parole de l’exposition Beate Anspach. « Cela montre que [.] Berlin est devenue une métropole artistique ». Pourquoi ? Selon Stephan Berg, « un effet boule de neige s’ajouterait au mythe du Berlin « melting-pot » de projets culturels ». « On veut être là où tout le monde va », résume Veit Görner, directeur de la kestnergesellschaft. Le développement urbain que connaît la capitale allemande est très stimulant pour les artistes, à l’instar de Londres ou de New York. De surcroît, on peut disposer d’espaces de créations illimités à des prix très intéressants. Le prix d’un loft équivaut à la location d’un mètre carré à Londres. Même à Munich, les loyers sont trois fois plus élevés, ajoute M. Görner.

« Made in Germany » (du 25 mai au 26 août) ne se conçoit pas comme une concurrence à d’autres expositions telles que documenta12, la première exposition mondiale d’art contemporain, la Biennale de Venise ou l’exposition « Skulptur Projekt Münster ». La coïncidence des dates vise seulement à attirer l’attention sur l’exposition de Hanovre. Le pari d’ores et déjà réussi. La presse spécialisée l’a déjà rangée parmi les expositions les plus importantes de l’année. Et la multiplication des demandes de visites guidées permet de s’attendre à une fréquentation de quelque 40.000 visiteurs, bien supérieure aux prévisions.

Plus d’informations :
www.hannover.de/madeingermany

Source: www.amb-allemagne.fr