Latin aujourd'hui

Fait abstraction de la valeur que possède la matière latin, la connaissance de cette langue est pour nous Allemandes un fondement utile d’apprendre d’anglais et toutes les langues romanes.

Quelle opinion est-ce que vous avez la matière latin aujourd’hui?
Est-ce qu’il vous a aidé à apprendre une langue vivante?
Est-ce qu’on doit avoir des connaissances en latin comme Français, pour comprendre un mot qui vient du latin? Est-ce que’il y a encore beaucoup d’écoles qui enseignent le latin ?

Voilà une très bonne question qui mérite réflexion.
J’ait ,personnellement,fait du latin de la 6ème à la terminale et j’ai souvent maudit cette langue et ses écrivains dont on nous faisait traduire des extraits que je trouvais particulièrement ininteressants;César et son « De Bello Gallico »,Cicéron et ses Catilinaires,(parceque c’était,disaient les profs « du latin classique »).J’aurais largement préféré traduire des passages de « l’Art d’Aimer » d’Ovide (quand on est adolescent,c’est bien plus marrant),du « Satiricon » de Petrone,des lettres de Pline le Jeune,des" épigrammes" de Martial ou de Juvénal,bien plus rigolos,mais…on n’est pas en classe pour rigoler.
Voyons maintenant le côté positif.
J’ai commencé à apprendre l’Allemand en même temps que le latin et je dois dire que les jeunes germanistes latinistes avaient souvent une large avance sur les non-latinistes dans la mesure où ils savaient déjà (plus ou moins bien évidemment),ce qu’est une langue à déclinaisons et comment ça fonctionne.
Ce que j’ai appris en latin,me sert aujourd’hui dans des domaines très précis.Je m’interesse en effet beaucoup à la botanique et à l’ornithologie car j’habite à la campagne (am Arsch der Welt) et dans ces disciplines,le vocabulaire est souvent à base de latin et de grec.
Quelques exemples:une plante vernale (une plante de printemps),un insecte lignicole (lignum=qui vit dans le bois),une plante rudérale(ruderes=les décombres:une plante qui pousse dans les décombres),un animal frugivore(qui mange des fruits) etc,etc,etc…Je ne vais pas faire un catalogue.Bien sûr,on peut trouver tous ces mots dans un dictionnaire,mais on n’a pas toujours un dictionnaire sous la main.
J’ai des amis anglais qui sont des passionnés d’ornithologie et en Angleterre,tout comme en France,les noms vernaculaires des oiseaux sont très différents d’une région à une autre et sur ce point ,les dictionnaires ne sont d’aucune utilité;si l’on veut savoir avec précision de quoi on parle,il faut avoir recours à la classification latine,la seule qui est scientifique.
Autre utilité;quand on visite des monuments religieux,il est toujours interessant de déchiffrer les inscriptions;cela rend la visite beaucoup plus vivante,cela « nous parle davantage »
On s’aperçoit aussi,bien souvent,en faisant des références au latin ,que les langues latines et les langues germaniques ne sont,somme toute,pas si éloignées les unes des autres que l’on pourrait le croire.
J’oublie sans doute encore beaucoup d’arguments en faveur de l’apprentissage du latin.(et du grec).
Pour ce qui concerne l’enseignement du latin dans les collèges à l’heure actuelle,je laisse la parole à des gens plus qualifiés que moi. :wink:

POur ma part, je n’ai fait qu’un trimestre de Latin, en classe de 5ème (au collège Thérésa, vers 12/13 ans), mais… j’ai « involontairement » refait du latin au lycée et plus particulièrement en classe de terminale, car les mots médicaux ont soit une base latine, soit une base grecque.

Ce qui est un très gros avantage quand je suis en allemagne, et que la discussion porte sur un problème médical… si le nom de la maladie, du traitement, est dit en « mot latin » je le comprends immédiatement et j’arrive à suivre la discussion… Par exemple Aneurisma (Pulsadergeschwulst), je comprends Aneurisma, car en français c’est Anévrisme. Idem pour Pneumokokkus en allemand, c’est pneumoccoque en français…

et tant d’autres… Donc mes bases latines dans le domaine médical, me permettent de suivre une conversation en Allemand… c’est tout de même étrange non ?? :laughing: mais c’est bien pratique !!! :laughing:

Pour ce qui est du latin à l’école, je répondrais que ça dépend beaucoup des établissements. Normalement, il est proposé dans tous les collèges à partir de la Cinquième. C’est une option facultative, c’est-à-dire que c’est au choix de l’élève. En Troisième, on peut commencer le grec ancien, mais c’est beaucoup plus rare que le latin. Contrairement à ce qui se passe en Allemagne, le latin ne « compte » pas comme langue, les élèves français ont tous deux langues vivantes , auxquelles peuvent venir s’jouter le latin et le grec.

Beaucoup d’élèves hésitent à le choisir (et renoncent) car « c’est dur » ( ça ne vous rappelle rien? Si, si le latin et l’allemand, même combat) et bien sûr, « ça ne sert à rien ». :unamused:
Heureusement, certains professeurs de latin, très motivés et enthousiastes, parviennent à passionner leurs élèves en s’aidant de la mythologie et de l’histoire latine. Bref, c’est le grand problème d’aujourd"hui: il faut rendre tout « fun » pour intéresser les élèves. Cela se fait souvent au détriment de la grammaire latine, mais au moins les élèves ont eu une approche de la langue, ce qui est positif, et surtout, ils ont des notions d’histoire latine.

Pour ma part, j’ai commencé le latin au collège pour ne plus jamais m’arrêter! :laughing:
Au collège, c’est mon père qui m’a forcé à choisir l’option (j’avoue…). Depuis, le latin a toujours été mon ami. De la quatrième à la Terminale, les cours n’étaient pas toujours géniaux, tantôt trop « grammaticaux », tantôt trop « petites histoires ».
C’est en classe préparatoire que j’ai le plus aimé le latin, et pourtant! Les professeurs nous mettaient des notes négatives en thème (au premier thème, j’ai eu 3,5 et j’étais dans la moyenne supérieure, ça m’a bien fait rigoler! Les notes allaient de 19 à - 24 !). Nous avons eu de grands moments en cours, notamment lors de questions existentielles, telles que « comment traduire « bombe anatomique » ou « metrosexuel » en latin? ». Les cours de version aussi étaient géniaux, on s’amusait à lire les textes, à les traduire et les commenter sans dictionnaire. Dans cette période de ma vie faite de dissertations et autres commentaires de textes philosophiques, le latin et le grec m’ont permis de respirer. J’aime le latin et il me l’a toujours bien rendu.

Le latin peut permettre d’expliquer certains mots, en général, les élèves aiment bien découvrir que tel mot a une origine farfelue ou opposée à ce à quoi ils pensaient. Pour les langues vivantes, je n’ai pas l’impression que ça m’ait servi, mais qu’importe! le latin se suffit à lui-même!

Aujourd’hui, j’aimerais beaucoup l’enseigner, ce serait un vrai plaisir. Et qu’on ne vienne pas me dire que ça ne sert à rien, je mords!

Je bataille avec mes élèves pour leur faire comprendre que ne faire que des choses utiles ou rentables dans la vie est la pire chose qui soit.

Tu as tout à fait raison ,Yseult.Cette façon utlitaire ,voir utilitariste de voir les choses est souvent profondément ancrée dans les mentalités et fait beaucoup de mal. :wink:

Ce que vous avez oublié de mentionner, même si michelmau l’a vaguement évoqué, c’est que le latin, comme l’allemand d’ailleurs, est « la matière des bonnes classes ». C’est à dire qu’on ne choisit pas latin parce qu’on en a envie, mais généralement soit parce qu’on est bon élève (« avec les capacités qu’il/elle a, ce serait dommage de ne pas faire de latin… »), soit pour atterir dans les classes supposées meilleures.

Pour ma part, j’ai fait grec, ça change un peu non ? :wink:
Pendant deux ans seulement, ceci dit.
J’ai le sentiment que le grec est plus utile pour ce qui est des racines, etc, parce que les racines latines, on peu à peu près les deviner, mais les racines grecques, elles sont moins transparentes…

Sinon, pour l’utilité en général… Je n’ai pas trop d’avis. Je pense qu’il y aurait des choses franchement plus utiles à enseigner que le latin et le grec, mais comme la suppression de ces matières ne garantirait aucunement qu’on consacre plus de temps à qc de plus « utile »… Bon, je trouve que c’est bien que ça existe comme option, comme ça chacun a le choix.

… d´où l´expression francaise « fort en thème », non ?

je fais du latin depuis la cinquième (c´est donc ma troisième année), j´ai choisi cette option moi même. La première année n´était pas terrible (classe trop nombreuse… 30 élèves)… Ensuite, j´ai eu une prof différente, le groupe a diminué de moitié, et j´ai commencé à manifester un vif intérêt envers cette langue : j´adore l´éthymologie !! je trouve cela très amusant :smiley: et j´aime beaucoup la traduction, la construction des phrases un peu biscornues où la place du complément a toujours un rôle… résultat : j´ai choisi option latin pour la seconde, et compte continuer jusqu´au bac :smiley:

Pour ma part, j’ai commencé à apprendre le latin en cinquième parce-que d’une part, ma mère voulait que j’en fasse et d’autre part car l’étymologie (retrouver quels mots français sont issus d’un mot latin) m’intéressait aussi. Je l’ai appris jusqu’en terminale. En plus de la version, au lycée on faisait de la scansion aussi, ce qui m’a semblé d’abord fastidieux puis j’y ai pris goût. :sunglasses:

Michelmau, je comprends bien ton regret de n’avoir pas faits d’exercices de version sur L’Art d’aimer d’Ovide, je l’ai fait en terminale et ça a occasionné de bons fous rires avec le prof! :sunglasses: (Enfin, il fallait voir les méthodes de drague d’Ovide :laughing: )