Pour ce qui est du latin à l’école, je répondrais que ça dépend beaucoup des établissements. Normalement, il est proposé dans tous les collèges à partir de la Cinquième. C’est une option facultative, c’est-à-dire que c’est au choix de l’élève. En Troisième, on peut commencer le grec ancien, mais c’est beaucoup plus rare que le latin. Contrairement à ce qui se passe en Allemagne, le latin ne « compte » pas comme langue, les élèves français ont tous deux langues vivantes , auxquelles peuvent venir s’jouter le latin et le grec.
Beaucoup d’élèves hésitent à le choisir (et renoncent) car « c’est dur » ( ça ne vous rappelle rien? Si, si le latin et l’allemand, même combat) et bien sûr, « ça ne sert à rien ».
Heureusement, certains professeurs de latin, très motivés et enthousiastes, parviennent à passionner leurs élèves en s’aidant de la mythologie et de l’histoire latine. Bref, c’est le grand problème d’aujourd"hui: il faut rendre tout « fun » pour intéresser les élèves. Cela se fait souvent au détriment de la grammaire latine, mais au moins les élèves ont eu une approche de la langue, ce qui est positif, et surtout, ils ont des notions d’histoire latine.
Pour ma part, j’ai commencé le latin au collège pour ne plus jamais m’arrêter!
Au collège, c’est mon père qui m’a forcé à choisir l’option (j’avoue…). Depuis, le latin a toujours été mon ami. De la quatrième à la Terminale, les cours n’étaient pas toujours géniaux, tantôt trop « grammaticaux », tantôt trop « petites histoires ».
C’est en classe préparatoire que j’ai le plus aimé le latin, et pourtant! Les professeurs nous mettaient des notes négatives en thème (au premier thème, j’ai eu 3,5 et j’étais dans la moyenne supérieure, ça m’a bien fait rigoler! Les notes allaient de 19 à - 24 !). Nous avons eu de grands moments en cours, notamment lors de questions existentielles, telles que « comment traduire « bombe anatomique » ou « metrosexuel » en latin? ». Les cours de version aussi étaient géniaux, on s’amusait à lire les textes, à les traduire et les commenter sans dictionnaire. Dans cette période de ma vie faite de dissertations et autres commentaires de textes philosophiques, le latin et le grec m’ont permis de respirer. J’aime le latin et il me l’a toujours bien rendu.
Le latin peut permettre d’expliquer certains mots, en général, les élèves aiment bien découvrir que tel mot a une origine farfelue ou opposée à ce à quoi ils pensaient. Pour les langues vivantes, je n’ai pas l’impression que ça m’ait servi, mais qu’importe! le latin se suffit à lui-même!
Aujourd’hui, j’aimerais beaucoup l’enseigner, ce serait un vrai plaisir. Et qu’on ne vienne pas me dire que ça ne sert à rien, je mords!
Je bataille avec mes élèves pour leur faire comprendre que ne faire que des choses utiles ou rentables dans la vie est la pire chose qui soit.