Le Bade-Wurtemberg crée un cours de religion sur l'islam

Avec la rentrée scolaire, 235 élèves de primaire du Bade-Wurtemberg, dans le sud-ouest de l’Allemagne, inaugurent aujourd’hui une expérience destinée à faciliter l’intégration des enfants d’origine musulmane. Les élèves de douze établissements scolaires pourront désormais suivre à l’école un cours de religion sur l’islam.

À quelques exceptions près, l’enseignement en religion fait partie des programmes des écoles, collèges et lycées de tous les Länders allemands, Etats fédérés détenant la compétence exclusive du domaine de l’éducation. Ainsi, un élève de confession chrétienne, catholique ou protestante, participe, sauf objection de sa part ou de la part de ses parents, bien entendu, régulièrement à l’enseignement dans la matière. Au fil des ans, la présence d’élèves de confession musulmane a augmenté dans les établissements scolaires avec l’immigration, ce qui fit naître l’idée de leur offrir un enseignement dans la religion de leur confession.

L’expérience dans le cas de figure du Bade-Wurtemberg a nécessité six ans de préparation. Pour le ministre régional de l’Éducation Helmut Rau, il est important de montrer « que nous voulons soutenir l’éducation religieuse des enfants qui grandissent dans des familles imprégnées par la religion musulmane ». « Les petits musulmans et les petites musulmanes doivent se rendre compte que leur foi les lie à notre société plutôt qu’elle ne les en sépare », a-t-il expliqué. « Le cours de religion sur l’islam renforce l’identité religieuse tout en favorisant l’intégration ».

L’expérience doit être menée pendant quatre ans. Concrètement, les élèves recevront deux heures d’enseignement hebdomadaire en allemand, selon un programme élaboré en concertation avec les communautés religieuses concernées. Les professeurs, eux-mêmes de confession musulmane, ont suivi une formation complémentaire de six mois pour pouvoir dispenser ce nouvel enseignement.

Pour en savoir plus :
www.baden-wuerttemberg.de/de/Meldungen/153765.html

Très bonne initiative, je dirais même il était temps: l’immigration notamment d’origine turque est implantée depuis les années 70 …mieux vaut tard…
Je retiendrai cette phrase « les petits musulmans doivent se rendre compte que leur foi les lie à notre société plutôt qu’elle ne les en sépare ». De voir que leur croyance est enseignée dans leur école à égalité avec les élèves catholiques ou protestants ne peut qu’être bénéfique et aider à leur intégration, si les professeurs sont bien sélectionnés et que le cours se fait en allemand.
En Alsace aussi la religion est enseignée, mais pas l’Islam…on se pose aussi la question de la reconnaissance de l’Islam comme religion à inclure dans le Concordat…

je suis pour ,chacun a le droit a sa liberté de croyance et du moment que les profs enseignent un islam ouvert sur la société et non un islam fermée…

Personnellement je suis pour la laïcité, donc contre l’enseignement des religions à l’école, quelles qu’elles soient, surtout si cela se fait par un prof lui même religieux (ce serait mieux qu’il soit neutre). Mais sachant que l’Allemagne n’est pas laïque, je trouve aussi très bien que l’islam puisse être enseigner au même titre que les religions chrétiennes.

Y-a-t-il des familles de confession juive en Bade-Wurtemberg?

Parce que, dans ce cas, il faudrait aussi prévoir des cours sur le judaïsme à égalité avec les cours sur la chrétienté et les cours sur l’islam

Bien sûr,mais ,numériquement,par rapport aux familles musulmanes,je pense qu’elles sont très minoritaires.
:wink:

Et comment ils choisissent les professeurs?

Une question que je me pose : qu’est-ce qu’on apprend en cours de religion ? Est-ce que c’est vu sous un angle historique (comment elles sont nées, leurs évolutions etc.) ou plus catéchisme (Marie a fait un bébé toute seule, Jésus a marché sur l’eau etc.) ?

Je serais bien incapable de te le dire,n’en ayant fréquenté aucun!
Je suppose que si les cours sont faits par un curé,un pasteur,un rabin ou un imam,ce sera plutôt le style caté,alors que si c’est fait p.ex par un prof d’histoire,l’accent sera mis sur l’importance sociale,voir géopolitique des religions.
:wink:

Si personne d’autre peut répondre d’ici là, je poserai la (les) question(s) à mon filleul (lycéen bade-württembergois) pendant ou peu après les fêtes. Ce qui est sûr: l’église officielle (Landeskirche pour les protestants) garde une influence directe sur les matières enseignées. cf → elk-wue.de/landeskirche/kirc … huldekane/

Entretemps je ne peux que raconter comment cela se passait chez nous (désolé encore la Suisse - néanmois ce n’est pas trop éloigné de la pratique sud-allemande, je crois - sauf que aujourd’hui existe partout le libre choix à l’école entre « religion » et « ethique »).

À l’école élementaire c’était carrément le prêtre du village pour les catholiques et le pasteur du district pour les protestants (très minoritaires). Au lycée c’était encore le pasteur et un prof titulaire avec diplome universitaire en théologie pour les cathos. Il n’y avait rien d’autre et pas le choix et quasiment aucune contestation (fin années 80/début années 90) - car il n’y avait personne non plus à l’époque qui n’entrait pas (un peu) dans l’une ou l’autre des deux cases dans mon village.

Mais je suppose (ou du moins je l’espère - suivant la logique), si l’y avait eu des juifs ou musulmans ils aurait eu droit à leur rabbi ou imam à eux pendant que nous étions occupé avec notre pasteur. Mais il est vrai, c’était une autre époque, la religion - chrétienne biensûr, mais également juive pour les grandes villes - faisait tout simplement partie des coutumes et personne ne parlait de problèmes d’immigration ou d’intégrisme ni catholique (bien que ça existait!) ni musulman ni autre…

Au niveau élementaire c’était assez axé sur le catéchisme, au lycée ça devenait beaucoup plus vaste: on discutait histoire des religions monothéistes, métaphysique médiévale (Thomas von Aquin par ex.) allant jusqu’ a la théologie existentielle contemporaine - on touchait même un peu à Nietzsche (donc carrément l’athéisme) mais c’était peut-être une exception du à l’ésprit particulièrement ouvert de notre pasteur.

Je trouvais même plus « ouvert » que les cours de philo, qui restaient (encore du au prof?) dans un champs assez traditionnel à savoir: métaphysique/éthique greque, médievale, un peu - mais finalement assez peu - de « lumières », mais beaucoup de philo existentielle - avec penchant pour le coté « métaphysique/dieu malgré tout » à la Kierkegaard…

je resort ce sujet , car il y a tourjours pas de court de religion pour les musulmans, sauf dans les ecoles tenues par des associations musulmanes.

jean luc :wink: