Le "Basler Zeitung" va devoir bien tenir sa droite

Le Basler Zeitung, quotidien bâlois de longue tradition (bien que paraissant sous ce titre depuis 1977 seulement), était jusqu’à présent une voix libérale respectée en Suisse alémanique.
Les choses risquent de changer avec la nomination d’un nouveau rédacteur en chef, Markus Somm, jusqu’à présent rédacteur en chef adjoint de l’hebdomadaire Weltwoche, pratiquement devenu ces derniers temps un organe de l’UDC, un porte-parole de la pensée blochérienne.
Le Basler Zeitung, sous cette nouvelle direction, peut s’attendre à des temps difficiles peu compatibles avec sa tendance libérale de gauche. « La Liberté » de Fribourg qualifie Somm de « blochérien », la radio suisse de « conservateur », NZZ d’« extrémiste de droite ». Somm avait fait le ménage à fond à la Weltwoche, on peut s’attendre à ce qu’il en fasse de même à Bâle.
romandie.com/infos/news2/201 … 1AWPCH.asp

A propos de ce journal, une anecdote savoureuse.
Quand j’étais en 1ère, notre prof d’allemand nous avait demandé si on lisait la presse allemande. J’ai dit, sans penser à mal, que je lisais assez régulièrement le National-Zeitung.
Et à ma grande surprise, il e explosé: « Quoi, tu lis ce torchon! C’est honteux, je n’aurais pas cru ça de toi! Lis plutôt le « Spiegel », tu seras bien mieux informé! ».
J’étais tellement stupéfait de cette sortie que je n’ai rien trouvé à répondre. Mais le conseil de lire le Spiegel n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd…
Après, mon prof s’est excusé de sa méprise et de son emportement, qui s’expliquait par l’homonymie entre un hebdomadaire nationaliste et revanchard ouest-allemand (dont j’ignorais l’existence, à l’époque) et un quotidien bâlois plutôt libéral (devenu le Basler Zeitung après sa fusion avec les Basler Nachrichten en 1977).

Content d’apprendre qu’il existe une pensée blocherienne.
:laughing:

Ce terme n’engage que moi! :mrgreen:
Si en son temps Ceau?escu était appelé (entre autres) le « Danube de la pensée », on pourrait bien qualifier Blocher de « Rhin de la pensée » (il est né à Schaffhouse).

Il va falloir qu’ils manoeuvre en douceur… pas sûr que le lectorat soit aussi à droite que ce nouveau directeur. On est à Bâle, tout de même !

De toute façon, ce journal n’a déjà aucun intérêt dans son état actuel, donc le navire peut couler. La presse suisse se condamne elle-même à une feuille de choux hyperlocale ou à un organe de progande au plus offrant. Supprimez tout et lisez die Zeit, chers Helvètes.

Ce qui est malheureusement bien vrai… et tragique pour une ville de cette tradition (intellectuelle et autre)!

Pour la Suisse entière je serais néanmoins plus nuancé: il restent le NZZ (Neue Zürcher Zeitung) de Zürich surtout, le grand quotidien de la droite libérale mais aussi de plus en plus de tous les gens intelligents et interessés par un journalisme sobre et de qualité et très international! Puis, dans une moindre mesure le Temps de Genève et le Tagi (Tagesanzeiger) de Zürich (je parle de l’édition papier qui n’a rien à voir avec la version électronique du même journal :S )

ça fait 3 titre de qualité (variable) pour un petit pays de 7 millions - c’est déjà ça!

C’est pas faux.
La NZZ a l’air moins « finançophile » qu’il y a une bonne dizaine d’années. Je ne le lis qu’épisodiquement. Mais tout le monde dose plus ou moins de populisme béat en Suisse, terrorisé à l’idée d’être moins lus que la Weltwoche.

Pour la Weltwoche, ce titre de grande tradition (liberale!) devenu par force (de nouveau proprio) l’organe central de la droite neo-con(ne) populisto-blocherienne :open_mouth:, est beaucoup moins lu qu’on ne le croit. Sans le directeur et Überzeugungstäter proprio qui sans doute injecte ou fait injecter des millions, cet hebdo n’aurait peu de chances de survie. Mais on ne compte pas quand il s’agit de propager la bonne parole blocherienne…