Le beau douanier qui m'a fait perdre mon allemand

Les douanes, cela faisait des années que j’avais oublié ce que c’était en me rendant en Allemagne, mais là je m’en souviendrai très longtemps.

De retour de Suisse alémanique, nous avions prévu de prolonger nos vacances par un séjour chez une copine à Tübingen et une visite améliorée de Stuttgart, dont nous ne connaissions que la gare et de finir par Karslruhe.

Et j’avais oublié un détail d’une énorme importance : la Suisse c’est pas l’Union Européenne. Chose à ne surtout pas négliger lorsque l’on est Français et que l’on se rend directement de Lucerne à Tübingen (200 km environ).

On arrive à la frontière et là coucou, Monsieur le douanier arrive. Un charmant jeune homme aux yeux d’un bleu percutant certes mais hélas pas du tout souriant, le moins que je puisse dire. Il nous arrête et là j’ai senti un regard méchant se poser sur moi.
Il faut dire aussi que nous étions les seuls avec une plaque d’immatriculation en France parmi la vague des automobilistes immatriculés en Suisse ou en Allemagne.

Il nous a fait sortir de la voiture et les questions en allemand se sont enchaînées. Mon mari ne pouvait pas comprendre car les mots défilaient trop vite et j’étais tellement stressée que mon allemand s’est envolé. Assez prise de panique j’ai fini par lui demander en français s’il parlait français.
Et le jeune officier des douanes de me répondre très sèchement toujours en allemand « non, je ne parle qu’anglais ».

Donc si vous ne parlez ni l’allemand ni l’anglais évitez de passer par la frontière suisse allemande.

Ensuite il a pris nos papier, un temps qui m’a semblé infiniment long.
Là je me suis dit, vu le regard qu’il m’avait lancé au début:" ça y est j’ai touché le gros lot de délit de faciès, on n’est pas sorti de l’auberge".

Puis il est revenu vers nous avec un collègue. Et cette fois-ci dans un bon anglais mais toujours aussi glacial, il nous a ordonné d’ouvrir le coffre de notre voiture et de lui montrer quelques affaires qu’il a fouillées tout en nous posant les questions suivantes, en ne s’adressant qu’à moi :

  • Si nous avions un compte en banque en Suisse (merci Monsieur Hollande!!!)
  • Ce que nous allions faire en Allemagne et combien de temps allions nous y rester
    Je lui ai répondu en anglais bien sûr que le problème ne se posait pas pour l’Allemagne pour les Français en tant que membres de l’U.E…
    Là ce jeune douanier s’est empressé de nous rappeler que la Suisse c’était pas l’Union Européenne. Et fusillée du regard, je l’étais encore plus :frowning: .
    Cela ne pouvait être que très clair tellement ses mots il les avait enfoncé à coup de marteaux. Déjà je m’étais rendue compte que pour certains Bâlois, Strasbourg bien que situé à quelques kilomètres c’était l’étranger comme la Chine ou le Japon.
    Et d’un seul coup, au bord des larmes je n’avais qu’une hâte rejoindre la civilisation : l’Allemagne!!! Mais en surface, heureusement j’ai gardé mon sang froid.
  • Pour finir il nous a ordonné de nous montrer que nous avions acheté en Suisse.
    Quand il a vu ce que nous avions acheté,un miracle s’est produit, son visage s’est totalement radouci et sans que je ne sache comment j’ai retrouvé mon allemand.
    Finalement cela s’est très bien terminé, il m’a souhaité bon séjour en allemand accompagné d’ un beau sourire en partant. Nous étions sorti du cauchemar.
    Peut-être aurais-je dû au départ lui demander en allemand de parler plus lentement, au lieu de céder à la panique en parlant en français??? De toute façon j’en étais devenue incapable.

J’ai l’impression que ces douaniers cherchaient quelque chose de très grave. Et aussi beau qu’était ce jeune douanier , son interrogatoire au début était si glaciale que j’ai vraiment eu très peur.

Ensuite, vous allez trouver cela drôle mais je ne suis plus si sûre que ce douanier était Suisse. Mon mari m’a dit qu’il pouvait être Allemand vu que nous entrions sur le territoire allemand. Cela m’est difficile à croire et je préfère voire en lui un Suisse alémanique. Vu que jamais je n’avais rencontré une telle situation de stress face à un fonctionnaire allemand, qu’il soit militaire ou policier. Pourtant j’en ai beaucoup croisé, et même été occasionnellement sous les ordres de militaires allemands.

Je dois avouer que j’utilise aussi cette méthode de déstabilisation, pour peu que je ne sente pas la personne ou la chose qui détonne dans le lot… C’est une question d’ondes… Je peux être très jugulaire-jugulaire et m’en tenir à la pratique linguistique légale, surtout avec un francophone. Et là, pas question de parler anglais, je hurle à l’insulte. Si je « sens » la personne par contre (« good vibrations »), cela ne me dérange pas de lui répondre courtoisement en anglais si elle m’adresse la parole d’emblée dans cette langue, bien que rien ne m’en fasse obligation.
Ah, petite question en passant : aviez-vous des lunettes de soleil ? :vamp:

Mettez un uniforme à un jeune et il se prendra tout de suite pour le roi du monde ; on peut faire ce type d’expérience ( non linguistique) dans certains TER avec certains contrôleurs. Je préfère largement le vieux controleur débonnaire au jeune pète-sec imbu de son petit pouvoir.

Deux petite anecdotes à propos des douaniers suisses :
j’ai vu un jour , au milieu du pont de Bad Säckigen , juste au milieu du trait de peinture blanche qui matérialise la frontière , un douanier (suisse , bien sûr) faire ouvrir les sacoches de vélo d’une mémère qui venant d’Allemagne , se dirigeait vers la Suisse ; elle n’avait pas vraiment une tête à transporter des lingots d’or.Peut-être des tablettes de chocolat allemand ?
Une fois , il y a quelques années , on arrive au poste de douane tout à fait par hasard ; on s’était tout simplement trompé de route. J’explique au douanier , qui , bien entendu , me demande mes papiers. Fonctionnaire zelé !( Pléonasme !)
Il me laisse entrer en Suisse , juste pour faire mon demi-tour ; ce que je fais , pour rentrer en Allemagne , par le poste juste à côté , et là , un autre douanier , qui avait vu la scène , me redemande mes papiers ! :mrgreen:
Comme disait Fernand Reynaud :« chuis pas un imbécile , puisque chuis douanier ! » :mrgreen: :vamp:

valdok, j’observe les douaniers suisses dans les trains depuis des années. Ils ne contrôlent que les gens de couleur et les jeunes blancs aux cheveux rasta.

De plus, je me serais empressé de rapeller à ce douanier que la Suisse fait partie de Schengen, ce qui change considérablement la nature de son boulot. Avec un Suisse, utilisez toujours la même stratégie: demandez leur de vous expliquer, ils adorent donner des leçons et rien ne vous oblige à les écouter pendant qu’ils se masturbent l’ego national.

Alors j’imagine que pour ce petit douanier, un blanc avec une noire avec un sac à main avec le drapeau allemand, cela devait paraître encore plus suspect . J’imagine que le temps qu’il a pris c’était pour faire traduire nos cartes d’identité :smiling_imp:
Et puis c’est vrai maintenant je me souviens il y avait un jeune couple au look très rasta écolo qui a été arrêté et leur voiture était immatriculée en Allemagne.

C’est pas vraiment une expérience linguistique que je conseillerais à ceux qui souhaitent améliorer leur allemand :laughing:

donc il avait bien compris ta question…

donc… il s’est foutu de ta gu.ule…

Donc le petit coq suisse est monté sur ses ergots de petit suisse…

bref… un con… dans toute sa splendeur…

A oublier !

(pour l’anecdote… j’étais jeune, les frontières existaient encore, et avec mes parents, on passe la frontière belge sans s’arrêter, on l’a pas vue, on cherchait notre chemin… on s’aperçoit que l’on est en Belgique, on fait demi-tour, et on revient au même poste frontalier, et cette fois-ci on le voit… Le douaaanieeer bellche sort de sa cahute, nous salue, jette un oeil sur la plaque d’immatriculation (département 33) et nous dit « A bordeaux… c’est comme en Belgique… Le feu rouge c’est l’arrêt obligatoire »… :laughing: on s’est excusé, on lui a expliqué la ville frontalière (française) que l’on cherchait, et… on est reparti… sans même un contrôle de papiers… Celui-là m’a laisse un super souvenir… Comme quoi ! )

Il était beau, parlait un allemand compréhensible, vous entriez l’Allemagne, c’était un poste frontière normal, il avait une question telle (obscène pour tout Suisse)

C’était un allemand, sans doute! :wink:

Tout d’abord je réponds à Kissou.
J’ai pensé que le douanier croyait que je me moquais de lui. J’avoue que c’était sans doute très visible sur moi que j’étais très germanophile et aussi germaniste. Déjà rien qu’à mon sac à main!!!
Mais j’ai eu une panne incroyable dû au stress, qu’il n’a pas compris. Pour le reste, c’est sûr à oublier.

Coucou Nebenstelle
Tout d’accord, un grand merci pour tes tuyaux sur Fribourg. Si je devais résumer mes impressions, je dirais une magnifique ville, riche en histoire, francophile et fière de son réelle bilinguisme. Seul le temps nous a un peu fait la gueule là-bas et les musées parce que c’était un dimanche, sinon c’était le top. Et nous y retournerons.

Tu écris

Peut-être. Je n’ai pas osé lui demander, à vrai dire. Des rapports avec les forces de l’ordre allemande, j’en ai eu, mais c’était beaucoup moins froid. Quant à sa question, vu l’ère François Hollande et sa chasse aux comptes à l’étranger, elle par contre ne m’a pas étonnée du tout.

le charme germanique, se noyer dans des yeux bleus etre éblouie par les cheveux clairs … :heart: :heart: dommage qu il a eu une attitude à la gestapo au début ça a du tuer le charme